Le bulletin d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale est une revue des actualités concernant la santé du végétal en Europe et à l’International. Il contribue à faciliter l’accès aux informations concernant la santé des végétaux et leur diffusion. Le bulletin est validé au préalable par une cellule éditoriale composée d’experts scientifiques et de collaborateurs partenaires ayant un rôle de conseillers.
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Sujet phytosanitaire | Zone géographique | Cultures | Nature de l’information |
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Xylella fastidiosa | Monde | Vignes et arbres d’ombrage | Article scientifique |
Xylella fastidiosa (et ses vecteurs Philaenus spumarius et Aphrophora salicina) | Zones tempérées européenne | Multi-espèces | Article scientifique |
Xylella fastidiosa | Monde | Oliviers et Plantes sentinelles | Article scientifique |
Xylella fastidiosa (et ses vecteurs) | Corse | Vignes et arbres d’ombrage | Article scientifique |
Xylella fastidiosa | Portugal | Multi-espèces | Notification de nouveaux cas et nouvelles espèces hôtes |
Candidatus Liberibacter spp. (et son vecteur Trioza erytreae) | Monde | Citrus | Article scientifique |
ToBRFV | Moyen-Orient | Tomates, piments, poivrons | Notification de nouvelles espèces hôtes |
Flavescence dorée | France (région PACA) | Vignes | Évolution de l’état sanitaire |
Bactrocera dorsalis | Italie | Multi-espèces | Notification de nouveaux cas |
Monde / Modélisation de distribution
d’espèces
Les modèles bioclimatiques de distribution d’espèces sont des approches qui établissent une relation statistique entre la présence d’une espèce et des covariables environnementales. Dans cette étude, deux maladies liées à Xylella fastidiosa ont été étudiées : la « brûlure foliaire des arbres d’ombrage » (BLS) et la maladie de Pierce (PD). Les données sur les occurrences de ces maladies utilisées pour constituer le jeu de données sont issues des données des plans de surveillance officiels et d’études scientifiques, et incluent 884 occurrences pour la BLS et 746 occurrences pour la PD. Pour prédire le risque futur potentiel de ces maladies, les simulations de changement climatique fournies par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont été utilisées, en prenant en compte deux scénarios, l’un prédisant des émissions modérées de gaz à effet de serre et l’autre des émissions importantes. Pour modéliser la distribution des deux maladies liées à X. fastidiosa, une approche de modèle linéaire généralisé a été appliquée. Les covariables prises en compte étaient la température moyenne du trimestre le plus froid de l’année et la température moyenne des huit mois les plus chauds de l’année. Ces variables visent à refléter respectivement la survie hivernale bactérienne et la croissance multiplicative du printemps à l’automne. Les auteurs précisent que cette sélection pourrait surestimer le risque dans les régions où les conditions d’humidité ne conviennent pas à la multiplication de la bactérie et/ou à l’établissement de vecteurs compétents. Deux types de modèles ont été créés : un qui fait l’hypothèse que la répartition des foyers de X. fastidiosa en Europe reflète en partie les préférences climatiques de la bactérie (modèles BCK_NAEU à partir de données d’Europe et d’Amérique du Nord) et un autre qui ne fait aucune hypothèse sur l’équilibre climatique des maladies associées à X. fastidiosa en Europe (modèles BCK_NA à partir de données d’Amérique du nord).
Concernant la PD, les auteurs ont finalement écarté le modèle BCK_NAEU car il ne permettait pas de prendre en compte de manière réaliste et fiable les températures hivernales. Le modèle BCK_NA a prédit que les régions viticoles présentant un intérêt économique important au niveau mondial pourraient devenir très favorables à la PD. Ainsi, dans les conditions climatiques actuelles, le sud-est de la France est classé comme modérément à hautement adapté. D’autre-part, les modèles ont prédit que la sévérité de la maladie pourrait devenir modérée à élevée dans d’importantes régions viticoles de France (ex : Bordeaux, Corse, Occitanie). Concernant la BLS, les modèles montrent que la maladie pourrait arriver dans les régions tempérées et que, dans les conditions climatiques actuelles, de nombreuses parties de la région méditerranéenne y sont actuellement très adaptées. Une différence de prédiction entre les deux modèles se situe au niveau du nord de l’Europe (incluant le Bénélux et le nord de la France), où le modèle BCK_NA prédit une haute aptitude climatique contrairement au modèle BCK_NAEU. Cette étude met en évidence que pendant la croissance végétative des plantes, la température pourrait jouer un rôle majeur dans la formation de la structure spatiale des épidémies liées à X. fastidiosa. Cette hypothèse est congruente avec la découverte dans une précédente étude (Feil & Purcell, 2001) qu’un seuil de température est nécessaire pour la multiplication de la bactérie dans la vigne.
