Le bulletin d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale est une revue des actualités concernant la santé du végétal en Europe et à l’International. Il contribue à faciliter l’accès aux informations concernant la santé des végétaux et leur diffusion. Le bulletin est validé au préalable par une cellule éditoriale composée d’experts scientifiques et de collaborateurs partenaires ayant un rôle de conseillers.



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Sommaire

Sujet phytosanitaire Zone géographique Cultures Nature de l’information
Candidatus Liberibacter spp. Portugal Agrumes Revue scientifique - Methodes pour améliorer la surveillance
Candidatus Liberibacter spp. États-Unis Agrumes Revue scientifique - Mesures pour améliorer la surveillance
Spodoptera frugiperda Monde Multi espèces Revues scientifiques - Mesures de surveillance, Mesures de lutte
Bursaphelenchus xylophilus États-Unis Pins Revue scientifique - Methodes pour améliorer la surveillance


Références des articles traités dans ce bulletin selon les organismes nuisibles et l’échelle spatiale


pays PAYS


Candidatus Liberibacter spp.


Portugal / Agrumes / Revue Scientifique - Méthodes pour améliorer la surveillance

Le psylle africain des agrumes Trioza erytreae est un des vecteurs de la bactérie Candidatus Liberibacter spp., agent responsable de la maladie du greening des agrumes ou Huanglongbing (HLB). Cette maladie est particulièrement dévastatrice pour les cultures d’agrumes. En Europe T. erytreae, a d’abord été détecté à Madère en 1994, puis sur le territoire continental portugais, en 2015 dans la région de Porto. Son aire de répartition s’est ensuite étendue et il est maintenant présent dans une grande partie du Portugal, en particulier au centre et au nord du pays, mais aussi au nord-ouest de l’Espagne. Malgré l’existence de nombreuses méthodes de capture (pièges chromatiques, aspirateurs, filets), l’utilisation de pièges collants jaunes reste la méthode la plus largement utilisée pour réaliser la surveillance des vecteurs. La récente étude de Benhadi-Marín et al. (2021) avait pour objectif de : (a) tester et comparer différentes méthodes d’échantillonnage pour la surveillance de la population d’adultes de T. erytreae dans le nord-ouest du Portugal sur les vergers d’agrumes, (b) évaluer la répartition spatiale des populations dans les vergers étudiés et (c) estimer l’effort minimal d’échantillonnage pour obtenir une estimation fiable de la densité de la population de vecteurs. Ainsi, trois vergers de citronniers ont été échantillonnés pendant un an en utilisant trois méthodes: (1) deux types de pièges collants jaunes (les jaunes standards et les jaunes fluorescents Saturn), (2) l’aspiration d’insectes à l’aide d’un souffleur de feuilles transformé en aspirateur (nommé B-vac) et (3) l’utilisation d’un filet-fauchoir. Ces échantillonnages ont été réalisés sur 10 arbres pour chaque méthode. Les pièges collants étaient relevés de façon hebdomadaire, alors que la capture d’insectes à l’aide des méthodes (2) et (3) était réalisée à une fréquence bimensuelle. L’abondance des psylles a ainsi été mesurée et la position des pièges a été relevée. Le nombre minimal de pièges collants nécessaire pour évaluer la densité de la population a été estimé en résolvant le modèle de Green (Green, 1970). Un minimum de trois pièges-collants par hectare s’est avéré suffisant pour estimer la population avec un indice de confiance de 90%.

