Le bulletin d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale est une revue des actualités concernant la santé du végétal en Europe et à l’International. Il contribue à faciliter l’accès aux informations concernant la santé des végétaux et leur diffusion. Le bulletin est validé au préalable par une cellule éditoriale composée d’experts scientifiques et de collaborateurs partenaires ayant un rôle de conseillers.
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Sujet phytosanitaire | Zone géographique | Cultures | Nature de l’information |
---|---|---|---|
Xylella fastidiosa | Espagne | Multi-espèces | Évolution de l’état sanitaire et réglementaire |
Popillia japonica | Italie | Multi-espèces | Évolution de l’état sanitaire et réglementaire |
Spodoptera frugiperda | Grèce | Multi-espèces | Évolution de l’état sanitaire |
Toumeyella parvicornis | Italie | Pins | Évolution de l’état sanitaire et réglementaire |
Toumeyella parvicornis | Italie | Pins | Outil de détection des symptômes de dépérissement forestier causés par la cochenille tortue du pin |
Candidatus Liberibacter spp. et ses vecteurs | Monde | Agrumes | Gestion collective d’une maladie végétale incurable : cas du Huanglongbing |
Candidatus Liberibacter spp. et ses vecteurs | Portugal | Agrumes | Estimation du risque épidémiologique |
Sources : pamth.gov.gr,
gd.eppo.int.
Figure 1 : Carte des détections de
Spodoptera frugiperda dans l’union européene, à noter que les
zones notées en “Détecté” pour 2025 sont issues d’un document de 2025
dans lequel les dates de détection ne sont pas précisées. Sources pour
les zones non relayées dans les BM précédents : pamth.gov.gr,
gd.eppo.int.
Italie / Multi-espèces / Évolution sanitaire et
réglementaire
L’ordonnance n°9 datée du 20 janviers 2025 et
publiée au journal officiel italien le 4 mars 2025 a mis à jour sur la
base des informations sanitaires obtenues dans le cadre de la
surveillance officielle, les zones indemnes pour Popillia
japonica. Le texte officiel liste les régions Italiennes qui sont
intégralement ou partiellement indemnes. Les régions intégralement
indemnes sont les suivantes : Abruzzes, Basilicate, Calabre, Campanie,
Latium, Marches, Molise, Toscane, Ombrie, Pouilles, Sardaigne, Sicile,
les provinces autonomes de Bolzano et de Trente. Les régions indemnes à
l’exception des zones délimitées, où le ravageur est présent, sont les
suivantes: Émilie-Romagne, Ligurie, Lombardie, Piémont, Vallée d’Aoste,
Vénétie (voir la carte ici).
Concernant la région d’Emilie-Romagne, des évolutions de la zone tampon ont eu lieu. En effet, depuis la carte des zones délimitées européennes produite dans notre BM n°44, une partie du territoire régional de la province de Plaisance et de la Province de Parme ont été incluses dans la zone tampon. Les inspections menées en 2022, 2023 et 2024 n’ont pas mis en évidence la présence de P. japonica dans la zone tampon mais la présence en continue du ravageur dans certaines localisations de la zone infestée justifie l’ajout de nouvelles communes dans la zone tampon. Ainsi, la zone délimitée en vigueur pour l’année 2025 est constituée d’une zone infestée d’environ 23 000 ha qui reste inchangée et d’une zone tampon de 15 km l’entourant d’environ 200 000 ha et accueillant les nouvelles communes. Des cartes des zones surveillées et délimitées sont disponibles dans le document source (Annexe I).
Dans la zone infestée, l’objectif est de contenir la population avec de la surveillance continue, et du piégeage massif (augmentation du nombre de pièges pour 2025), de la lutte chimique, mécanique et biologique (possibilités d’utiliser des champignons entomopathogènes en cours d’évaluation) ainsi que des restrictions à l’envoi de végétaux et matériaux à risque. Dans la zone tampon, l’objectif est d’empêcher la dispersion du ravageur avec une désinfection avant tout transport hors zone, une surveillance intensive et une lutte préventive possible. Dans la zone indemne, l’objectif est de faire de la détection précoce avec du piégeage (13 pièges en 2023 et 32 pièges en 2024) et des prospections systématiques (2851 inspections visuelles réalisées en 2023 et 2094 en 2024 ainsi que des prélèvements de sol), un contrôle renforcé des mouvements et une sensibilisation des acteurs locaux.
Sources : protezionedellepiante.it, gazzettaufficiale.biz, protezionedellepiante.it, bur.regione.emilia-romagna.it.