Les modèles corrélatifs présentés dans cette étude fournissent une estimation simple des effets des futurs changements dans la distribution de deux maladies liées à X. fastidiosa. Cependant, pour obtenir des résultats plus complets, il serait intéressant d’intégrer les résultats de cette étude (en particulier du modèle BCK_NAEU) dans des modèles épidémiologiques (en particulier les résultats du modèle BCK_NAEU). En effet, il faudrait pouvoir prendre en compte et déterminer l’influence d’autres variables de type commercial, géographique, moléculaire, génétique et biologique (ex : distribution des vecteurs et capacité de transmission de ces derniers).
Source : Lien.
Philaenus spumarius et Aphrophora salicina font partie des espèces mises en avant par l’EFSA comme des vecteurs efficaces de Xylella fastidiosa en Europe. Ces deux espèces, présentes en France métropolitaine, sont abondantes dans les zones riveraines à l’échelle européenne. Les capacités de vol de P. spumarius ont été estimées in natura entre 100 et 400 m. Toutefois, en conditions expérimentales (à l’aide d’un manège de vol), une distance maximum de vol de 5,5 km en 5,4 h ont été enregistrées (Lago et al., 2021). Aucune estimation n’avait été réalisée sur A. salicina.
Dans une étude récente, les capacités de vol de P. spumarius et A. salicina ont été comparées en utilisant deux méthodes alternatives. La méthode de marquage-lâcher-recapture (MRR) consiste à suivre dans le temps des individus capturés et marqués à l’aide d’une poudre fluorescente. Au total, 6340 spécimens d’A. salicina et 3526 P. spumarius ont été relâchés de juin à septembre de 2019 à 2021 dans un site urbain et un site semi-naturel de Belgique. Pour évaluer les distances de vol, des repères visuels et des pièges ont été placés à des distances croissantes du point de lâcher. La seconde expérience implique un manège de vol. Pour l’expérience, des insectes ont été collectés sur le terrain et fixés sur un dispositif permettant d’enregistrer leur temps de vol. Au total, 393 et 398 individus de A. salicina et P. spumarius, respectivement, ont été testés. Cinq stades adultes différents ont été étudiés : (i) début de la vie adulte, (ii) sexuellement immature, (iii) accouplé, (iv) gravide, (v) en fin de vie, en distinguant mâles et femelles. Un modèle de dispersion a été élaboré en adaptant des modèles préexistants et en utilisant des estimateurs issus des expériences de MRR et du manège de vol.
Les résultats de cette étude montrent une dispersion moyenne quotidienne supérieure pour A. salicina que pour P. spumarius (3,5 m et 1,5 m, respectivement). De plus, lors de l’expérience de manège de vol, les distances étaient 4 à 6 fois plus longues pour A. salicina que pour P. spumarius. Les distances maximales réalisées en 2,5 h étaient de 1,54 km pour P. spumarius et de 6,16 km pour A. salicina. Les auteurs soulignent certains biais inhérents aux méthodes utilisées. En effet, la méthode MRR a tendance à sous-estimer les capacités de vol car plus les insectes volent loin, plus il est difficile de les recapturer. De plus, les taux de recapture sont relativement faibles et les résultats sont également influencés par la structure du milieu. Au contraire, les manèges de vol surestimeraient la distance parcourue car il est peu probable qu’un insecte parcourt de longues distances en ligne droite et en raison de l’inertie qui maintient éventuellement l’insecte en mouvement même s’il ne vole pas activement. Le stress dû à la manipulation de l’insecte au niveau du manège de vol peut également impacter les capacités de vol. Malgré ces biais expérimentaux, la différence entre les deux espèces est nette et pourrait notamment s’expliquer par des préférences trophiques. En effet, A. salicina, qui est étroitement associée aux saules, a souvent besoin de se déplacer pour atteindre de nouveaux arbres, ce qui n’est pas le cas de P. spumarius qui est très polyphage. Les résultats suggèrent que les femelles voleraient plus loin, comme montré dans d’autres études pour P. spumarius. De plus, l’activité de vol des femelles de P. spumarius et A. salicina seraient maximum au moment des vols nuptiaux et aurait tendance à diminuer au cours de la saison.