Les pics d’abondance ont été observés en juillet pour les méthodes B-vac et filet-fauchoir et en août pour la méthode des pièges collants jaunes. Les méthodes de capture n’étant pas appliquées aux mêmes distances de la végétation cible (les pièges collants sont accrochés dans les arbres alors que le filet-fauchoir est utilisé à distance des arbres), les différences de pics observés suggèrent un mouvement des insectes autour des arbres. Pour la surveillance, l’utilisation de pièges collants jaunes standard s’est révélée être la meilleure méthode en termes d’efficacité et de coût. Les deux couleurs de pièges collants testées n’ont pas entraîné de différence significative sur le nombre de captures. Les autres méthodes peuvent néanmoins présenter un intérêt, notamment l’utilisation du filet-fauchoir dans le cas de manque de données. En effet, hors du cadre de cette étude, le filet-fauchoir peut être complémentaire aux pièges collants pour obtenir une estimation de l’abondance totale d’insectes, ou encore à la place des pièges collants pour obtenir des données rapidement sur une zone non surveillée. Il a été montré que la distribution spatiale des vecteurs était agrégée le long des bordures. Cette tendance avait déjà été montrée par de précédentes études (Samways & Manicom, 1983; Van den Berg, et al., 1991). L’orientation des pièges a également joué un rôle dans l’efficacité de la capture des vecteurs, qui pourrait être due à la direction du vent, conditionnant le mouvement des insectes. L’apport de ces résultats sur la surveillance du vecteur de HLB permettra d’orienter les protocoles de surveillance.

Source : Lien

Candidatus Liberibacter spp.


Monde / Agrumes / Revue Scientifique - Méthodes pour améliorer la surveillance, Mesures de lutte

Aux États-Unis d’Amérique, la maladie de Huanglongbing (HLB) qui touche les agrumes est associée à la bactérie ‘Candidatus Liberibacter asiaticus’ et est présente au sud de la Californie. Pour empêcher la propagation du HLB aux plantations commerciales d’agrumes, les producteurs ont été invités à adopter un ensemble de pratiques de gestion, incluant des mesures de surveillance, de prophylaxie et de lutte (CPDPP, 2019). L’étude de Garcia-Figuera et al. (2021) évalue le niveau de disposition à l’adoption de ces mesures par les producteurs d’agrumes. Pour cela, des enquêtes ont été menées, en reprenant notamment des questions déjà posées lors d’une étude similaire en 2015 (en Californie et en Floride, sur la problématique du HLB; Milne et al., 2018). Ces enquêtes ont été réalisées au cours de séminaires professionnels sur la culture des agrumes (co-organisés avec la «Cooperative Extension» de l’Université de Californie). Les questions posées portaient notamment sur la surface de l’exploitation, le type de production (biologique ou conventionnelle), ou encore la perception par l’exploitant de la probabilité d’infection des vergers par le HLB. L’objectif était d’évaluer la disposition des producteurs d’agrumes à adopter les mesures de gestion recommandées. En parallèle, la distance entre les vergers sains et les vergers infectés a été calculée par les auteurs, afin de pouvoir comparer la vulnérabilité perçue par les producteurs avec une donnée objective relative à la probabilité d’infection. Ainsi, au cours de trois séminaires impliquant des producteurs différents, ces derniers ont répondu à 20 questions. Au total, 300 personnes ont participé. Les résultats de cette étude ont ensuite été analysés à l’aide d’un modèle de régression ordinale multivarié.

La grande majorité des participants estimaient qu’une détection du HLB sur leur propriété était peu probable. Ces réponses étaient corrélées avec la distance de la propriété avec des arbres infectés, montrant que les producteurs étaient informés de la localisation des arbres infectés. Les participants à l’enquête étaient en faveur de la surveillance basée sur l’observation des symptômes du HLB , mais étaient réticents à la réalisation de tests biologiques, à utiliser des technologies de détection précoce ou à installer des barrières autour des plantations d’agrumes. Il est à noter également que la plupart des pratiques étaient perçues comme complémentaires, notamment les inspections visuelles et certaines combinaisons de pratiques agricoles avec des tests de détection précoce. D’autre part, l’étude montre que la perception d’un risque important augmente l’intention de rester informé et de communiquer à travers des réseaux formels et informels mais augmente aussi la propension des producteurs à mettre en place une partie des mesures de gestion recommandées. Ce lien entre perception du risque et application de mesures de gestion avait déjà été montré précédemment sur cette problématique lors de l’étude similaire réalisée en 2015 en Californie, mais aussi sur des cultures de riz aux Philippines (Heong & Escalada, 1999). Une taille plus importante de l’exploitation avait également un effet positif sur l’application des mesures de gestion. La prise en compte de ces informations pourrait notamment permettre de mieux cibler les campagnes de sensibilisation au HLB, en particulier en période d’épidémie importante.

