Le bulletin d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale est une revue des actualités concernant la santé du végétal en Europe et à l’International. Il contribue à faciliter l’accès aux informations concernant la santé des végétaux et leur diffusion. Le bulletin est validé au préalable par une cellule éditoriale composée d’experts scientifiques et de collaborateurs partenaires ayant un rôle de conseillers.



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Sommaire
Sujet phytosanitaire Zone géographique Cultures Nature de l’information
Trioza erytreae Portugal Multi-espèces Évolution de l‘état sanitaire et réglementation
Xylella fastidiosa Italie Multi-espèces Evolution de l’état sanitaire
Xylella fastidiosa Portugal Multi-espèces Evolution de l’état sanitaire
Xylella fastidiosa Espagne Multi-espèces Evolution de l’état sanitaire
Xylella fastidiosa Europe Multi-espèces Mise à jour des espèces hôtes
Popillia japonica Suisse, France, Allemagne Multi-espèces Evolution de l’état sanitaire
Popillia japonica Italie Multi-espèces Evolution de l’état sanitaire
Popillia japonica Slovénie Multi-espèces Evolution de l’état sanitaire
Fusarium oxysporum f. sp. cubense Tropical race 4 Equateur Bananes Modélisation des risques épidémiologiques
Bursaphelenchus xylophilus République Tchèque Pins Modélisation des impacts

Trioza erytreae (vecteur de Candidatus Liberibacter spp., l’agent causal de la maladie du Huanglongbing)


Portugal / Multi-espèces / Évolution de l‘état sanitaire et réglementation

Depuis le dernier point sur la situation de Trioza erytreae au Portugal dans le BM n°46 (2022), le contour des zones délimitées a très peu évolué dans la partie nord et la partie centre-ouest du pays. En revanche, dans les régions de l’Alentejo et de l’Algarve, T. erytreae est à présent considéré comme éradiqué, entraînant la suppression des zones délimitées dans la partie sud-ouest du pays. En effet, T. erytreae, ou les symptômes foliaires qui lui sont associés, n’ont pas été observés depuis plus de deux ans dans ces régions.

Ces absences de détection laissent supposer que les mesures de lutte importantes mises en œuvre dans ces régions, notamment l’utilisation intensive de l’entomopathogène parasitoïde Tamarixia dryi ont été efficaces. Cette méthode de lutte a été mise en place depuis 2020 au Portugal et en Espagne (Galice).

La carte des zones délimitées mise à jour est disponible dans l’Arrêté 40/G/2024 de la DGAV (Direction générale de l’alimentation et vétérinaire).

Source : agriculturaemar.com

Xylella fastidiosa


Italie / Multi-espèces / Évolution de l‘état sanitaire

Dans la région des Pouilles, les trois sous-espèces de Xylella fastidiosa : fastidiosa, pauca, et multiplex sont présentes.

Dans la campagne de Santeramo in Colle, province de Bari, l’analyse des échantillons prélevés dans la zone tampon courant juin ont permis de confirmer la présence de Xylella fastidiosa subsp. multiplex (ST26) à partir de 38 plantes infectées (37 amandiers et 1 cerisier ; plus de précisions sont disponibles dans le document officiel N° 00081 du 09/07/2024). Le même génotype a été trouvé dans la périphérie de Bari et à Santeramo in Colle, à priori, ce dernier n’infecterait ni la vigne ni l’olivier. La zone délimitée a été mise à jour via le document officiel N° 00091 du 22/07/2024 elle concerne désormais les communes de Cassano delle Murge et Santeramo in Colle (en zone infectée et zone tampon) ainsi que Altamura, Acquaviva delle Fobti et Gioia del Colle (en zone tampon uniquement).

Un nouveau foyer de Xylella fastidiosa subsp. pauca (ST53) a également été détecté à Torre a Mare, dans la périphérie sud-est de Bari, sur 6 oliviers et 3 amandiers. Les mesures d’éradication sont lancées.

