Le bulletin d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale est une revue des actualités concernant la santé du végétal en Europe et à l’International. Il contribue à faciliter l’accès aux informations concernant la santé des végétaux et leur diffusion. Le bulletin est validé au préalable par une cellule éditoriale composée d’experts scientifiques et de collaborateurs partenaires ayant un rôle de conseillers.


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Sommaire

Sujet phytosanitaire Zone géographique Cultures Nature de l’information
Agrilus planipennis Russie occidentale Frênes Revue scientifique - Bilan de la surveillance
Xylella fastidiosa Espagne - Alicante Amandiers Revue scientifique - Stratégie innovante de délimitation pour la surveillance
Veille non ciblée Monde Multi-espèces Revue scientifique - Évaluation des effets du changement climatique sur les organismes nuisibles et la santé des végétaux


Références des articles traités dans ce bulletin selon les organismes nuisibles et l’échelle spatiale

monde MONDE

Veille non-ciblée
lien

pays PAYS



Agrilus planipennis


Russie occidentale / Frênes / Bilan de la surveillance

Agrilus planipennis (emerald ash borer (EAB) ou agrile asiatique du frêne) est un organisme de quarantaine prioritaire au niveau de l’Union Européenne (UE). Le coléoptère originaire de l’Est asiatique (fiche SORE) est principalement présent en Chine, en Amérique du Nord et sur le continent européen. Détecté pour la première fois à Moscou en 2003 l’insecte est aujourd’hui présent dans 15 autres provinces de Russie occidentale (Belgorod, Bryansk, Kaluga, Kursk, Lipetsk, Orel, Ryazan, Smolensk, Tambov, Tula, Tver, Vladimir, Volgograd, Voronezh et Yaroslavl) (Orlova-Bienkowskaja et al., 2020). En 2018, une étude avait estimé que la probabilité de propagation de l’agrile du frêne à la Biélorussie, l’Ukraine, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie d’ici 2022 était de 15 à 40% (Orlova-Bienkowskaja et Bieńkowski, 2018). Or un premier foyer a été détecté en Ukraine en 2019, dans la province de Luhansk et dès septembre 2020, un nouveau foyer a été confirmé en Russie, à Saint-Pétersbourg, dans le district de Petrodvorets (BBM N° 24). Il s’agit du site le plus septentrional au monde où la présence d’A. planipennis est connue. Compte-tenu du risque d’expansion du ravageur vers les territoires de l’UE, une synthèse des données de prospections réalisées depuis 2019 dans des sites (infestés ou non) de plusieurs provinces de Russie occidentale, a permis de cartographier la répartition de l’agrile du frêne au niveau de Saint-Pétersbourg, de la province de Leningrad et au-delà, et de déterminer si l’insecte était capable de causer des dommages importants sur les espèces indigènes de frênes présents en Europe (Volkovitsh et al. 2021).

