Le bulletin d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale est une revue des actualités concernant la santé du végétal en Europe et à l’International. Il contribue à faciliter l’accès aux informations concernant la santé des végétaux et leur diffusion. Le bulletin est validé au préalable par une cellule éditoriale composée d'experts scientifiques et de collaborateurs partenaires ayant un rôle de conseillers.



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Sommaire

Sujet phytosanitaire Zone géographique Cultures Nature de l'information
Dépérissement de la vigne France Vignes Mesures de lutte et de surveillance, Réglementation
ToBRFV Kazakhstan-Turkestan Tomates Notifications de nouveaux cas
Généralités Finlande Pommes, poires, coings Notifications de nouveaux cas


Références des articles traités dans ce bulletin selon les organismes nuisibles et l'échelle spatiale

pays PAYS



Dépérissement de la vigne


France / Vignes / Mesures de lutte et de surveillance, Réglementation*

En France, les mesures réglementaires visant à lutter contre la flavescence dorée de la vigne et ses vecteurs ont été mises à jour afin de correspondre à la réglementation européenne (règlement “santé des végétaux” (UE) 2016/2031 et règlement d’exécution (UE) 2019/2072 (en particulier le point 19 de l’annexe VIII, concernant la circulation des végétaux destinés à la plantation de Vitis L. sur le territoire de l’Union européenne)). Ainsi, l’arrêté national du 27 avril 2021 décrit notamment les mesures suivantes.

Tout d’abord, les zones délimitées, comprenant une zone infestée et une zone tampon sont redéfinies comme suit. La zone délimitée est déterminée par arrêté préfectoral. La zone infestée comprend la ou les parcelles de vigne présentant au moins un cep détecté positif par une analyse officielle. La zone tampon s’étend sur au moins 500m autour de la zone infestée et peut être étendue par la Draaf-Sral en fonction des résultats d’une évaluation du risque phytosanitaire. Concernant les opérations de surveillance en zone délimitée, il est prévu que les environnements immédiats des vignes-mères et des pépinières soient prospectés afin de rechercher des symptômes de flavescence dorée sur un maximum de cinq ans, selon une programmation établie sous l’autorité des Draaf-Sral. La maladie est considérée comme éradiquée si ces prospections montrent l’absence de cep infesté pendant au moins trois campagnes successives. La zone délimitée est alors levée et redevient ainsi exempte. D’autre part, les mesures de lutte peuvent varier en fonction de la prévalence d’infection des ceps ou de la proportion de ceps qui présentent des symptômes de type jaunisse à phytoplasme. En effet, si le taux, cumulé sur une durée maximale de trois campagnes consécutives, atteint ou dépasse le seuil de 20%, la parcelle doit être arrachée dans sa totalité. L’arrachage doit être réalisé le plus rapidement possible, la date limite est fixée par arrêté préfectoral et ne doit pas dépasser le 31 mars de l’année suivante. De plus, en zone délimitée, le contrôle de Scaphoideus titanus (cicadelle vectrice de la flavescence dorée) au moyen de produits phytopharmaceutiques est obligatoire, en respectant une distance de 3m minimum autour des points d’eau. Le nombre et la date des traitements sont déterminés sur la base d'une évaluation du risque sanitaire et sont diffusés par la Draaf-Sral. La vigne non cultivée peut constituer un réservoir de la maladie et un lieu de vie pour des vecteurs de la maladie. Ainsi, des mesures sont prévues pour éliminer ces dernières lorsqu’elles sont situées à moins de 250m d’une vigne-mère située en zone délimitée. Cette procédure peut aussi être imposée par le préfet de région en zone délimitée en dehors de ces conditions, après l’analyse de risque de la Draaf-Sral. Dans ce nouvel arrêté, les vignes sont considérées comme non cultivées lorsqu’elles sont sauvages ou lorsqu’elles ne sont pas sujettes aux pratiques culturales classiques (taille, récolte, etc.). Pour les nouvelles plantations en zone exempte, à moins que les plants, porte-greffes ou greffons soient issus de zones exemptes, ou que les porte-greffes ou greffons soient traités à l’eau chaude, les plants doivent être traités à l’eau chaude. Pour ce faire, il est recommandé de placer le matériel végétal dans un bain d’eau chaude pendant 45 minutes à 50°C dans une station reconnue par FranceAgriMer. Avant et après ce dernier, il est conseillé de conserver le matériel à traiter dans une chambre froide à 5°C avec une humidité élevée mais aussi de prévoir des périodes d’acclimatation avant et après traitement. La réglementation européenne pourrait de nouveau évoluer dans le futur, cette fois vers une tolérance plus importante. En effet, les échanges entre les États membres et la Commission européenne se poursuivent au comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (CPVADAA) au sujet de l'adoption de mesures pour l'enrayement de la flavescence dorée, plutôt que son éradication, dans certaines zones de l'Union européenne.