Sources : comune.santeramo.ba.it et www.emergenzaxylella.it

Figure 1 : Carte de la situation sanitaire en Italie concernant les trois sous-espèces de Xylella fastidiosa. Ne pas hésiter à zoomer sur la carte.


Portugal / Multi-espèces / Évolution de l‘état sanitaire

La DGAV (Direction générale de l’alimentation et vétérinaire) du Portugal a mis à jour plusieurs zones délimitées dans le centre et le nord du pays concernant Xylella fastidiosa suite aux dernières inspections réalisées dans le cadre de la surveillance officielle.

Dans la région nord, 212 nouvelles zones infectées ont été mises en place dans les municipalités de Sabugal, Gondomar, Espinho, Santa Maria da Feira et Vila Nova de Gaïa. Dans la région centre, 44 nouvelles zones infectées ont été délimitées dans les municipalités de Covilhã, Fundão,Tábua, Marvão, et Leiria.

Les premières analyses ont permis de mettre en évidence majoritairement la sous-espèce fastidiosa notamment sur les plantes hôtes suivantes : Fraxinus angustifolia, Cistus spp., Ulex spp., Quercus ilex et Cytisus striatus. La sous-espèce multiplex a été détectée dans le Centre du pays sur des plantes hôtes telles que Lavandula angustifolia et Olea europaea. Néanmoins, l’identification de la sous-espèce de plusieurs échantillons positifs est toujours cours.

Le détail des détections et plantes hôtes par zone délimitée est disponible en annexe à la fin de ce bulletin mensuel.

Sources : Avis 7/2024/XF/C Covilha, Avis 9/2024/XF/C Penamacor, Avis 6/2024/XF/C Castelo Novo, Avis 10/2024/XF/C Póvoa de Midões, Avis 8/2024/XF/C Fundão, AVIS | Notification des mesures phytosanitaires à appliquer dans les zones délimitées pour «Xylella fastidiosa» dans la région centrale, Avis 3/2024/XF/AL São Salvador da Aramenha, Avis 2/2024/XF/A Porto, ORDONNANCE N° 37/G/2024 Monte Redondo


Espagne / Multi-espèces / Évolution de l‘état sanitaire

Suite au premier cas isolé de Xylella fastidiosa enregistré en 2018 dans une pépinière d’El Ejido de la région d’Almería en Andalousie, les 1 677 échantillons de plantes et deux insectes vecteurs collectés suite à ce premier cas se sont tous révélés négatifs après analyse. Ceci amène la région andalouse à communiquer sur son statut indemne de Xylella fastidiosa.

En Estrémadure, une région limitrophe avec le Portugal, la détection positive de la bactérie X. fastidiosa subsp. fastidiosa sur Cistus sp., Cytisus villosus, Cytisus scoparius et Lavandula sp. dans la commune de Valencia de Alcántara a conduit à l’établissement d’une zone délimitée. Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous (zoomer et sélectionner Espagne - Localisations), cette nouvelle zone infestée en Espagne est frontalière au foyer portugais à Reguengo e São Juliãno (région de Alentejo). Les mesures de lutte sont mises en place conformément à la réglementation européenne.

Sources : www.aionsur.com et EPPO estémadure

Figure 2 : Carte de la situation sanitaire en Espagne et au Portugal concernant Xylella fastidiosa. ZD = Zone délimitée. Ne pas hésiter à zoomer sur la carte.


Europe / Multi-espèces / Mise à jour des espèces hôtes

Dans le cadre de son mandat de maintien et de mise à jour de la base de données (BDD) des plantes hôtes de Xylella fastidiosa, l’EFSA vient de publier son rapport pour la période 2021-2026 associé à la dixième version de la BDD) des espèces végétales hôtes de la bactérie.

