Le bulletin d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale est une revue des actualités concernant la santé du végétal en Europe et à l’International. Il contribue à faciliter l’accès aux informations concernant la santé des végétaux et leur diffusion. Le bulletin est validé au préalable par une cellule éditoriale composée d'experts scientifiques et de collaborateurs partenaires ayant un rôle de conseillers.
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Sommaire
Sujet phytosanitaire | Zone géographique | Cultures | Nature de l'information |
---|---|---|---|
Bactrocera dorsalis | Afrique du Sud | Citrus spp. | Évaluation de l’état sanitaire - Eradication |
Dépérissement de la vigne | Suisse | Vigne | Évaluation de l’état sanitaire - Réémergence - Flavescence dorée |
Xylella fastidiosa | Italie | Multi espèces | Notification de nouveaux cas |
Références des articles traités dans ce bulletin selon les organismes nuisibles et l'échelle spatiale
PAYS
(syn. Bactrocera invadens, mouche orientale des fruits)
Afrique du Sud / Citrus spp. / Évaluation de l’état sanitaire - Zone d’éradication
L'ONPV d’Afrique du Sud a notifié à la Convention internationale pour la protection des végétaux (IPPC, International Plant Protection Convention) que Bactrocera dorsalis, insecte de la famille des Tephritidae, vient d’être éradiqué de la région d'Addo (à environ 40km au nord de Port Elizabeth), dans la Province du Cap-oriental en Afrique du Sud. Cette éradication est consécutive aux mesures phytosanitaires prises dans la région après la détection d'individus de B. dorsalis dans des pièges attractifs au Methyl Eugenol, confirmée par analyse moléculaire. La région a fait l’objet de pulvérisations hebdomadaires d’attractifs protéiques et de déploiement de blocs d'annihilation (piège attractif sélectif des mâles) afin de limiter la reproduction entraînant la réduction de la population de B. dorsalis. Ces mesures sanitaires ont permis de ne plus détecter d'individus de B. dorsalis dans la zone de quarantaine pendant plus de huit semaines consécutives (période équivalente à quatre cycles de vie de l’insecte). La dernière détection de la mouche des fruits dans la municipalité datant du 9 juillet 2020, B. dorsalis a ainsi été déclaré comme éradiqué de la zone d'Addo. D’un point de vue historique et sanitaire, les premières détections de B. dorsalis (nommé précédemment Bactrocera invadens) en Afrique du Sud, ont eu lieu en 2010 dans la partie nord près du poste frontière de Groblersbrug de la province de Limpopo (près du Botswana et du Zimbabwe). Le 4 mai 2011, B. dorsalis était considéré officiellement éradiqué dans les deux zones de la province de Limpopo. Mais rapidement, de nouvelles captures de spécimens de B. dorsalis ont eu lieu dans différentes localités du pays, suivies de plusieurs éradications localisées, jusqu’à cette dernière éradication en 2020 dans la région d’Addo. Sources : Lien1 et Lien2
Suisse / Vigne / Évaluation de l'état sanitaire - Réémergence - Flavescence dorée
La Flavescence dorée est une maladie de quarantaine causée par un phytoplasme (bactérie sans paroi cellulaire) transmis par une cicadelle vectrice, Scaphoideus titanus. Afin de préserver les vignobles, les mesures de surveillance et de gestion de cette maladie sont réglementées et obligatoires en Europe. Dans le canton du Valais en Suisse, deux nouveaux foyers de Flavescence dorée ont été détectés lors des contrôles effectués dans le cadre de la surveillance phytosanitaire du vignoble. En 2020, plus de 50 hectares de vignoble du Valais ont été prospectés et échantillonnés par les services de l’agriculture, en collaboration avec les professionnels de la vigne. L’analyse de 286 échantillons symptomatiques prélevés dans une centaine de parcelles réparties sur 28 communes viticoles, a permis d’identifier deux foyers infectieux. Un foyer est situé dans la commune de Port-Valais, avec 38 ceps testés positifs, localisés sur une seule et même parcelle, et un second foyer situé dans la commune d’Ardon, avec deux ceps testés positifs provenant de deux parcelles contiguës. Ces détections ne sont pas les premières dans le canton du Valais, cependant la maladie avait été déclarée comme éradiquée dans la zone en 2018, il s’agit donc d’une réémergence. Au sein des périmètres de lutte délimités par les autorités, il est prévu d’effectuer des traitements insecticides en 2021 dans les trois communes touchées, déclarées “communes réglementées”. Les mesures entraînent également l’interdiction de tout échange ou déplacement de matériel végétal de vigne excepté sous validation d’un contrôle officiel. Sources : Lien1, Lien2 et Lien3
Italie / Oliviers / Évaluation de l'état sanitaire
La bactérie Xylella fastidiosa poursuit sa propagation dans le nord des Pouilles, à proximité de la ville de Bari. Après les derniers foyers découverts dans les communes proches de Monopoli avec des plantes infectées à la fois dans la zone tampon et dans la zone indemne, la région des Pouilles a défini une nouvelle délimitation des zones dites « infectées » et « tampon », conformément aux nouvelles réglementations de l'Union européenne (voir bulletin bi-mensuel de septembre BBM N°13). Les campagnes de surveillance dans les Pouilles se déroulent donc désormais à l’intérieur des périmètres élargis, notamment dans la partie nord de Monopoli, presque à la limite de Polignano a Mare. Selon les données de surveillance hebdomadaires de l'Arif (agence régionale pour l'irrigation et les activités forestières) de nouveaux oliviers ont été infectés par X. fasitdiosa dans la région, et cela concerne les provinces de Bari (un arbre infecté à Monopoli), Brindisi (15 arbres infectés à Ostuni, un à Fasano, 16 à Ceglie Messapica) et Tarente (six arbres infectés à Grottaglie, deux à Tarente). Il est prévu dans le cadre de la nouvelle réglementation européenne, d’arracher les arbres sains d’une zone indemne dès lors qu’ils se trouvent dans un rayon de 50 mètres de plantes infectées. L’Arif des Pouilles a transféré aux 108 municipalités impactées par X. fastidiosa les sommes destinées à indemniser les agriculteurs ayant subi un préjudice en 2016 et 2017. Il s'agit de subventions en capital équivalant à 80% des dommages constatés sur la base de la production agricole brute vendable. En tout, ce sont près de 67 millions d'euros qui vont être versés pour les deux années, et qui indemniseront 3069 exploitations pour 2016 et à 3155 exploitations pour 2017. Sources : Lien1, Lien2 et Lien3