Les prospections conduites à Saint-Pétersbourg ont montré que l’agrile du frêne s’était disséminé dans trois sites de la ville. D’après l’abondance des trous de sortie sur les troncs et l’importance des autres symptômes observés au niveau du foyer primaire (écaillage et fissure de l’écorce), il est probable que ce dernier était déjà présent plusieurs années avant qu’il ne soit découvert en 2020. Les foyers de Saint-Pétersbourg repoussent les limites de l’aire de répartition de l’agrile du frêne en Russie. Ils ne sont plus qu’à environ 110 km de la frontière estonienne et 120 km de la frontière finlandaise. Le ravageur a également été détecté dans la vallée de la Volga, dans les provinces de Volgograd et d’Astrakhan à travers la détection de frênes verts (Fraxinus pennsylvanica) infestés à 50 km de la frontière du Kazakhstan. Les localités infestées situées dans le bassin de la basse Volga (province de Volgograd et nord de la province d’Astrakhan) et celles situées à Saint-Pétersbourg forment des enclaves qui sont respectivement éloignées de 370 km et 470 km des localités infestées les plus proches. Parmi les facteurs susceptibles d’avoir contribué à l’apparition de telles enclaves dans des grandes villes comme Saint-Pétersbourg, Yaroslavl et Volgograd, les auteurs citent: 1) une introduction et une dispersion du ravageur par auto-stop via les moyens de transports (voie de dispersion de l’agrile du frêne adulte en Amérique du Nord) ; 2) une présence commune de frênes en zone urbaine et plus rare dans les zones naturelles environnantes ; 3) des températures moyennes de l’air dans les grandes villes favorables à l’établissement d’A. planipennis dans les villes situées au nord (Saint-Pétersbourg et Yaroslavl). Finalement, la Russie occidentale compte pas moins de 18 provinces touchées par l’agrile du frêne, seul le bassin de la moyenne Volga semble encore épargné (les Républiques de Mari El, Tchouvache et Tatarstan, les provinces de Nijni Novgorod, Samara et Saratov). Les auteurs de la revue concluent qu’A. planipennis s’est propagé plus rapidement et plus loin que ce qui avait été estimé. Cependant, à ce jour, seules sept zones phytosanitaires officielles de quarantaine réparties dans cinq régions ont été déclarées par l’Organisation nationale russe de la protection des végétaux (Rosselkhoznadzor). Elles se trouvent dans les provinces de Belgorod, Bryansk, Voronej, Volgograd et Kaluga. Les dernières détections en Ukraine et en Russie occidentale constituent une menace forte d’invasion de l’agrile du frêne dans les territoires de l’UE, d’autant plus que les infestations de frênes recensées en Russie occidentale concernaient aussi bien l’espèce introduite et originaire d’Amérique du Nord (F. pennsylvanica), que l’espèce européenne native (F. excelsior).

Source : Lien



Figure 1 : Aire de répartition connue d’Agrilus planipennis en Russie occidentale et en Ukraine (en avril 2021). La couleur des régions où l’agrile du frêne est présent varie selon l’année de la première détection. Les symboles numérotés de 1 à 4 représentent: (1) Lieux de détection de l’agrile du frêne (Sources : Orlova-Bienkowskaja et al., 2020 et Volkovitsh et al. (2021), (2) Sites où l’agrile du frêne n’a pas été détecté en 2020, (3) Zones officielles de quarantaine (Source : Rosselkhoznadzor) avant mars 2021 et (4) Les territoires de l’Est où l’agrile du frêne n’a pas été détecté ou pour lesquelles il n’y a pas eu de prospection ces trois dernières années. Les initiales représentent: FI-Finlande, ES-Estonie, LV-Lettonie, BY-Biélorussie, UA-Ukraine, KZ-Kazakhstan, As-Astrakhan, Be-Provinces de Belgorod, Br-Bryansk, Ch-République de Tchouvach, Ka-Kaluga, Ku-Kursk, Le-Leningrad, Li-Lipetsk, Lu-Luhansk provinces, Me-Mari El Republic, Mo-Moscow Province, Mr-Mordovia Republic, Ni-Nizhny Novgorod, Or-Orel, Pe-Penza, Ro-Rostov, Ry-Ryazan, Sa-Samara, Sm-Smolensk provinces, SPb-St. Petersburg City, Sr-Saratov Province, Ta-Tatarstan Republic, Tb-Tambov, Tu-Tula, Tv-Tver, Ul-Ulyanovsk, Vl-Vladimir, Vo-Volgograd, Vr-Voronezh, Ya-Yaroslavl provinces. Source de cette figure : Volkovitsh et al. (2021)


Xylella fastidiosa


Espagne - Alicante / Amandiers / Revue scientifique - Stratégie innovante de délimitation pour la surveillance

Suite au premier cas de Xylella fastidiosa signalé sur amandier dans la région d’Alicante en juin 2017 (OEPP), des prospections ont été conduites pour définir la zone délimitée du foyer et y conduire des mesures d’éradication. En 2019, la zone délimitée s’étendait sur 140 000 ha et représentait environ 4 800 vergers et 75 000 arbres déjà détruits (GVA2020). Cependant, les mesures d’urgence et de délimitation établies par décision officielle à Alicante se sont avérées difficilement applicables compte-tenu des moyens disponibles pour les prospections et le diagnostic. De plus, les mesures d’éradication s’appuyant sur l’arrachage des arbres ont suscité l’opposition du public.