Cette mise à jour a été réalisée sur la base de la littérature publiée entre le 1er juillet et le 31 décembre 2023 (39 publications sélectionnées) et sur la base des notifications réalisées par les États membres de l’Union européenne. Les modifications majeures de ce rapport scientifique concernent la découverte de 16 nouvelles plantes hôtes appartenant à cinq nouveaux genres (Ailanthus, Carpinus, Coleonema, Echinospartum, Halimium) et une nouvelle famille (Simaroubaceae), naturellement infectés par X. fastidiosa subsp. fastidiosa ou une sous-espèce inconnue au Portugal ou aux États-Unis. Le nombre total d’enregistrements d’espèces végétales présentant des réponses de tolérance ou de résistance à X. fastidiosa s’élève à 780, les genres les plus étudiés étant Vitis (457), Citrus (176), Prunus (70) et Olea (40). La BDD actualisée (version 10) compte désormais 451 espèces végétales, réparties dans 204 genres et 70 familles pour la catégorie A (plantes positives avec au moins deux méthodes de détection comme celles décrites dans le rapport) ou 712 espèces végétales, 312 genres et 89 familles pour la catégorie E (plantes positives quelle que soit la méthode de détection). Le rapport précise également qu’aucune nouvelle séquence type (ST) n’a été mise à jour. Pour information, les plantes-hôtes associées aux différentes ST sont disponibles sur l’annexe D du rapport.

Source : Update of the Xylella spp. host plant database – Systematic literature search up to 31 December 2023


Popillia japonica


Suisse, France, Allemagne / Multi-espèces / Évolution de l‘état sanitaire et règlementation

Popillia japonia est détecté à Bâle depuis 2021. En juillet 2024, 77 individus ont été capturés et une population de 38 individus a notamment été identifiée à partir d’un piège installé dans le canton de Bâle-Campagne sur le terrain de la jardinerie municipale de la commune de Münchenstein.

Suite à ces nouveaux foyers, les autorités du district de Lörrach (Bade-Wurtemberg, Allemagne), ont élargi les mesures de gestion en créant une zone dite d’infestation d’un rayon de 1 km autour des foyers de scarabées japonais trouvés du côté Suisse. Une zone tampon d’au moins cinq kilomètres de large est établie le long de la frontière (ZD DRAAF Grand-Est). Le déplacement de matériel végétal en dehors de cette zone est interdit. Des pièges supplémentaires ont été installés dans le district de Lörrach, notamment dans les gares et les points de transfert de camions dans la région.

Fin juillet, la zone infestée en Suisse a été élargie à certaines parties des communes de Münchenstein, Muttenz, Birsfelden et Binningen La carte de la zone délimitée de la région bâloise avec les communes concernées à ce jour est disponible dans la Décision de portée générale datée du 24 juillet 2024.

En Allemagne, les mesures de surveillance ont conduit à la détection d’individus mâles de Popillia japonica dans les pièges posés dans le Bade-Wurtemberg plus loin de la frontière, à Fribourg et dans le district de Ludwigsburg. Il s’agit probablement d’individus isolés transportés par camion. De nouveaux pièges ont été installés pour renforcer la surveillance dans les zones touchées et confirmer ou réfuter l’hypothèse d’une incursion. Un réseau de 82 pièges a été mis en place dans le Bade-Wurtemberg et le long des axes de circulation et dans les endroits à risque. Une vigilance importante est également demandée aux citoyens, ainsi, le LTZ (centre technologique agricole) d’Augustenberg appelle à signaler toute découverte de scarabée japonais.

