Le bulletin d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale est une revue des actualités concernant la santé du végétal en Europe et à l’International. Il contribue à faciliter l’accès aux informations concernant la santé des végétaux et leur diffusion. Le bulletin est validé au préalable par une cellule éditoriale comportant des experts scientifiques et des collaborateurs partenaires dans les rôles de conseillers et de critiques.
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Références des articles traités dans ce bulletins selon les organismes nuisibles et l'échelle spatiale


monde MONDE
Candidatus Liberibacter spp. Bursaphelenchus xylophilus Dépérissement de la Vigne
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europ EUROPE
Xylella fastidiosa
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pays PAYS



Candidatus Liberibacter spp.


Agrumes / Revue scientifique - Méthodes d'analyse et de détection
La spectroscopie Raman est une technique non-destructive qui peut aider au développement de l’agriculture de précision avec la détection de stress biotiques et abiotiques chez les plantes. Cette technique novatrice permettrait de détecter et identifier de nombreuses maladies causées par des champignons, des virus ou des bactéries. Dans le cadre d’une étude scientifique au Texas, une comparaison a été réalisée entre cette méthode et la méthode d’analyse moléculaire officielle (qPCR) pour le diagnostic du Huanglongbing (HLB) sur des orangers et des pamplemoussiers cultivés en serre. La spectroscopie Raman a permis de détecter les arbres atteints du HLB plus tôt, alors que la méthode officielle de qPCR donnait encore des résultats négatifs sur les mêmes échantillons. La spectrométrie Raman peut être directement utilisée au champ avec un dispositif portatif. Bien que les données spectrales récupérées nécessitent des techniques d’analyses statistiques plus poussées qu’avec la qPCR, in fine, la technique par spectroscopie Raman apparaît plus sensible que la technique officielle et permettrait de détecter de façon plus précoce certains organismes nuisibles, y compris sur des végétaux ne présentant aucun symptôme. Source : Lien


Agrumes / Revue scientifique - Dispersion intra-hôte
Candidatus Liberibacter asiaticus est une bactérie spécifique du phloème des citrus (arbres hôtes). Des expérimentations ont été menées pour connaître la dynamique de colonisation de la plante hôte par cette bactérie. L’espèce hôte utilisée pour les tests était l’oranger ('Pera' et 'Valencia'). Les résultats montrent une migration rapide et plus importante de la bactérie dans les nouvelles pousses et les nouvelles racines de la plante hôte. Cela explique le faible impact observé lorsque la canopée est traitée par des traitements thermiques et mécaniques (ex: taille). Ces résultats appuient l’importance de protéger les nouvelles pousses et racines des arbres hôtes pour limiter le développement de la maladie au sein de l’hôte et diminuer la probabilité que l’insecte vecteur se nourrisse sur une zone infectée de l’hôte. Par ailleurs, ces résultats apportent des informations sur la zone à prélever en priorité dans l’arbre hôte lors de la réalisation des prélèvements dans le cadre d’un plan de surveillance par exemple. Source : Lien

Bursaphelenchus xylophilus


Pins / Revue scientifique - Gestion de la maladie
Une manière de contrôler la maladie du nématode du pin serait de développer une résistance chez les arbres hôtes. Pour cela, des chercheurs ont testé, in vitro et in vivo, 504 isolats de bactéries endophytes et les composés bioactifs identifiés comme responsables de l’induction de la résistance. Parmi les isolats et les différentes dicétopipérazines (DKP : diketopiperazines) testés, il semblerait qu’une pulvérisation foliaire avec une suspension de Bacillus thuringiensis JCK-1233 ou des DPK permettrait d’augmenter l’expression de différents gènes de résistance et limiterait la réaction d’hypersensibilité provoquée par l’agent pathogène. Ce traitement pourrait être utilisé directement dans les pépinières pour contrôler la maladie. Source : Lien

La résistance de quatre espèces de pin hôtes à Bursaphelenchus xylophilus a été testée dans différentes conditions environnementales. Les plants de pins utilisés sont Pinus pinea, P. pinaster et P. radiata originaires de Louisiane et du Portugal ; P. sylvestris originaire du Portugal et P. palustris originaire de Louisiane. La densité de nématode a été analysée dans chacun des semis et montre une densité croissante selon P. palustris - P. pinea < P. pinaster < P. radiata - P. sylvestris. Les espèces à croissance rapide telles que P. radiata et P. pinaster deviendraient asymptomatiques dans des conditions défavorables au développement du nématode du pin. Les espèces adaptées au froid telles que P. sylvestris seraient plus sensibles au nématode du pin. Les résultats de cette étude ont permis de mettre en avant l'importance de l'écologie et de l'histoire de vie des hôtes (co-évolution hôte/pathogène dans son environnement) pour la prédiction de la résistance de l'hôte au nématode de pin. Ces résultats peuvent être mis en parallèle avec l’avis de l’ANSES réalisée en 2018 (disponible ici) concernant la sensibilité de P. sylvestris, P. pinaster et P. radiata à Bursaphelenchus xylophilus. Source : Lien