Pour pallier ce type de difficultés tout en préservant l’efficacité de délimitation de la “stratégie officielle”, une “stratégie adaptative séquentielle” a été évaluée (Lázaro et al., 2021). Cette stratégie alternative de délimitation combine différentes phases de prospection avec des résolutions spatiales croissantes (de plus en plus fine), homogènes dans l’ensemble de la zone délimitée de X. fastidiosa à Alicante, de 1 km² jusqu’à 0,01 km² sur la base des informations obtenues lors de la phase d’inspection/échantillonnage précédente. La “stratégie officielle”, quant à elle, implique des inspections à deux échelles de résolution au cours d’une seule et même phase : i) 0,01 km² au sein du premier kilomètre de rayon de la zone tampon, et ii) 1 km² pour la zone tampon extérieure (jusqu’à un rayon de 5 km). Les données officielles qui ont permis d’alimenter la base de données de référence de l’étude étaient les données collectées à Alicante lors de la campagne de surveillance de 2018. L’intensité d’inspection optimale (c’est-à-dire le nombre de quadrats inspectés pour chaque résolution de grille) et l’intensité d’échantillonnage (c’est-à-dire le nombre d’échantillons prélevés et testés dans chaque quadrat) ont été estimées en utilisant la base de données de référence. La variation spatiale de l’incidence de X. fastidiosa (c’est-à-dire la proportion de plantes positives pour la bactérie) a été modélisée au moyen d’un modèle spatial hiérarchique bayésien incluant des covariables bioclimatiques. Les résultats de l’étude comparative montrent qu’à une résolution initiale de prospection de 1 km², la “stratégie adaptative séquentielle” a nécessité une intensité d’inspection plus élevée (833 quadrats) que la “stratégie officielle” (656 quadrats). En revanche, lors de la phase de prospection à une résolution de grille de 0,01 km², la “stratégie adaptative séquentielle” a permis une intensité des inspections moins importante (entre 2 225 quadrats et 7 100 quadrats) que pour la “stratégie officielle” (17 700 quadrats). Le nombre optimal d’échantillons à prélever selon le nombre de phases, était de 51, 45 et 14 échantillons pour des quadrats respectivement de 1, 0.25 et 0.01 km² ou bien de 51 et 15 échantillons pour des quadrats respectivement de 1 et 0.01 km². Rapporté à l’hectare, le taux d’échantillonnage par quadrat pour l’approche en trois phases est donc successivement de 0.5 échantillon/ha (phase 1, résolution de 1 km²), 2 échantillons/ha (phase 2, résolution de 0.25 km²) et 14 échantillons/ha (phase 3, résolution de 0.01 km²). Par rapport à la “stratégie officielle” qui prévoit un nombre total d’échantillons de 298 956, la “stratégie adaptative séquentielle” permet de réduire l’effort de prospection en réduisant le nombre d’échantillons à prélever : entre 86 413 échantillons (réduction de l’effort total de 71%) et 148 983 échantillons (réduction de l’effort total de 50.17%) selon le nombre de résolutions spatiales choisi. La réduction du nombre d’échantillons est par conséquent susceptible d’avoir un impact non négligeable sur les coûts de l’enquête et sur la faisabilité du programme de surveillance. L’étude démontre que la “stratégie adaptative séquentielle” avec des prospections conduites à des résolutions spatiales croissantes permet de délimiter les zones infestées avec précision tout en réduisant les efforts globaux de prospection. Cela pourra aussi permettre de réduire les impacts socio-économiques et environnementaux associés à l’élimination des plantes et à l’utilisation d’insecticides chimiques (EFSA). Les auteurs de l’étude (Lázaro et al., 2021) mentionnent que les outils qu’ils ont développés pourraient être utilisés pour améliorer les programmes de surveillance d’autres organismes nuisibles ou pour cibler d’autres zones géographiques, en adaptant la “stratégie adaptative séquentielle” au cadre épidémiologique spécifique de la zone d’étude (e.g. la distribution et l’abondance des plantes hôtes, et des vecteurs le cas échéant).