En France, les mesures de surveillance et la zone délimitée ont été définies et complétées par l’arrêté préfectoral n°2024/299 du 17 juillet 2024 qui interdit de transporter de la terre, des végétaux racinés en terre, des milieux de culture utilisés, des rouleaux de gazon pré-cultivés, des débris végétaux, et du compost, en dehors d’une zone délimitée. Les limites de la zone délimitée ont été mises à jour par l’arrêté préfectoral n°2024/314 du 23 juillet 2024. Les communes françaises actuellement concernées par la zone délimitée (toutes en zone tampon) sont Saint-Louis, Hégenheim, Hésingue, Huningue, Neuwiller et Village-Neuf. Dès juin 2024, 39 pièges avaient été disposés en Alsace à proximité des sites à risque d’introduction (plateformes douanières, gares de fret ferroviaire, aéroports, aires d’autoroute, marchés, gares…). A la frontière avec la Suisse, notamment dans la commune française de Saint-Louis qui se trouve dans l’« Eurodistrict trinational de Bâle », une surveillance renforcée a été déployée en mettant des pièges tous les 1 km (dans une zone de 11 km de côté) et tous les 200 mètres dans les zones les plus sensibles. Une surveillance est également en place avec un réseau de pièges déployé en Franche-Comté, Côte d’Or, Saône-et-Loire, avec plus de 30 pièges posés dans les axes de circulation, aéroports et voies ferrées faisant des liaisons avec l’Italie, la Suisse et le nord de l’Europe (voir carte). Le service régional de l’alimentation/DRAAF invite toute personne pensant être en présence d’un scarabée japonais à faire un signalement (si possible avec photo) auprès de . Les voitures individuelles étant des voies de transport connues, une vigilance particulière est souhaitable en cette période estivale.

Sources : www.schwaebische.de, www.fr.de, france3-regions.francetvinfo.fr, www.haut-rhin.gouv.fr, www.fr.de, www.haut-rhin.gouv.fr, www.haut-rhin.gouv.fr, draaf.grand-est.agriculture.gouv.fr, draaf.grand-est.agriculture.gouv.fr, www.topagrar.com, www.birsfelden.ch et www.nau.ch


Canton du Tessin (Suisse) : Les services phytosanitaires du Tessin ont publié le Bulletin phytosanitaire daté du 22 juillet 2024 qui rappelle des informations générales concernant Popillia japonica et des règles pour vérifier sa présence dans le canton et au-delà. La carte de la zone délimitée avec les communes concernées du Tessin pour lutter contre le ravageur est directement accessible ici (document daté de mars 2024).

Sources : www4.ti.ch et www4.ti.ch


Italie / Multi-espèces / Évolution de l‘état sanitaire

Cet article médiatique fait un point sur les foyers de Popillia japonica présents dans quatre grandes régions italiennes : Lombardie, Piémont, Émilie-Romagne et Val d’Aoste. Des cartes des zones délimitées (zones infestées et zones tampons) sont présentées pour la Lombardie, le Piémont, et l’Émilie-Romagne. En cliquant sur la légende de chacune d’elle il est possible d’accéder aux cartes originelles interactives. Par ailleurs, pour deux régions il est possible de suivre le nombre de captures jusqu’à aujourd’hui, il s’agit de la Lombardie (ici) et du Piémont (ici).

Source : www.ilpost.it


Slovénie / Multi-espèces / Évolution de l‘état sanitaire

La présence de Popillia japonica vient d’être découverte pour la première fois en Slovénie. La Direction de la sécurité alimentaire, de la médecine vétérinaire et de la protection des végétaux du pays a confirmé l’identification du ravageur qui avait été capturé dans un piège à phéromones situé sur l’aire d’autoroute de Lukovica, une commune de la région de la Haute-Carniole au centre de la Slovénie. En accord avec le plan d’urgence déjà établit pour ce ravageur, des pièges supplémentaires ont été installés sur le lieu de la primo-découverte et des inspections vont être réalisées dans un rayon d’un kilomètre autour du foyer. En cas de nouvelles découvertes, une zone délimitée devra être mise en place et des mesures d’éradication appliquées. Les autorités slovènes pensent que le scarabée japonais est probablement arrivé dans le pays par l’intermédiaire d’un véhicule en provenance du nord de l’Italie où il est est largement répandu.

Source : www.agroklub.rs et www.gov.si

Fusarium oxysporum f. sp. cubense Tropical race 4


Equateur / Bananes / Article scientifique - Risques épidémiologiques

L’équateur est le premier pays exportateur de bananes au monde avec une production essentiellement concentrée dans les provinces d’El Ora, Guayas et Los Rios, toutes trois situées dans la plaine de la côte pacifique. Si la race tropicale 4 de Fusarium oxysporum f. sp. cubense (Foc TR4) n’a pas encore été signalée en Équateur, Foc TR1 et Foc TR2 ont déjà été signalées sur le territoire national. Compte-tenu des caractéristiques climatiques et géographiques du pays, particulièrement favorables à la croissance du champignon Foc, et d’un fort risque d’introduction de Foc TR4, des chercheurs (Y. Ferrer-Sanchez et al., 2024) ont montré, via une étude de modélisation, des changements potentiels de la distribution géographique de Foc (toutes races confondues) en Équateur continentale en fonction de trois scénarios de changement climatiques pour 2050 et 2070. Cela afin d’évaluer leur impact, l’adaptation et les initiatives d’atténuation qui pourraient être prises.