Sources : Lien1, Lien2, Lien3, Lien4 et Lien5

ToBRFV


Turkestan / Tomates / Notifications de nouveaux cas

Le ministère de l'Agriculture du Kazakhstan a rapporté la présence du Tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) dans trois serres de la région du Turkestan. Les détections ont été confirmées par le laboratoire régional d'Almaty du « Centre républicain de quarantaine des plantes » sur la base d'une analyse PCR. Des instructions officielles ont été émises pour la désinfection et la destruction des cultures de tomates infectées. Les stations de contrôle phytosanitaire du pays ont renforcé leurs contrôles. Selon le ministère de l'Agriculture du Kazakhstan, au cours des quatre premiers mois de 2021, 76 interceptions de produits végétaux importés et infectés par le ToBRFV ont été réalisées. Elles concernaient des importations issues des pays suivants : Azerbaïdjan (17), Turkménistan (19), Iran (6), Chine (2), Turquie (8), Ouzbékistan (24). Cela a conduit le Kazakhstan à renvoyer les marchandises incriminées aux pays exportateurs et à traduire en responsabilité administrative les propriétaires des marchandises.

Sources : Lien 1 et Lien 2

Figure 1 : Carte des foyers de ToBRFV. Sources : kaz.nur.kz, gov.kz, EOPP et BBM n°13.

Généralités


Finlande / Pommes, poires, coings / Notifications de nouveaux cas
L'ONPV de Finlande rapporte la première détection de Grapholita inopinata, un organisme de quarantaine de l'Union, sur son territoire et sur l'ensemble du territoire de l'UE. G. inopinata (appelé aussi Cydia inopinata) fait partie de l’ordre des Lépidoptères (famille des Tortricidae). Les autorités finlandaises ont rapporté la détection de ce ravageur majeur de la pomme sur leur territoire. En tant que ravageur, G. inopinata ressemble beaucoup à Cydia pomonella (présent en Europe). En effet, la larve de ce papillon se nourrit des fruits et des graines de la famille des Pomoideae, en particulier de pommes (Malus domestica, M. baccata, M. prunifolia) mais aussi de poires (Pyrus communis, P. pyrifolia) et de coings (Cydonia oblonga). Au sein de leur aire de répartition, les adultes émergent entre la fin du printemps et le début de l’été, et selon la température ces derniers peuvent produire une à deux générations. D’après la fiche informative de l’OEPP, G. inopinata est notifié présent dans plusieurs régions à l’Est de la Chine, dans une grande partie de la Russie et du Japon. Dans le cadre des échanges commerciaux, l’organisme peut atteindre de nouvelles zones géographiques par le transport des fruits contenant des larves. La multiplication par semis comporte également un risque de propagation, surtout si elle implique des fruits ou de la terre contaminés. Dans l’Union Européenne (UE), ce ravageur est classé organisme de quarantaine (EFSA). L’importation dans l’UE de fruits et de végétaux destinés à la plantation des plantes hôtes est soumise à la délivrance d’un certificat phytosanitaire par l'autorité du pays d'origine. L’importation de végétaux destinés à la plantation (sauf de semences) de Malus, Pyrus et Cydonia en provenance de la plupart des pays tiers (dont les pays ou zones où la présence de Grapholita inopinata est connue est interdite (points 8 et 9 de l’annexe VI du règlement 2019/2072). Une exigence particulière cible de plus les fruits de Malus en provenance de pays tiers vis-à-vis de la présence de G. inopinata (point 66 de l’annexe VII du règlement 2019/2072). Cependant, malgré ces mesures de prévention, un specimen de G. inopinata adulte a été détecté dans le piège à phéromones d’un passionné de papillons en 2019, dans la commune d'Espoo, proche d’Helsinki. L’identification du spécimen a été confirmée par l'Agence alimentaire du pays en mai 2021. Une surveillance visant à déterminer la distribution de l'espèce dans le pays sera menée à l'aide de pièges à phéromones cette année par l'Autorité finlandaise de sécurité des aliments et l'Association des lépidoptéristes de Finlande. Les mesures de lutte seront adaptées en fonction des résultats de cette surveillance. Le ravageur a pu être introduit par l’intermédiaire de semis ou de fruits qui auraient échappés aux contrôles phytosanitaires. Les autorités n’excluent pas non plus la possibilité que le papillon se soit déplacé naturellement jusqu’à la partie occidentale de la Russie pour arriver en Finlande.

Sources : Lien1, Lien2 et Lien3

Figure 2 : Localisation de la détection de Grapholita inopinata à Espoo et de son aire de distribution selon l'EOPP au 27-05-2021. Sources : ruokavirasto.fi et EOPP.