Source : Lien

Commentaire : Il est à noter que cette étude ne décrit pas le protocole de surveillance à appliquer selon la taille du quadrat (en particulier, la manière de réaliser les 51 échantillons prescrits sur 1 km²), ni la manière d’intégrer les phases successives de prospection dans l’organisation opérationnelle des services qui en sont chargés. Il serait intéressant de connaître les suites données à cette stratégie et les détails pratiques de sa mise en œuvre éventuelle.



Veille non ciblée


Monde / Multi-espèces / Revue Scientifique – Évaluation des effets du changement climatique sur les organismes nuisibles et la santé des végétaux

Il est aujourd’hui acquis que la mondialisation et l’intensification des échanges commerciaux associées au réchauffement global du climat favorisent l’introduction et l’établissement d’organismes nuisibles (ON) envahissants, et par conséquent, le risque d’apparition de dommages importants sur les cultures, les forêts et les écosystèmes. Une étude a été commandité par le Comité de pilotage international de l’Année internationale de la santé des végétaux (AISV, ou l’IYPH pour International Year of Plant Health) afin d’examiner et d’évaluer l’impact du changement climatique sur les organismes nuisibles (agents pathogènes, ravageurs, adventices) des végétaux. L’objectif était de pouvoir élaborer par la suite des politiques internationales visant à atténuer les effets du changement climatique sur la santé des plantes et ses répercussions sur la sécurité alimentaire.

Le rapport valorisant ce travail vient d’être publié. Il rappelle en “Introduction” le contexte de l’étude sur la base d’observations et de prévisions concernant les sujets suivants : i) le changement climatique et ses effets au niveau de la nature et des sociétés humaines ; ii) les ON (dont les espèces exotiques) à travers le monde et leurs impacts dans l’agriculture, la sylviculture, les écosystèmes ; iii) les modes de dispersion des ON, naturels ou anthropiques (les emballages en bois, les déplacements anthropiques, les moyens de transport, les conditions météorologiques, le matériel végétal au sens large, incluant les semences et le sol) ; et iv) les approches utilisées pour étudier les effets du changement climatique sur les ON des plantes : les approches expérimentales (e.g. sur le terrain, en conditions contrôlée) et théoriques ou prévisionnelles (e.g. via la modélisation, l’avis d’experts). Une liste de travaux publiés et portant sur des simulations du risque phytosanitaire en lien avec le changement climatique est donnée à titre d’exemple.

Dans la partie “Effets du changement climatique sur les ON des plantes” du rapport, une première exploration générale de ces effets potentiels est abordée avant d’explorer de manière plus spécifique à travers des études de cas, une liste d’ON sélectionnés. D’un point de vue général, les changements prévus en matière de risques phytosanitaires devraient être plus prononcés d’ici la fin du XXIe siècle (à la hausse ou à la baisse en lien avec l’élévation continue des températures) mais ils pourront varier selon la situation géographique (d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre). Plusieurs études globales citées dans le rapport mentionnent que le risque liés aux facteurs de stress abiotiques et biotiques va augmenter dans le domaine forestier à l’échelle mondiale (Seidl et al., 2017). Notamment, des conditions plus chaudes et plus sèches favoriseront les perturbations causées par des insectes, tandis que des conditions plus chaudes et plus humides favoriseront les perturbations causées par des agents phytopathogènes. D’un point de vue spécifique, selon les ON considérés, les effets directs et indirects du réchauffement climatique pourront conduire à : i) des changements dans leur répartition géographique (expansion ou diminution) ; ii) un risque accru d’introduction ; iii) des changements dans la phénologie saisonnière (e.g. des modifications dans la synchronisation des événements du cycle de vie des ON avec leurs plantes hôtes et leurs ennemis naturels) ; iv) des changements dans les dynamiques des populations (e.g. taux de croissance des populations). La prédiction des effets du changement climatique sera plus difficile à prévoir pour les ON dont la reproduction et la dispersion ne sont pas principalement affectées par la température, mais aussi fortement affectées par la disponibilité en eau, et/ou le vent, et/ou la gestion des cultures et/ou les interactions avec d’autres organismes, tels que les vecteurs par exemple. Les études de cas présentées dans le rapport concernent une sélection d’ON dont la gamme d’hôtes ou la distribution ont déjà été étendues en partie en raison du changement climatique. Dans le cas de Bursaphelenchus xylophilus, un nématode responsable du dépérissement du pin et qui est vectorisé par des coléoptères adultes du genre Monochamus (fiche SORE et GT-Nématode du pin), le rapport explique que dans son aire d’origine, l’Amérique du Nord, ce nématode cause peu de dégâts alors que dans les régions non indigènes où il s’est établit, l’Asie et l’Europe principalement, il cause des dégâts considérables. Le réchauffement climatique étant favorable aux Monochamus (comme à de nombreux autres insectes), les évaluations du risque réalisées démontrent que le réchauffement climatique dans les régions tempérées devrait augmenter la mortalité des conifères atteints du nématode du pin, et que dans la zone méditerranéenne (la zone la plus menacée d’Europe) cela pourrait avoir de graves conséquences environnementales.