Le modèle de niche climatique de Foc a utilisé l’algorithme MaxEnt, il était basé sur des données d’occurrence du champignon (77 signalements issus de bases de données internationales et de la littérature) et des variables bioclimatiques de Wordclim (présent, 2025 et 2070) avant d’être projeté selon trois scénarios d’émission de gaz à effet de serre (GES) : scénarios d’atténuation (SSP-126), modéré (SSP-245) et extrême (SSP-585).

Le modèle projeté à l’échelle du Mexique a permis de générer des cartes de favorabilité environnementale et de distribution du champignon en fonction des scénarios de changement climatique aux 3 périodes considérées. Dans le scénario actuel, la probabilité de la présence de Foc a été évaluée comme forte dans la région de la Sierra, à l’ouest de la région côtière, aux frontières de la région amazonienne et vers le sud du pays. Dans les 3 scénarios climatiques futurs, la région côtière est apparue la plus favorable mais avec une plus forte augmentation de la zone de favorabilité dans le scénario SSP-126, surtout en 2050 avec une augmentation de l’expansion de 18 550 km dans la région côtière par rapport à la distribution potentielle actuelle. Cette augmentation serait 3,4 fois plus importante avec le même scénario (SSP-126) en 2070. Elle serait également deux fois plus importante qu’avec le scénario SSP-245 et trois fois plus importante qu’avec le scénario SSP-585 en 2050. Elle concernerait la région nord-ouest de l’Équateur continental qui comprend les grandes zones de production actuelles de la banane, la province de Los Rios serait la plus touchée.

Les résultats de cette étude de modélisation peuvent aider à la mise en place de mesures préventives dans les sites où la probabilité de présence du champignon Foc est la plus élevée et contribuer à orienter le choix parcellaire pour la production de bananes dans de nouvelles zones à plus faible d’infection par Foc.

Source : Ferrer-Sánchez, Y., Barahona-Manzaba, D. G., Plasencia Vázquez, A. H., & Abasolo-Pacheco, F. (2024). Riesgo de expansión de Fusarium oxysporum f. cubense (Nectriaceae) ante el cambio climático en Ecuador continental. Acta Botanica Mexicana, (131). https://doi.org/10.21829/abm131.2024.2207

Bursaphelenchus xylophilus


République Tchèque / Pins / Modélisation de l’impact de la maladie du flétrissement du pin

Cette étude vise à déterminer les impacts que pourraient causer la maladie du flétrissement du pin (engendrée par Bursaphelenchus xylophilus et son vecteur Monochamus galloprovincialis) sur les forêts de République Tchèque.

De part des températures estivales trop basses ne permettant pas l’établissement d’une population de nématodes du pin, les forêts de République Tchèque (Europe centrale) ne présentent aucun historique d’exposition à la maladie. Cependant, elles présentent un fort risque d’invasion dans le futur dû au réchauffement climatique et à la présence d’arbres hôtes. En effet, ces forêts sont composées de Pinus sylvetsris (10,7%), Picea abies (57,7%), Fagus sylvatica (7,6%), Quercus robur et Quercus petraea (8,8%).

La plateforme BITE (Biotic Disturbance Engine) permet de simuler les dynamiques et les impacts de nombreux agents biotiques, et de les intégrer aux processus de modèles de végétation. Le modèle iLand, quant à lui permet de simuler les processus démographiques de la forêt au niveau des arbres (individus) à l’échelle d’un paysage (https://iland-model.org/). La plateforme BITE et le modèle iLand ont été utilisés avec les informations disponibles dans la littérature sur la biologie et la dynamique de population du nématode du pin pour cette étude. Une analyse de sensibilité a été réalisée pour connaître l’influence des paramètres sur la dispersion du nématode du pin et l’association avec la mortalité des arbres.