Figure 2 : Carte des zones délimitées
(buffer/tampon et infested/infestée) concernant Popillia
japonica en Italie. Sources : IPM
Popillia, Biological
invasion of the Japanese beetle in Continental Europe at a glance -
Poggi, Sylvain; Borner, Leyli; Roche, Julien; Tayeh, Christine;
Martinetti, Davide, 2025.
Monde / Agrumes / Gestion collective d’une maladie végétale
incurable : cas du Huanglongbing
La maladie du
Huanglongbing (HLB) détectée pour la première fois en Floride en 2005, a
engendré dans cet État d’importantes pertes économiques et une
diminution de production des agrumes. La maladie est causée par la
bactérie Candidatus Liberibacter asiaticus (CLas) et dont le
vecteur est le psylle asiatique des agrumes (Diaphorina citri).
De par ce mode de transmission, d’arbres en arbre par des psylles
infectés, la maladie peut se propager rapidement, d’où l’importance de
mettre en place des mesures de gestions coordonnées entre
agrumiculteurs. Des individus de D. citri infectés par le HLB
ont été capturés à plusieurs reprises en Californie (2008, 2012, 2020,
2022), dans des jardins privés et des vergers commerciaux, conduisant à
l’établissement de deux zones de quarantaine afin de limiter la
propagation de la maladie. Étant donné qu’il n’existe pas de traitement
à la maladie du HLB, il est essentiel de prédire l’impact du HLB sur la
rentabilité et la durabilité de l’industrie agrumicole californienne et
de comprendre comment les mesures préventives, comme l’application
d’insecticides (lutte anti-vectorielle), sont adoptées par les
producteurs.
Les principaux facteurs susceptibles d’inciter les producteurs à l’action collective sont : les avantages individuels de la coopération, la taille des exploitations, la similarité avec les exploitations agricoles voisines, la solidité des réseaux professionnels, les contacts positifs avec les agents de vulgarisation, l’aversion au risque et la perception du niveau de coopération des autres producteurs (voir aussi en complément sur le sujet le Point Sur N°2). L’étude conduite dans cet objectif par Flowers et collaborateurs (2025) reposait sur le modèle basé sur des agents (ABM, pour agent-based models) permettant de simuler les interactions entre les comportements biologiques, économiques et des producteurs (agents) au fil du temps. Ce modèle permet d’estimer la propagation du HLB ainsi que les coûts et les avantages des différentes stratégies. Le modèle a intégré des facteurs tels que la perception du risque, la coopération aux efforts de pulvérisation d’insecticides et la confiance dans les informations scientifiques. L’analyse, complètement basée sur des simulations en a réalisé 45 000, a examiné la probabilité d’exposition des producteurs au HLB et l’efficacité des mesures de lutte individuelles et collectives. L’objectif était d’explorer la manière dont la perception des actions des producteurs voisins et la confiance dans l’information scientifique pouvaient influencer l’issue des épidémies de HLB et déterminer le succès ou l’échec des campagnes d’action collective contre les maladies hautement transmissibles (cas du HLB). L’étude a pris en compte trois modèles d’application d’insecticide par les producteurs : l’absence de pulvérisation, des pulvérisations coordonnées à l’échelle de la zone en lien avec la période optimale de pulvérisation, ou des pulvérisations « individuelles », impliquant des périodes de pulvérisation différentes. Ces 3 actions sont enclenchées suite à la décision des producteurs. Cette étape est inclue dans le modèle, en prenant un objectif de maximisation des profits, des informations récentes sur la propagation du HLB et la perception du risque d’infection par le producteur comme facteurs influençant la prise de décision. Les résultats des simulations ont montré comment différentes stratégies d’application d’insecticides affectent la propagation de la maladie et comment les croyances des producteurs concernant les actions de leurs voisins influencent leurs propres décisions de suivre les recommandations gouvernementales ou non gouvernementales. En effet, les résultats des simulations montrent qu’au fil du temps, de plus en plus de producteurs réalisent des pulvérisations coordonnées à l’échelle de la zone, cependant, une fois que la maladie est répandue au niveau d’une zone plus large et que les producteurs ont la perception que beaucoup d’autres professionnels coopèrent, certains producteurs coopèrent moins ou plus du tout, conduisant à une plus grande propagation du HLB.