Sur la base du modèle de dispersion rassemblant les données des deux expériences, les distances maximales atteintes par les insectes en 100 jours étaient comprises entre 20 et 30 m pour P. spumarius et entre 60 et 100 m pour A. salicina. Sans prendre en compte les mouvements passifs dus aux activités humaines (transport en véhicules, etc.), les résultats de cette étude montrent que les mesures de lutte réglementées de l’UE dans un rayon de 50 m semblent convenir pour la lutte contre P. spumarius sur une saison et à condition que la bactérie soit détectée rapidement. Cependant, ces dernières semblent insuffisantes contre A. salicina.
Source : Lien.
Monde / Multi-espèces / Modèle mathématique incluant des
plantes sentinelles pour optimiser la surveillance et la gestion de
Xylella fastidiosa (ou d’autres agents
phytopathogènes)
La transmission de X. fastidiosa peut se produire même en phase présymptomatique de la maladie (transmission par des hôtes infectés avant l’apparition des symptômes). Il a été démontré que la prévalence attendue de l’infection au moment de la détection augmente exponentiellement avec la durée de la période d’incubation (Alonso-Chavez et al., 2016). Si le recours à des plantes sentinelles (hôtes sensibles alternatifs avec une courte période d’incubation) est susceptible de permettre une détection précoce de la maladie afin d’en réduire la prévalence et le coût financier qui en résulterait, le développement rapide de la maladie dans ces plantes sentinelles est également susceptible de transmettre ultérieurement et plus rapidement la maladie.
Dans leur étude (publiée en format preprint), Lovell-Read et al. (2022) ont développé un modèle mathématique utilisant un algorithme d’optimisation bayésien afin d’évaluer l’impact des plantes sentinelles pour la surveillance. Le modèle repose sur l’étude de cas de l’infection de Olea europaea (olivier européen) par X. fastidiosa subsp. pauca (souche CoDiRO) en présence de Catharanthus roseus (pervenche de Madagascar), une plante sentinelle déjà présente dans toute l’Italie et le reste de l’Europe. Pour ce modèle de transmission compartimenté incluant les deux espèces hôtes, les plantes infectées (culture ou sentinelle) étaient d’abord asymptomatiques avant de développer des symptômes visibles. Différents programmes de surveillance avec des courbes épidémiques simulées ont été évalués, ils reposaient sur i) le nombre de plants de pervenche ajoutées à la population ; ii) le nombre d’oliviers et de pervenches à examiner à chaque cycle d’échantillonnage, et ; iii) l’intervalle de temps entre les cycles d’échantillonnage. L’évaluation reposait sur le calcul de la prévalence attendue de l’infection dans la population d’oliviers au moment de la détection.
Les résultats ont montré que les plantes sentinelles peuvent réduire efficacement la prévalence attendue de l’infection (par rapport au niveau de référence sans sentinelles) selon la gamme d’échantillonnage. La prévalence est d’autant plus faible que l’effort d’échantillonnage est important ; cependant, dans la pratique, des échantillonnages fréquents et de très grandes tailles ne sont pas toujours réalisables économiquement pour les producteurs. L’incorporation de plantes sentinelles dans les programmes de surveillance (cultures intercalaires) peut être bénéfique pour augmenter les chances de succès du contrôle local (éradication), réduire son coût logistique/économique et contenir la maladie à plus grande échelle (limite la dispersion). Lorsque les ressources de surveillance sont rares il est préférable de concentrer les ressources de surveillance à la fois sur les plantes sentinelles et la culture principale. Les résultats ont montré qu’il était nécessaire de considérer le nombre de plantes sentinelles à introduire, ainsi que le nombre de sentinelles à échantillonner, et que le déploiement de plantes sentinelles pouvait être préjudiciable si l’une de ces quantités est choisie sans évaluer soigneusement l’impact du programme de surveillance à l’avance.
En conclusion, l’étude démontre que l’inclusion de plantes sentinelles dans les programmes de surveillance peut réduire considérablement la prévalence attendue de l’infection lors de la détection d’une épidémie, augmentant ainsi la faisabilité du confinement local de l’épidémie.