Dans la partie “Prévention, atténuation et adaptation” du rapport, les mesures qui pourraient être prises afin de prévenir, limiter et s’adapter aux possibles effets sur les ON du changement climatique sont examinées. Les premières mesures consisteraient à réglementer les conditions sanitaires d’importation des végétaux et le déplacement des passagers sur la base d’analyses du risque tout en prenant en compte le changement climatique impactant la biologie et l’épidémiologie des ON. Les analyses de risque ou PRA (pour Pest Risk Analysis) conduites par les ONPV (pour Organisations Nationales de la Protection des Végétaux) seront amenées à s’intensifier à différentes échelles (régionale, nationale, internationale). Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC ou IPCC en anglais) prévoit que le changement climatique entraînera une augmentation du commerce agricole international, tant en termes de volume physique que de valeur commerciale et nécessitera la création d’un réseau international d’échanges d’informations fiables qui permettra de mettre à jour les analyses de risques officielles. Des pratiques préventives de lutte seront également nécessaires. Certaines pourront faire appel à des technologies innovantes (e.g. nanofertilisants, pesticides nouveaux, sélection de variétés tolérantes ou résistantes). D’autres pourront consister à ajuster certaines pratiques actuelles (e.g. ajustement de la période de semis, allongement de la rotation des cultures, ajustement de l’irrigation et de la fertilisation) ou encore à déplacer des zones de cultures dans des endroits à moindre risque.

La partie “Conclusions et recommandations” du rapport mentionne la croissance exponentielle, depuis 10 ans, du nombre de travaux publiés portant sur la biologie du changement climatique. Cette tendance va se poursuivre d’autant qu’il est prédit que toutes les zones climatiques seront impactées, avec des intensités variables selon la capacité des systèmes de production et des écosystèmes naturels à s’adapter et à évoluer. Des recommandations sont proposées pour ce qui concerne : i) Les questions relatives aux politiques mises en place et aux réglementations ; ii) Les efforts de recherche à déployer pour combler les lacunes et favoriser les approches multidisciplinaires ; iii) La création d’un nouveau système de surveillance mondial pour les maladies des cultures à travers différents réseaux (réseaux de diagnostic, réseaux de gestion des données, réseaux d’évaluation des risques et réseaux de communication) (Carvajal-Yepes et al., 2019) ou l’appliquation du “Cadre stratégique 2020-2030 de la CIPV” (FAO 2021) afin d’accroître la collaboration scientifique, améliorer la coordination des efforts, optimiser l’utilisation des ressources et faciliter l’alignement des objectifs ; et iv) Un renforcement des capacités à faire et à s’adapter au changement climatique au niveau national et international. La lutte contre les ravageurs pourrait s’inscrire comme un élément clé dans la nouvelle stratégie “One CGIAR” (lancement en 2022) qui vise à déployer plus rapidement, à plus grande échelle et à moindre coût, des innovations scientifiques pour les systèmes alimentaires, terrestres et aquatiques.

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