L’étude réaffirme que l’utilisation diligente d’insecticides peut réduire de manière significative la propagation de la maladie, mais les auteurs soulignent que la résistance potentielle aux insecticides, qui pourrait entraver les efforts à long terme, n’a pas été prise en compte dans l’étude. Le HLB est identifié comme un problème d’action collective, pour lequel la coopération entre les producteurs, ayant accès à des informations fiables, est cruciale pour lutter contre la maladie et maintenir un niveau satisfaisant de rentabilité. Des recherches futures portant sur les réseaux de communication entre les producteurs et le développement d’autres modèles mathématiques permettront d’actualiser les perceptions et la confiance dans l’information scientifique et d’autres facteurs susceptibles d’influer sur la lutte contre le HLB. Les auteurs suggèrent également d’explorer des alternatives à la lutte à base d’insecticides et d’envisager des cultures moins vulnérables pour assurer la résilience de l’industrie des agrumes. De plus, ils préconisent d’étendre les modèles ABM pour évaluer les stratégies de gestion, telles que les outils biologiques de lutte contre le HLB, et de les appliquer pour relever des défis plus vastes en matière de gestion des maladies infectieuses et des problèmes d’action collective.
Source : Adelyn Flowers et
collaborateurs (2025).
Portugal / Agrumes / Estimation du risque
épidémiologique
Dans cette étude, un modèle épidémiologique
spatio-temporel basé sur un modèle d’automates cellulaires a été utilisé
pour simuler la propagation de Trioza erytreae, psylle vecteur
du HLB. La zone d’étude est la région de Mafra au centre-ouest du
Portugal, récemment envahie par le psylle. Les objectifs principaux
étaient de tester la pertinence de cette approche de modélisation, de
réaliser des analyses en lien avec la structure du paysage et de tester
la pertinence de différentes mesures de gestion.
Pour réaliser les simulations, la zone d’étude a été divisée en quadras de 25m2 et des travaux de terrain ont été réalisés en complément pour obtenir plus d’informations sur la répartition des vergers de citronniers et des zones urbaines résidentielles. Dans cette zone, la dynamique spatio-temporelle du psylle et sa propagation au cours de la première année de l’invasion ont été simulés grâce à un modèle conçu à l’aide des logiciels NetLogo et R. L’infestation en chaîne des agrumes dans le paysage virtuel a été utilisée comme indicateur de la propagation de T. erytreae. Pour cela, les auteurs se sont basés sur un modèle épidémiologique sensible-infesté-sensible (SIS) dont les agrumes-hôtes deviennent sensibles à l’infestation par T. erytreae lors de la production des jeunes feuilles (flush). Ainsi, une probabilité de production de flushs a été intégrée au modèle. L’approche de modélisation SIS a permis de s’affranchir de la dynamique de population du psylle pour modéliser sa propagation. Dans les simulations qui ont été réalisés, le développement des œufs et des nymphes était dépendant de la température quotidienne. Au niveau spatial, les données de température ont été prises en compte de façon homogène dans la zone d’étude. Au niveau temporel, les simulations de température quotidiennes ont été générées à l’aide d’un modèle dynamique stochastique permettant de reproduire le schéma saisonnier annuel en incluant des fluctuations aléatoires.
En termes de mesures de gestion, trois scénarios d’application d’insecticides ont été envisagés pour le modèle. Le scénario 0 n’incluait aucun traitement insecticide dans les vergers de citronniers. Le scénario 1 incluait un nombre moyen annuel de pulvérisations basées sur les informations obtenues auprès de l’association locale des producteurs, en prenant en compte un taux d’efficacité différent en fonction des produits. Le scénario 2 incluait une stratégie possible de gestion coordonnée des ravageurs, appliquant le maximum de pulvérisations annuelles enregistrées en utilisant les insecticides considérés comme les plus efficaces tels que la lambda-cyhalothrine.
Afin de générer les simulations, des arbres-hôtes ont été répartis dans des patches de façon aléatoire et au 45ème jour de simulation, la propagation a été initiée avec un premier arbre-hôte infesté par le psylle, incluant une probabilité d’infestation quotidienne des arbres de 4% et une distance maximum de 300 m pour la transmission de psylles d’un arbre infesté à un arbre sensible (cette évaluation a été confirmée par la surveillance de T. erytreae dans la zone d’étude).