Source : Lien.
Corse / Insectes vecteurs / Méthode de surveillance
haut-débit de Xylella fastidiosa et modélisation dans un
contexte de changement climatique
Le changement climatique peut affecter l’aire de répartition géographique des maladies, notamment des maladies vectorielles de plantes, en modifiant l’aire de répartition des vecteurs mais aussi en modifiant leur efficacité à transmettre les agents pathogènes. Une approche basée sur la modélisation a été développée afin d’estimer l’impact du réchauffement climatique sur le risque de transmission de Xylella fastidiosa via ses vecteurs, à travers des projections temporelles jusqu’en 2100. Pour cette étude, Farigoule et al. (2022) ont conduit une enquête en Corse durant quatre ans (de 2016 à 2019) dans plusieurs sites d’échantillonnage, caractérisés par des conditions climatiques et environnementales distinctes. L’analyse des échantillons a nécessité le développement d’un marqueur moléculaire spécifique des insectes (pour une analyse à haut débit), ciblant le gène de ménage leuA. En tout, 25 variables liées à la température et cinq autres liées aux précipitations ont été calculées pour décrire le profil climatique des sites d’échantillonnage. Des modèles linéaires généralisés à effets mixtes (GLMM) ont été construits pour analyser l’effet des variables climatiques sur la prévalence. Des modèles de distribution des espèces ont été construits à partir des occurrences mondiales de X. fastidiosa ssp. multiplex (agent pathogène) et Philaenus spumarius (vecteur) en utilisant douze variables bioclimatiques et l’algorithme Maxent.
Les résultats ont révélé que des vecteurs infectés avaient été retrouvés dans des sites où seules des plantes asymptomatiques avaient été recensées et ont démontré qu’une analyse biomoléculaire à haut débit des insectes vecteurs pourrait permettre d’alerter précocement et de surveiller sur le long terme la présence de X. fastidiosa. Comme pour l’étude de Lovell-Read et al. (2022) résumée plus haut, les insectes vecteurs de X. fastidiosa pourraient jouer le rôle d’hôtes sentinelles. D’après les projections climatiques pour la Corse, le réchauffement climatique pourrait modifier la distribution de P. spumarius et de X. fastidiosa, les deux espèces pourraient trouver des conditions climatiques appropriées dans les zones d’altitude plus élevées.
Source : Lien.
Portugal / Multi-espèces / Evolution de l’état sanitaire
– Zone délimitée
La situation sanitaire concernant Xylella fastidiosa au Portugal évolue et implique des modifications de la réglementation et des mesures de surveillance et lutte. Pour rappel, la zone délimitée de Tavira a été supprimée en Juillet 2022 suite à l’éradication de X. fastidiosa dans cette zone (voir BHV-SV 2022/35).
L’arrêté n°62/G/2022 signale la mise à jour de la zone délimitée concernant X. fastidiosa dans la région métropolitaine de Porto. La zone délimitée est étendue par apport à celle communiquée en juin dernier (voir BHV-SV 2022/23 et BM 2022/Juin) avec neuf nouveaux sites infectés par X. fastidiosa, touchant les municipalités de Vila Nova de Gaia, Santa Maria da Feira, Porto et Espinho. Les sous-espèces de la bactérie n’ont pas encore été communiquées dans l’attente de confirmations d’identification. La liste des espèces hôtes touchées est décrite dans l’arrêté, elle mentionne notamment six nouvelles espèces hôtes dont des Citrus spp. : Citrus limon (L.) N. Burman, Citrus paradisi Macfadyen, Citrus reticulata Blanco, Citrus sinensis (L.) Osbeck, Dimorphoteca ecklonis (DC.) Norl, Elaeagnus × submacrophylla.
L’arrêté n°61/G/2022 signale également la mise à jour de la zone délimitée concernant X. fastidiosa dans la zone métropolitaine de Lisbonne. X. fastidiosa (sous-espèce non identifiée) a été détectée dans un nouveau lieu de la municipalité de Sintra sur des plantes de Salvia rosmarinus sp. (Romarin) et Elaeagnus angustifolia (Olivier de Bohême).
L’arrêté n°64/G/2022 signale la création d’une nouvelle zone délimitée concernant X. fastidiosa à Colares dans la municipalité de Sintra. En effet, X. fastidiosa (sous-espèce non identifiée) a été détectée dans un échantillon de lavande (Lavandula dentata) à Colares.