Dépérissement de la vigne


Tunisie / Vigne / Notifications de nouveaux cas
Le virus GVL (Grapevine Virus L, ou Vitivirus) a été détecté pour la première fois en Tunisie. Ce virus est présent dans de nombreuses régions du monde telles que la Chine, la Croatie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. En 2018, 4 échantillons de différentes variétés de vigne présentant des symptômes viraux comme l’enroulement des feuilles, le jaunissement des nervures, le raccourcissement des entre-nœuds et l’aplatissement du bois avaient été prélevés à Mornag (Nord-Est de la Tunisie). L'analyse par séquençage à haut débit et RT-PCR des échantillons a permis de confirmer la présence du GVL et de démontrer que le GVL identifié en Tunisie est phylogénétiquement proche de celui observé en Croatie. Sources : Lien


Vigne / Revue scientifique - Méthodes d'analyse et de détection
Un algorithme de réseau de neurones a été développé pour analyser des photographies de feuilles de vignes dans l’objectif de détecter automatiquement certaines maladies de la vigne. Grâce à cet algorithme, la reconnaissance et l’extraction de patterns associés à différents symptômes de maladies sont réalisés de manière automatique. L’outil permet de classer l’image comme saine, ou infectée par la maladie détectée. En sortie, l’utilisateur récupère le nom de la maladie détectée par l’algorithme sur la photo et une proposition de solutions permettant d’aider au traitement de cette maladie. L’étude s’est focalisée sur 3 types de maladies de la vigne : le black-rot de la vigne (Guignardia bidwellii), l’oïdium de la vigne (Erysiphe necator) et le mildiou de la vigne (Plasmopara viticola). Sources : Lien


Figure 1 : Schéma illustrant l'outil développé dans l'article ci-dessus.


ToBRFV


Russie et Pays-Bas / Tomates et poivrons / Mesures de surveillance
La Russie et les Pays-Bas annoncent, de façon indépendante, un renforcement de leurs mesures de surveillance à l’import sur les plants et/ou semences de tomates et poivrons dans le cadre de la lutte contre le ToBRFV. Les mesures d’urgence de l’Union Européenne envers ce virus vont se renforcer dans tous les pays européens pour atteindre un seuil de 20% des importations de semences de tomates et poivrons testés pour détecter la présence du ToBRFV. Les résultats de la surveillance renforcée seront mis à profit pour la délivrance de passeport phytosanitaire dans le cas de tests négatifs ou pour accentuer la fréquence des inspections pour les importations en provenance de pays à risque. Sources : Lien1, Lien2, Lien3 et Lien4

Xylella fastidiosa


Europe / Oliviers / Analyse de risque
Des modèles bioclimatiques de distribution d’espèces ont été utilisés pour prédire l’adéquation climatique actuelle et future (2050) de trois espèces vectrices de Xylella fastidiosa (i.e. Philaenus spumarius, Neophilaenus campestris et Aphrophora alni) dans la zone méditerranéenne. Les résultats montrent que le sud de l’Espagne, de la Turquie et de la Grèce pourraient être inadaptés en 2050 au développement de ces insectes vecteurs, limitant le développement de la maladie causée par X.fastidiosa. Ces résultats apportent une vision très positive de l’avenir de l’Europe face à la crise qu'engendre la bactérie. Néanmoins, il faut nuancer cette interprétation. En effet, l’article se base sur 3 espèces vecteurs mais qu’en est-il des autres vecteurs potentiels comme par exemple Homalodisca vitripennis (Cornara et al., 2019 ; X-Factors) ? L’émergence d’une maladie est une relation entre l’environnement, les hôtes, l’agent pathogène, son vecteur et les activités humaines. L’aspect écologique de l’émergence de la maladie et toutes les interactions associées ne semblent pas prises en compte dans cette étude. Le vecteur sera potentiellement absent en 2050 car inadapté à la zone climatique mais qu’en est-il du comportement de l’environnement, des hôtes et de la bactérie ? De plus, la population hôte telle que les oliveraies de ces pays est très dense comme dans les Pouilles en Italie. Lors de l’arrivée de la bactérie dans ces environnements, la dispersion peut être très rapide, quelques années seulement pour engendrer de grandes conséquences. En 2050 ne sera t-il pas déjà trop tard ? Strona et al., 2017, montrent une vision opposée de celle de l’article en tenant compte de la densité des arbres hôtes et du vecteur au niveau des Pouilles. Dans tous les cas, une prévention efficace de l’émergence de la maladie dans les pays présentant des plantes hôtes et les vecteurs de la bactérie est importante pour limiter les conséquences d’une possible introduction. Source : Lien