Les résultats ont montré que les schémas de dispersion obtenus sont réalistes au niveau du paysage étudié, malgré des étapes de simplification du modèle et une complexité assez importante des facteurs impliqués dans la dispersion de T. erytreae. Les résultats ont montré également que la propagation simulée de T. erytreae dans la région n’a pas été significativement affectée par les traitements insecticides correspondant au scénario 1. D’après les auteurs, ce résultat est probablement lié à la forte capacité de dispersion de l’espèce et à l’efficacité réduite de la plupart des traitements. D’autres facteurs, tels que la fécondité, la croissance rapide de l’espèce et l’absence d’ennemis naturels efficaces auraient pu également contribuer à ce résultat. Dans le scénario 2, qui est assez peu réaliste et dont les impacts sur l’environnement sont très importants, la propagation du psylle a été ralentie par les traitements mais son éradication a échoué dans 75 % des simulations. Les auteurs ont noté qu’une sous-estimation de l’effet des insecticides est possible, puisque dans le modèle, le taux d’infestation des arbres sensibles ne dépend pas directement de la densité de T. erytreae.
Concernant la structure du paysage, plusieurs indicateurs d’invasion des psylles étaient positivement liés à la proportion de zones urbaines résidentielles, soutenant l’hypothèse de l’importance des agrumes dans les zones urbaines dans la propagation de T. erytreae. La densité des arbres d’agrumes n’a pas affecté la distance maximale de dispersion mais a influencé la dynamique de propagation, augmentant à la fois la taille de la zone infestée (RInfArea) mais aussi le nombre d’arbres infestés (RInfTree). D’autre-part, la fragmentation des vergers était corrélée négativement avec RInfArea et RInfTree. La fragmentation des habitats amènent à une diminution de la population et donc une probabilité d’exctinction plus élevée. Cependant, l’impact négatif de la fragmentation de l’habitat sur le succès de l’invasion de T. erytreae a été réduit par la présence d’agrumes dispersés dans les zones résidentielles. De plus, l’abondance des vergers de citronniers dans le paysage a eu un impact significatif sur la dynamique spatio-temporelle, confortant l’idée que la superficie d’habitat favorable est plus importante que sa composition et/ou sa fragmentation.
Dans cette étude, les auteurs ont mis en avant la plus-value de l’utilisation des scénarios hypothétiques pour communiquer avec des agriculteurs par exemple. Pour améliorer le modèle, les auteurs suggèrent (i) de prendre en compte d’autres plantes-hôtes des psylles, notamment d’autres espèces de la famille des rutacées et (ii) d’extrapoler cette approche à d’autres régions, voire à d’autres ravageurs agricoles ou forestiers.
Source : Pedro Nunes et
collaborateurs, 2025
Source : Agricoltura.
Italie /Pins / Outil de détection des symptômes de
dépérissement forestier
La cochenille tortue du pin est une
espèce exotique envahissante originaire d’Amérique du Nord qui a été
introduite dans la région méditerranéenne (voir brève précedente) et qui
nuit aux pins, notamment des forêts urbaines. Ce parasite a été signalé
pour la première fois en Italie en 2014 dans la région de Campanie (Garonna et
al., 2015) puis s’est propagé à d’autres régions du pays. Les
schémas de dispersion du parasite sont peu compris et difficiles à
prévoir. L’utilisation de la télédétection multispectrale souvent
utilisée comme moyen de surveillance des anomalies biotiques et
abiotiques dans les forêts en détectant les anomalies phénologiques
liées aux changements dans les conditions de croissance sous-jacentes
comme le changement climatique ou l’infestation de ravageurs pourrait
aider à comprendre ces schémas.
Une étude a évalué à l’aide de l’imagerie hyperspectrale PRISMA (« Hyperspectral Precursor of the Application Mission ») les effets de T. parvicornis sur la forêt urbaine de pins parasols située le long de la côte tyrrhénienne en Italie centrale, une forêt située à 25 km au sud-ouest de Rome (région du Latium). Cette étude visait à (i) détecter spatialement les symptômes de défoliation sur les pins parasols infestés par le parasite, (ii) évaluer l’impact des vents dominants sur la propagation du parasite depuis son signalement en 2019, et (iii) évaluer le potentiel de l’imagerie hyperspectrale PRISMA pour détecter les épidémies de ravageurs dans une forêt urbaine en termes de précision et de sensibilité. Quarante sites ont été sélectionnés au hasard dans des peuplements de pins parasols et identifiés selon la présence ou l’absence de symptômes. Les symptômes strictement associés aux infestations de T. parvicornis dans la zone d’étude étant la fumagine, le jaunissement des aiguilles et le dessèchement des branches. Les données de réflectances phénologiques et symptomatiques des arbres ont été détectés, respectivement, via des images multispéctrales satellitaires Sentinel-2 et des images hyperspectrales PRISMA. L’ensemble des données de détection a été traité et utilisé pour former, valider et tester un algorithme de Random Forest. L’ensemble de données de détection finalisé comprenait 384 emplacements et 167 caractéristiques. La précision du classifieur RF a été réalisée à l’aide de la précision globale et du coefficient de concordance. L’effet du vent dominant sur la dispersion de T. parvicornis a été évalué en comparant deux GLMM (modèles linéaires généralisés à effet mixtes) qui ne diffèrent que par la manière dont la variable explicative de la distance a été calculée.