Au sein de ces multiples zones délimitées, des mesures de contrôle et de surveillance sont mis en œuvre pour éradiquer la bactérie.
Source : Lien.
Figure 1 : Carte des municipalités touchées
entièrement ou partiellement par la zone délimitée de X.
fastidiosa au Portugal ainsi que la commune où la bactérie a été
éradiquée. Source :Lien.
Monde / Trioza erytreae / Modélisation de
distribution d’espèces (preprint)
Un modèle d’entropie maximale (MaxEnt) a été utilisé à l’échelle mondiale pour évaluer l’habitat favorable de Trioza erytreae, vecteur du Huanglongbing. Les 177 données d’occurrence du vecteur sont issues de données de sciences citoyennes, de données des plans de surveillance officiels et d’études scientifiques. Étant donné que la distribution de T. erytreae est limitée par les températures extrêmes et les précipitations persistantes, différentes variables bioclimatiques et d’altitude ont été prises en compte. Les scénarios climatiques utilisés pour faire les prédictions sont issus des travaux réalisés par l’IPCC (United Nations’s Intergovernmental Panel on Climate Change), l’Université de Tokyo, et l’agence japonaise de la terre et de la mer pour la science et la technologie. Le test du seuil de sensibilité et de spécificité maximale (MTSPS) a été utilisé pour classer les zones favorables et non-favorables. Les sorties MaxEnt ont ainsi été reclassées en quatre groupes en fonction de la probabilité obtenue (P) : P ≤ MTSPS (=0,294) : inadapté ; MTSPS < P ≤ 0,4 : faible adéquation ; 0,4 < P ≤ 0,6 : moyenne adéquation ; P > 0,6 : haute adéquation.
D’après le modèle obtenu, les variables environnementales qui ont le plus influencé la distribution de T. erytreae étaient l’isothermalité (produit de l’amplitude quotidienne moyenne de la température par l’amplitude annuelle de la température) avec une contribution de 37,5 %, la température moyenne du trimestre le plus froid (16,4 %), la température moyenne du trimestre le plus sec (13,2 %) et la température la plus élevée du mois le plus chaud (12,7 %). Les résultats du modèle prédisent une expansion possible du vecteur en dehors de son aire de distribution actuelle. Les principaux pays producteurs d’agrumes, tels que la Chine, le Brésil et les États-Unis présenteraient des zones favorables à T. erytreae jusqu’en 2050. En France métropolitaine, les conditions ont été estimées comme favorables dans une grande partie de l’ouest et du sud du pays, et une adéquation moyenne à haute a été estimée en Bretagne et en Corse pour les conditions climatiques actuelles jusqu’à 2050.
Sources : Lien.
France, région PACA / Vignes / Évolution de l’état
sanitaire
La direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) en région PACA vient de publier un communiqué de la situation sanitaire concernant la Flavescence dorée au 13 septembre 2022. Toutes les inspections ne sont pas finalisées. Cette situation est donc provisoire et sera consolidée une fois les prospections terminées.
Cinq nouvelles communes présentant un ou plusieurs foyers sur les parcelles de vignes viennent d’être détectées infestées (Gréoux les bains, Boulbon, Eyragues, Saint Etienne du grès, et Uchaux). Les départements des Hautes Alpes et du Var restent exempts de la Flavescence dorée à ce jour. Au total, 124 parcelles réparties sur 29 communes (en comptant Orange) sont ainsi touchées par la maladie en région PACA
Source : Lien.
Figure 2 : Carte de la région PACA avec les
communes infestées (contour orange) ou nouvellement infestées (contour
rouge) par la Flavescence dorée au 13 septembre 2022, ainsi que le
nombre de parcelles touchées. Source : « Communiqué SRAL 14sept2022».
Source : Lien.
Moyen-Orient / Tomates, Piments, Poivrons /
Identification de nouvelles plantes adventices réservoirs du
ToBRFV
En matière de gestion du virus du fruit rugueux brun de la tomate (ToBRFV), très peu d’informations sont publiées sur la gestion des mauvaises herbes non cultivées, or ces dernières peuvent jouer un rôle important dans l’épidémiologie du ToBRFV, en particulier dans la propagation et l’hivernage du virus. Il a été montré expérimentalement que Solanum nigrum (morelle noire) et Chenopodium murale (chénopode des murs), deux espèces communes du bassin méditerranéen présentes dans des zones de culture de tomate, pouvaient faire office de plantes réservoirs du ToBRFV (Louria et al., 2017).