La figure 1 de l’article présente les différents modules (eux-mêmes composés de plusieurs paramètres) utilisés dans BITE et dans iLand, nécessaires aux simulations. Les informations biologiques et de dynamique de population utilisées pour les simulations sont renseignées dans le tableau 1 de l’article. On retrouve des paramètres en lien avec i) le cycle du vecteur comme la production d’une seule génération par an avec un pic de population au mois de juin, ii) les hôtes tels que le pin sylvestre avec un diamètre supérieur à 15 cm, une mortalité des arbres lorsque les températures moyennes du mois de juillet dépassent les 20°C, iii) des nombres d’individus tels qu’un nombre de vecteurs entre 2 et 400 individus définissant une introduction et la colonisation de la zone, un nombre de 2 à 8 individus de Monochamus infectés par le nématode du pin pour tuer un arbre, ou encore un kernel gaussien avec un nombre de vecteurs supérieur ou égal à 50 individus pour la dispersion. Les simulations ont été réalisées sur une grille de 5 km x 5 km et sur une période de 100 ans.

L’analyse de sensibilité montre que le paramètre d’impact de la végétation (paramètre qui représente le nombre de Monochamus nécessaire pour causer la mort d’un arbre) est celui le plus influent dans le processus d’invasion causant 95% de mortalité en 14 ou 66 ans selon la valeur qu’on lui attribue. L’impact du nématode du pin a été analysée selon 3 scénarios d’impact : fort, moyen et faible, dont les paramètres sont définis pour chacun dans le tableau 3. Les résultats de l’analyse en paysage forestier réel montre un taux d’expansion de 1.1 à 0.9 km par an et au bout de 100 ans, les taux de mortalité des pins matures atteignent respectivement 90%, 78.5% et 62.8% pour les scénarios d’impact fort, moyen et faible. La faible proportion d’arbres hôtes et leur répartition dans le paysage entraînerait un temps de colonisation par le nématode entre 29 et 35 ans. Ainsi, le stock de carbone de la forêt serait épuisé en 25-50 ans après l’introduction du nématode. Les mesures de gestion par la replantation d’essences non hôtes devraient permettre de palier à cette perte de carbone.

Les auteurs soulignent le manque d’informations sur les impacts du nématode du pin aux forêts européennes et cela malgré les 25 ans de recul de présence de l’organisme nuisible au Portugal. En effet, le nématode du pin étant un organisme de quarantaine prioritaire de l’UE, il fait l’objet de mesures de lutte, ce qui a permis de limiter l’évolution de la maladie. En contrepartie, l’application de ces mesures ont eu comme répercussions pour la recherche d’empêcher l’observation de processus tels que la resistance naturelle des pins européens.

Malgré toutes les incertitudes biologiques et de dynamique de population sur le couple nématode vecteur, les simulations réalisées avec la plateforme BITE couplé au modèle iLand, permettent d’avoir une première idée des impacts possibles et de lancer des pistes de recherche pour valider expérimentalement ces résultats.

Des facteurs comme la connectivité des arbres hôtes dans le paysage et leur proportion sont cruciaux pour déterminer l’impact final de la maladie. Des simulations sur un paysage hétérogène et fragmenté présentant différentes essences hôtes du nématode du pin sont nécessaires pour mieux appréhender la sensibilité des paysages européens à l’invasion du nématode du pin.