Les résultats de l’analyse des données de réflectance ont confirmé les déclins observés de la canopée sur la période d’étude (2019-2021), en 2021 la plupart des pinèdes du site d’étude étaient irréversiblement attaquées par la cochenille tortue du pin (270 hectares touchés, soit environ 51 % de surface d’étude). La précision globale du classificateur RF s’est avérée bonne (82%), très bonne pour les arbres symptomatiques (91%) mais erronée pour les parcelles forestières asymptomatiques. Les longueurs d’onde indicatrices utilisées par le classificateur RF se trouvaient principalement dans la région SWIR (infrarouge court entre 1970–2080 nm et 2350–2500 nm) et deux autres bandes dans la région NIR (proche infrarouge entre 817 nm et 1317 nm). Les spectres de réflectance complets de la canopée issus de PRISMA se sont avérés utiles pour différencier clairement la présence ou l’absence de symptômes liée au ravageur, permettant la détection précise des peuplements de pins parasols présentant des symptômes d’infestation. Le vent et les courants aériens n’ont pas favorisé de manière significative la dispersion aérienne du ravageur à partir du foyer d’infestation détecté en 2018 (22 % de la variabilité spatiale de la présence détectée de T. parvicornis dans les forêts de pins de la zone d’étude) ce qui suggère l’existence d’autres modes de dispersion (e.g. animaux, homme, …).
Le rôle des vents dominants dans la dispersion du ravageur reste incertain en raison de facteurs potentiels favorisant (e.g. routes fréquentées) ou entravant (e.g. forêts résistantes) la dispersion du parasite, des recherches futures devraient tenir compte de ces facteurs afin d’améliorer les modèles de dispersion pour les systèmes d’alerte précoce. Le modèle proposé dans cette étude peut être réutilisé pour la surveillance par télédétection des forêts par des satellites hyperspectraux à venir qui seront améliorés en termes de spectre et résolution spectrale.
Source : Marco
Bascietto et collaborateurs, 2025.
Espagne / Multi-espèces / Évolution de l’état sanitaire et
réglementaire
Depuis notre BM
N° 62 (juillet 2024) faisant état des dernières évolutions de l’état
sanitaire en Espagne pour les régions d’Almeria et d’Andalousie, la
bactérie Xylella fastidiosa subsp. fastidiosa a été de
nouveau détectée dans la communauté autonome d’Estrémadure, notamment
dans les communes de San Martín de Trevejo, Eljas, Valverde del Fresno,
Villamiel et Hoyos (province de Cáceres). La détection de 32
échantillons positifs dans ces communes ont conduit à l’établissement
d’une nouvelle zone délimitée pour la Sierra de Gata, sa superficie
étant de 18 891,5 ha. Cette zone délimitée se situe au NE de la zone
délimitée précédemment établie pour Valencia de Alcántara. Quant à la
zone délimitée de Valencia de Alcántara, la détection positive de X.
fastidiosa subsp. fastidiosa dans de nouveaux échantillons
de plantes a conduit à son élargissement. Elle passe d’une superficie de
1 366 ha à 5 255 ha. Toutes ces évolutions phytosanitaires et
réglementaires ont été officialisées via la publication de la résolution
du 6 mars 2025 de la Direction générale de l’agriculture et de
l’élevage.
Dans la zone délimitée de Valencia de Alcántara, les plantes détectées positives à la bactérie depuis le début de l’épidémie (65 échantillons) sont : Ulex sp., Lavandula stoechas, Cytisus villosus, Genista tridentata, Ficus carica, Cistus ladanifer, Lavandula sp., Cytisus sp., Spartium junceum, Cytisus scoparius.
Dans la zone délimitée de Sierra de Gata, les plantes détectées positives à la bactérie (32 échantillons) sont : Lavandula stoechas, Pteridium aquilinum, Cistus salviifolius, Genista tridentata, Vitis sp., Cytisus sp..
Sources : noticias.juridicas.com,
canalextremadura.es.
Figure 3 : Carte des zones délimitées concernant Xylella fastidiosa en Espagne. Sources : noticias.juridicas.com, canalextremadura.es.