Source : Lien

Spodoptera frugiperda


Monde / Multi-espèces / Revues Scientifiques - Mesures de surveillance, Mesures de lutte

Deux revues ont été sélectionnées par le comité éditorial de la VSI afin de faire un point sur cet organisme de quarantaine prioritaire récemment ajouté au périmètre de la veille de la plateforme ESV. Les revues abordent notamment la gestion du ravageur, l’une à l’échelle mondiale (lien 1; Wan et al. 2021) et l’autre à l’échelle de l’Afrique subsaharienne (lien 2; Njuguna et al. 2021).

Distribution géographique
Après avoir été cantonné aux Amériques pendant deux siècles, Spodoptera frugiperda a commencé à envahir l’Asie et l’Afrique de manière soudaine et continue, avec des invasions dans 18 pays asiatiques et 47 pays africains depuis la première détection en Afrique en 2016. Dans le BBM de la semaine dernière (BBM N°22) nous rapportions une première détection du ravageur en Syrie (2020, de source officielle) et deux nouvelles détections en Australie (2021, de sources non officielles). Aujourd’hui, le ravageur est présent dans tous les pays de la zone subsaharienne à l’exception du Lesotho, un pays situé à 1000 m d’altitude et enclavé dans le territoire sud-africain. Le ravageur aurait été introduit en Afrique subsaharienne via le fret aérien, puis se serait propagé dans toute la zone grâce, entre autres, aux capacités de vol exceptionnelles de l’insecte, capable de parcourir en moyenne plus de 100km/nuit et pouvant parcourir jusqu’à 1600 km en 30 heures.
Biologie et mécanismes d’invasion
L’insecte présente d’autres caractéristiques biologiques susceptibles de favoriser sa propagation, comme un taux de reproduction élevé (une femelle pond environ 1 000 œufs et jusqu’à 2000 œufs en Afrique) ou encore, un cycle de vie sans diapause et relativement court (environ 30 jours). Ce ravageur très polyphage peut se nourrir sur 353 plantes différentes, appartenant principalement à la famille des Poaceae et à 75 autres familles botaniques. S. frugiperda serait génétiquement prédisposé à la polyphagie grâce à la présence dans son génome de gènes impliqués dans la chémoréception, la détoxification et la digestion. Parmi ces gènes, ceux impliqués dans la détoxification seraient aussi impliqués (avec d’autres gènes et/ou mutations ponctuelles) dans le développement de résistances chez l’insecte vis-à-vis de certains insecticides chimiques. Cette problématique a notamment été mise en évidence dans les Amériques où des résistances ont été observées pour 29 des 47 insecticides chimiques utilisés. Il existe deux souches génétiques de légionnaire d’automne morphologiquement identiques, mais qui se distinguent en termes de production de phéromones, de comportement d’accouplement, de gamme d’hôtes et de résistance aux insecticides. Il s’agit de la souche-C, ciblant préférentiellement le maïs et les céréales apparentées, telles que le sorgho, et de la souche-R, ciblant préférentiellement le riz et les graminées de pâturage. En Inde et dans les pays voisins, les populations identifiées appartiennent à la souche-R alors que les populations présentes en Chine appartiennent à la souche-C. En Afrique subsaharienne, les deux souches-R et -C ont été identifiées, mais la prévalence de chacune des deux souches selon l’endroit considéré mériterait d’être davantage étudiée. En effet, la détermination des différentes souches est indispensable au développement et à l’utilisation de pièges à phéromones pour la surveillance des ravageurs (les différentes souches réagissent spécifiquement aux diverses phéromones sexuelles).
Impact social et économique
Pour illustrer l’impact socio-économique du ravageur, une étude a estimé la perte moyenne nationale de maïs à 45 % au Ghana et à 40 % en Zambie (étude basée sur la perception des agriculteurs sur des pertes dues aux dégâts causés par S. frugiperda en 2017). Par extrapolation, l’impact potentiel sur la production de maïs à l’échelle de la région subsaharienne a été estimé entre 4,1 et 17,7 millions de tonnes par an (le CABI (2018) précise pour cette estimation : “sur une production totale prévue de 39,3 millions de tonnes, avec des pertes se situant entre 1 088 et 4 661 millions de dollars US par an, sur une valeur totale prévue de 10 343 millions de dollars US”). En Chine, les pertes économiques potentielles de maïs liées à S. frugiperda ont été estimées entre 5,4 à 47 milliards de dollars US par an. En Afrique subsaharienne, Njuguna et al. (2021) mentionne d’autres impacts comme ceux liés aux insecticides chimiques, qui, pour répondre dans l’urgence à l’invasion de S. frugiperda, auraient été appliqués de manière importante et non ciblée. Des pratiques présentant un risque pour la santé humaine et l’environnement, et engendrant une augmentation des coûts pour les petits exploitants agricoles. S.frugiperda est aujourd’hui considéré comme une menace pour la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, mais aussi en Asie et en Océanie où les conditions agroécologiques ont très rapidement permis à l’espèce de s’établir et de coloniser de nouveaux territoires.
Méthodes de gestion
Les deux revues citent des mesures de gestion agricoles (certaines peu coûteuses) qui peuvent être mises en œuvre pour lutter efficacement contre la légionnaire d’automne :