Source : Schafstall, N., Dobor, L., Baldo, M., Liebhold, A.M., Rammer, W., Honkaniemi, J., Hlásny, T., Assessing the effect of invasive organisms on forests under information uncertainty: The case of pine wood nematode in continental Europe, Forest Ecosystems, https://doi.org/10.1016/j.fecs.2024.100226

Annexe pour Xylella fastidiosa, détails pour le Portugal


Région Nord

Zone délimitée de Penamacor : L’identification de X. fastidiosa à partir de 24 échantillons végétaux collectées dans la paroisse de Penamacor, ainsi que dans les paroisses de Malcata et Quadrazais de la municipalité de Sabugal a conduit à l’établissement de 21 zones infectées au total. Les plantes infectées à ce jour présentes dans la zone délimitées sont les suivantes : Castanea sativa, Cistus sp., Cistus inflatus, Cistus ladanifer, Cytisus scoparius, Cytisus sp., Cytisus striatus, Fraxinus angustifolia, Genista tridentata, Halimium ocymoides, Halimium sp., Pteridium aquilinium, Ulex sp.. Les premières analyses moléculaires ont permis d’identifier la sous-espèce fastidiosa pour les échantillons positifs de Fraxinus angustifolia, Cistus sp. et Ulex sp.. L’identification de la sous-espèce des autres échantillons positifs est en cours.

Zone délimitée de la zone métropolitaine de Porto : L’identification de X. fastidiosa à partir de 38 échantillons végétaux collectées dans les municipalités de Gondomar, Espinho, Santa Maria da Feira et Vila Nova de Gaïa a conduit à l’établissement de 191 zones infectées. Les plantes infectées à ce jour présentes dans la zone délimitée sont les suivantes : Acacia longifolia, Acacia melanoxylon, Acacia dealbata, Adenocarpus lainzii, Argyranthemum frutescens, Artemisia arborescens, Asparagus acutifolius, Athyrium filix-femina, Berberis thunbergii, Calluna vulgaris, Castanea sativa, Cistus inflatus, Cistus psilosepalus, Cistus salviifolius, Citrus limon, Citrus paradisii, Citrus reticulata, Citrus sinensis, Coleonema album, Coprosma repens, Cortaderia selloana, Cytisus scoparius, Cytisus sp., Dimorphoteca ecklonis, Dodonea viscosa, Echium plantagineum, Elaeagnus × submacrophylla, Erica cinerea, Erigeron canadensis, Erodium moschatum, Euryops chrysanthemoides, Frangula alnus, Gazania rigens, Genista triacanthos, Genista tridentata, Gleditsia triacanthos, Grevillea rosmarinifolia, Hebe sp., Helichrysum italicum, Hibiscus syriacus, Hypericum perforatum, Hypericum androsaemum, Ilex aquifolium, Lagerstroemia indica, Laurus nobilis, Lavandula angustifolia, Lavandula dentata, Lavandula stoechas, Lavatera cretica, Liquidambar styraciflua, Lonicera periclymenum, Magnolia grandiflora, Magnolia x soulangeana, Mentha suaveolens, Medicago sativa, Metrosideros excelsea, Myrtus communis, Nerium oleander, Olea europaea, Pelargonium graveolens, Plantago lanceolata, Platanus x hispanica, Prunus laurocerasus, Prunus persica, Prunus cerasifera, Pteridium aquilinum, Quercus coccinea, Quercus robur, Quercus rubra, Quercus suber, Rosa sp., Rubus idaeus, Rubus ulmifolius, Ruta graveolans, Salvia rosmarinus, Sambucus nigra, Santolina chamaecyparissus, Strelitzia reginae, Ulex sp., Vinca sp. et Vitis sp.. Les mesures obligatoires appliquées aux végétaux pour les zones A et B de la zone délimitée de l’aire métropolitaine de Porto sont celles spécifiées pour les plantes sensibles aux sous-espèces fastidiosa et multiplex.