Plus récemment, une étude a été conduite dans la vallée et les hauts plateaux de la Jordanie afin d’identifier dans les zones de cultures de la tomate (champs et complexes de serres) de possibles hôtes réservoirs du ToBRFV. Les échantillons de plantes adventices collectés ont été analysés par différentes méthodes (DAS-ELISA, RT-PCR suivi d’un clonage et d’un séquençage de la portion du gène RdRp, et des essais biologiques). Sur les 35 espèces de mauvaises herbes testées (16 familles végétales distinctes), 12 espèces (appartenant à huit familles) ont été infectées et parmi elles, dix se sont avérées être de nouveaux hôtes signalés pour le virus. Il s’agit de Amaranthus retroflexus, Beta vulgaris subsp. maritime, Conyza canadensis, Taraxacum officinale, Malva parviflore, Oxalis corniculata, Portulaca oleracea, Veronica syriaque, Solanum elaeagnifolium et Corchorus olitorius (la moitié d’entre-elles sont des plantes pérennes). Les auteurs (Salem et al. , 2022) font remarquer que M. parviflora est une espèce très répandue dans la vallée jordanienne, notamment près des foyers de ToBRFV, et était déjà connue pour être réservoir de plusieurs virus dont le virus de l’enroulement des feuilles jaunes de la tomate (TYLCV). Les tests de transmission du ToBRFV quant à eux ont permis de montrer que le virus pouvait être transmis par les semences de S. nigrum et C. murale, ce qui constitue le premier signalement d’occurrence naturelle du ToBRFV sur des plantes-hôtes adventices. Bien que la transmission à partir de semences de S. nigrum infectées vers des plantules se produise avec un faible taux, S. nigrum pourrait favoriser la dissémination ultérieure du ToBRFV.
En conclusion, les plantes adventices peuvent être porteuses de ToBRFV et ainsi constituer un inoculum primaire, par conséquent, l’identification des réservoirs naturels du ToBRFV peut aider à développer des pratiques de gestion axées sur les espèces végétales adventices pour prévenir la transmission du ToBRFV.
Source : Lien.
Italie / Multi-espèces / Notification de nouveaux
cas
Bactrocera dorsalis a été détectée pour la première fois dans le sud de l’Italie en avril 2018 (OEPP-2018), dans la région de Campanie (couvrant les provinces de Avellino, Benevento, Caserta, Napoli et Salerno). Pour la campagne de surveillance de 2022, 90 pièges ont été installés dans la région. Un individu mâle de B. dorsalis a été capturé mi-juin 2022 dans un jardin d’agrumes à Palma Campania (province de Napoli), dans une zone urbaine (OEPP-2022). Cette capture a donné lieu à l’installation de pièges supplémentaires dans la zone. En août 2022, d’autres adultes de B. dorsalis ont été capturés (15 mâles et 3 femelles au total) à moins de 1,6 km de la précédente capture. Puis courant septembre 2022, 166 adultes mâles ont été capturés dans la ville de Palma Campania, hormis un individu capturé dans la ville voisine de San Gennaro Vesuviano. Actuellement, le nombre de pièges installés dans la région de Campanie s’élève à 148 dont 64 à Palma Campania. Une cellule de crise phytosanitaire au siège du Département de l’Agriculture de la Région a été mise en place pour informer les membres de l’état d’urgence phytosanitaire et faire appliquer les mesures de gestion adaptées. Les mesures officielles prises prévoient notamment la récolte et la destruction des fruits, l’interdiction des déplacements des fruits à partir des sites où les captures ont eu lieu, des traitements phytosanitaires, l’intensification de la prospection et une zone délimitée va être établie. L’origine de ces découvertes n’est pas connue mais elle pourrait être liée à des fruits infestés ramenés par des voyageurs. Le statut phytosanitaire du ravageur en Italie est officiellement déclaré comme transitoire et en cours d’éradication (OEPP).
Pour rappel, en France, B. dorsalis a été détecté cet été 2022 (un individu mâle) à Pfastatt, dans l’agglomération de Mulhouse (BHV-SV 2022/30), il s’agissait de la première capture de l’insecte en région Grand Est.