  1. Pratiquer un labour profond pour réduire la population de ravageur avant le semis en exposant les nymphes à la lumière du soleil et aux oiseaux prédateurs. Ensuite, un désherbage fréquent combiné au paillage réduirait de manière significative les dégâts causés par S. frugiperda ;
  2. Appliquer d’autres méthodes mécaniques ou physiques comme le ramassage manuel et l’écrasement des masses d’œufs et des larves, ou encore l’utilisation de cendres, de sable, de sciure ou de terre dans les verticilles des plants pour étouffer et dessécher les jeunes larves ;
  3. Promouvoir et développer la lutte biologique et le recours aux biopesticides tout en réfléchissant à leur efficacité, leur coût et leur facilité d’adoption par les agriculteurs. Au moins 16 espèces de microorganismes entomopathogènes de S. frugiperda ont déjà été répertoriés dans le monde comme par exemple la bactérie Bacillus thuringiensis, le champignon Metarhizium rileyi, le nématode Steinernema carpocapsae ou ou le virus NPV (Nuclear Polyhedrosis viruses). Des formulations de biopesticides devront être adaptées de manière spécifique en fonction des terrains pour lesquels elles sont destinées ;
  4. Déployer l’utilisation d’insectes prédateurs et de parasitoïdes. Plus de 150 espèces ont été recensées à travers le monde pour lutter contre S. frugiperda, des espèces plus ou moins efficaces selon le type de culture et l’environnement agroécologique, et pouvant parfois être utilisées en association. Il serait souhaitable d’identifier la prévalence des parasitoïdes et des prédateurs dans chaque pays ou région afin d’améliorer leur efficacité, les rendre plus attrayants, mais aussi abordables pour les petits exploitants agricoles ;
  5. Dans les pays qui ont recours aux variétés de maïs transgéniques exprimant des protéines de B. thuringiensis résistantes aux insectes (dont S. frugiperda) comme mesure alternative aux pesticides chimiques, il sera nécessaire de mettre en place des stratégies efficaces de gestion de la résistance et à veiller à leur application. En effet, des résistances aux hybrides de maïs Bt ont été signalées dans plusieurs régions du monde ;
  6. Appliquer la méthode agroécologique “push and pull” qui consiste à intégrer des plantes attractives ou répulsives dans les cultures d’intérêt agronomique afin de réduire l’abondance des ravageurs. La mise en place de culture intercalaire avec des légumineuses de haricots (Phaseolus vulgaris), de soja (Glycine max) ou d’arachide (Vigna unguiculata ou niébé) réduirait jusqu’à 40 % les attaques de S. frugiperda ;
  7. Avoir recours aux insecticides chimiques dans les cas où cela est économiquement justifiable et dans le cadre de programmes de protection intégrée des cultures ;
  8. Renforcer la sensibilisation et la formation des acteurs du monde agricole.