Sources : www.dgav.pt, www.rederural.gov.pt


Région centre

Zone délimitée de Covilhã : L’identification de X. fastidiosa à partir de 3 échantillons végétaux collectées dans les paroisses de Covilhã et Canhoso, et Boidobra (municipalité de Covilhã) a conduit à l’établissement de 23 zones infectées au total. Les plantes infectées à ce jour présentes dans la zone délimitées sont les suivantes : Acacia dealbata, Acer sp., Adenocarpus sp., Ailanthus altissima, Arbutus unedo, Castanea sativa, Cytisus multifloris, Cytisus sp., Cytisus striatus, Echinospartum ibericum, Echium plantagineum, Fraxinus angustifolia, Halimium lasianthum, Lavandula stoechas, Pteridium aquilinium, Quercus ilex, Quercus pyrenaica, Salix atrocineria, Sambucus nigra et Vitis berlandieri Resseguier x V. rupestris du Lot (hybride interspécifique 1103P). Les premières analyses moléculaires ont permis d’identifier la sous-espèce fastidiosa pour l’échantillon positif de Quercus ilex. L’identification de la sous-espèce des autres échantillons positifs est en cours.

Zone délimitée de Castelo Novo : L’identification de X. fastidiosa à partir de 10 échantillons végétaux collectées dans les paroisses d’Alpedrinha et de Castelo Novo (municipalité de Fundão) ainsi que dans la paroisse de São Vicente da Beira (municipalité de Castelo Branco) a conduit à l’établissement de 10 zones infectées au total. Les plantes infectées à ce jour présentes dans la zone délimitées sont les suivantes : Adenocarpus sp., Cistus sp., Cytisus sp., Cytisus striatus, Pteridium aquilinum, Quercus orocantabrica, Quercus pyrenaica, Rubus ulmifolius et Vitis vinifera. Les premières analyses moléculaires ont permis d’identifier la sous-espèce fastidiosa pour l’échantillon positif de Vitis vinifera. L’identification de la sous-espèce des autres échantillons positifs est en cours.

Zone délimitée de Póvoa de Midões : L’identification de X. fastidiosa à partir d’un échantillon de Genista tridentata collecté dans la paroisse de Póvoa de Midões (municipalité de Tábua) a conduit à l’établissement d’une deuxième zone infectée. Les plantes infectées à ce jour présentes dans la zone délimitée sont Genista tridentata et Olea europaea. La sous-espèce fastidiosa a pu être identifiée pour l’échantillon positif de G. tridentata, et la sous-espèce multiplex pour l’O. europaea.

Zone délimitée de Fundão : L’identification de X. fastidiosa à partir de nouveaux échantillons collectés dans les municipalités de Covilhã et Fundão a conduit à l’établissement de six zones infectées au total. Les plantes infectées à ce jour présentes dans la zone délimitée sont Cytisus multiflorus, Cytisus striatus, Genista tridentata, Lavandula stoechas, Prunus dulcis et Trifolium sp.. Les premières analyses moléculaires ont permis d’identifier la sous-espèce fastidiosa pour l’échantillon positif de Prunus dulcis. L’identification de la sous-espèce des autres échantillons positifs est en cours.

Zone délimitée de Marvão (région de l’Alentejo): La bactérie X. fastidiosa a été identifiée dans une zone considérée comme indemne, à partir d’un échantillon de Cytisus striatus prélevé dans la paroisse de São Salvador da Aramenha (municipalité de Marvão). La sous-espèce fastidiosa a été identifié dans l’échantillon positif de Cytisus striatus, il s’agit de la seule espèce de plante infectée par la bactérie à ce jour pour cette nouvelle zone délimitée.

Zone délimitée de Monte Redondo (municipalité de Leiria) : L’identification de X. fastidiosa dans des échantillons collectées dans les paroisses de Monte Redondo et de Carreira (municipalité de Leiria) a conduit à l’établissement de trois zones infectées dans la zone délimitée de Monte Redondo. Les plantes infectées à ce jour présentes dans la zone délimitée sont les suivantes : Halimium calycinum, Lavandula angustifolia et Ulex sp.. Les premières analyses moléculaires ont permis d’identifier la sous-espèce multiplex pour l’échantillon positif de Lavandula angustifolia et la sous-espèce fastidiosa pour l’échantillon d’Ulex sp.. L’identification de la sous-espèce de l’échantillon positif restant est en cours.

Sources : www.dgav.pt, www.dgav.pt, www.dgav.pt, www.dgav.pt et agriculturaemar.com