Une meilleure compréhension des composantes de l’épidémie mondiale liée à S. frugiperda permettrait d’être en mesure d’y répondre par une approche intégrée, durable et globale pour faire face aux enjeux de sécurité alimentaire, de biodiversité et de santé publique. Au delà des mesures de gestion détaillées plus haut qu’il serait souhaitable d’adapter de manière spécifique à chaque culture (culture agricole et culture sociétale) et à chaque environnement agroécologique, les auteurs des deux revues mentionnent le besoin d’acquérir de nouvelles connaissances, notamment celles qui permettraient de: i) établir la prévalence des allèles de résistance aux insecticides chez S. frugiperda; ii) clarifier les mécanismes d’invasion et étudier le phénomène de “lag-time” constaté aussi chez d’autres espèces envahissantes afin de comprendre comment une espèce longtemps restreinte spatialement, se propage à un moment donné de manière soudaine et rapide.

Sources : Lien 1, Lien 2

Bursaphelenchus xylophilus


États-Unis / Pins / Revue Scientifique - Méthodes pour améliorer la surveillance

Le nématode du pin Bursaphelenchus xylophilus ou Pine Wood Nematode (PWN) en anglais est un organisme de quarantaine prioritaire transmis par des coléoptères du genre Monochamus qui permettent la dispersion et l’inoculation du nématode dans de nombreuses espèces de pins (e.g. Pinus laricio, P. sylvestre, P. helepensis) (voir fiche SORE). Le parasite responsable du dépérissement des pins (maladie léthale) est supposé être originaire d’Amérique du Nord, il a officiellement été identifié pour la première fois en 1979, dans le Missouri. Il est aujourd’hui déclaré présent un peu partout à travers le continent nord-américain. Aux États-Unis, la maladie a notamment été observée dans les Rocheuses du Colorado, sur pin sylvestre (P. sylvestris) en 2006, puis en 2016 sur pin jaune (P. ponderosa) qui est une espèce hôte indigène très répandue dans l’Ouest américain (zones sauvages et urbaines). Cette région des Rocheuses où les températures estivales moyennes dépassent les 20°C, une condition connue pour favoriser le développement de la maladie de manière symptomatique, abrite deux des vecteurs du nématode: M. clamator et M. scutellatus. Atkins et al. (2021) ont choisi cette région pour conduire leur étude afin notamment de décrire l’abondance de ces vecteurs et le cycle saisonnier de leurs vols, de caractériser les taux d’infection du nématode (au niveau des vecteurs et des P. ponderosa), d’identifier les foyers de la maladie et de modéliser les facteurs de probabilité d’infection. Sur la période 2018-2019, un échantillonnage conséquent d’individus des deux espèces de Monochamus et de P. ponderosa a été réalisé dans 44 zones sauvages et urbaines de la région. L’étude montre que le nématode du pin est présent dans toute la chaîne montagneuse des Rocheuses («Front Range») et menace aussi bien les zones sauvages que les zones urbaines. Les résultats de l’étude indiquent notamment que M. clamator semble être le principal vecteur du nématode du pin dans la région. Ils montrent également que la phénologie des vols est la même pour les deux espèces de Monochamus, débutant à la mi-juillet et se poursuivant jusqu’en octobre. Les foyers de la maladie semblent être situés près de zones fréquentées (zones touristiques et de loisirs). Par ailleurs, les forêts naturelles sont d’importants réservoirs du nématode du pin et l’abondance des deux vecteurs augmente avec la proximité des zones brûlées (augmentation selon la distance des zones ayant subies un feu de forêt). La prise en compte de résultats présentés dans l’étude pourraient contribuer à améliorer les analyses de risque et les mesures de gestion de la maladie afin d’en limiter les impacts économiques et écologiques.

Source : Lien