• Bursaphelenchus xylophilus
  • Xylella fastidiosa
  • Spodoptera frugiperda
  • Anoplophora glabripennis
  • Candidatus Liberibacter spp. et ses vecteurs


Le bulletin d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale est une revue des actualités concernant la santé du végétal en Europe et à l’International. Il contribue à faciliter l’accès aux informations concernant la santé des végétaux et leur diffusion. Le bulletin est validé au préalable par une cellule éditoriale composée d’experts scientifiques et de collaborateurs partenaires ayant un rôle de conseillers.



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Sommaire
Sujet phytosanitaire Zone géographique Cultures Nature de l’information
Bursaphelenchus xylophilus Espagne - Galice Pins Changement de statut – confinement
Bursaphelenchus xylophilus Armenie Pins Évolution de l’état sanitaire - Article scientifique
Xylella fastidiosa Australie, Chine Multi-espèces Évolution réglementaire
Xylella fastidiosa Europe Multi-espèces Mise à jour de la base de données des plantes hôtes
Xylella fastidiosa Portugal Multi-espèces Évolution de l’état sanitaire (avec carte)
Spodoptera frugiperda Bulgarie Multi-espèces Évolution de l’état sanitaire - Article scientifique
Anoplophora glabripennis Suisse Multi-espèces Évolution de l’état sanitaire
Candidatus Liberibacter et ses vecteurs / Agrumes Méthode, outil et mesure de surveillance - Article scientifique

Bursaphelenchus xylophilus

Espagne, Galice / Pins / Changement de statut – confinement
En 2010, le nématode du pin (Bursaphelenchus xylophilus) a été détecté en Galice pour la première fois, dans la municipalité de Neves (Pontevedra). Depuis, des résolutions ont été déployées en lien avec la réglementation européenne pour éradiquer le foyer : mise en place d’une zone délimitée, composée d’une zone infestée d’un rayon 500 m autour du point de détection et d’une zone tampon d’un rayon 20 km autour de la zone infestée associées à des coupes rases. En 2016, une nouvelle détection a eu lieu à Salvaterra do Miño (Pontevedra), proche du foyer de 2010, sans changer la zone délimitée. En 2018, la zone délimitée a été élargie suite à la détection de 5 nouveaux échantillons positifs. En novembre 2024, nous signalions dans le BM n°65 la présence de 4 nouveaux échantillons positifs à Lobios (Orense). Une augmentation des détections positives du nématode du pin dans cette zone est observée depuis l’année 2018 sûrement en lien avec les grands incendies qui ont eu lieu en Galice en 2017.

En janvier 2025, face à l’impossibilité d’éradiquer B. xylophilus, la Direction Générale de l’Agriculture et de l’Industrie Agroalimentaire de Gandaría, décrète des mesures de confinement. Une nouvelle zone délimitée est établie autour de la zone infestée, incluant une zone tampon de 20 km. Cette résolution liste les communes de la nouvelle zone délimitée en Annexe II et met à disposition une carte en Annexe I. Les propriétaires et administrations concernées doivent : dans la zone infestée, abattre et éliminer tout arbre sensible contaminé ; dans la zone tampon, identifier, abattre et éliminer les arbres affaiblis ou endommagés selon des protocoles stricts pour éviter la dispersion du nématode et de son insecte vecteur (Monochamus galloprovincialis) ; le transfert de bois ou de plants sensibles est également réglementé.

Ces mesures s’appuient sur la réglementation européenne et nationale pour limiter la propagation du nématode du pin, en tenant compte des difficultés posées par les incendies et les conditions environnementales.

Source : Journal Officiel de Galice.


Arménie / Pins / Évolution de l’état sanitaire
Une enquête sanitaire conduite en Arménie en 2022 et 2023 sur des plantations de conifères présentant des dessèchements a permis d’identifier et de confirmer la présence de Bursaphelenchus xylophilus (nématode du pin). Il s’agit d’une première découverte du ravageur sur le territoire arménien.

L’enquête a été menée par le Centre de quarantaine des Plantes de Russie et le Centre Scientifique de Zoologie et d’Hydrologie d’Arménie dans cinq provinces du pays (Kotayk, Gagharkunik, Tavush, Lori et Aragatsotn). L’article scientifique qui résulte de cette enquête précise que l’échantillonnage (125 échantillons de bois collectés) a été réalisé entre avril et novembre sur du pin sylvestre (Pinus sylvestris) et du pin noir de Crimée (P. nigra subsp. pallasiana). Et que les individus isolés de nématode du pin ont été trouvés près de Hankavan, une municipalité de la province de Kotayk. Leur identification a été confirmée par des analyses morphologiques et moléculaires (séquence partielle du gène mtCOI amplifié). De plus, l’analyse phylogénétique a montré que les individus arméniens formaient un clade monophylétique avec d’autres individus référencés dans GenBank issus de Chine, de Corée, du Japon et du Portugal. Les auteurs mentionnent, que du fait de l’absence de contrôles sur le bois importé en Arménie, il n’était pas possible de savoir si la présence du ravageur était récente (2022-2023) ou antérieure à l’enquête. Il semblerait que la seule espèce de coléoptère vectrice de B. xylophilus présente sur le territoire arménien soit Monochamus galloprovincialis. Lors de l’enquête, ce vecteur n’a pas été retrouvé dans la zone où le nématode avait été détecté, mais dans d’autres plantations situées majoritairement au nord-est du pays. Cependant, d’autres coléoptères potentiellement vecteurs du nématode du pin ont été trouvés dans la zone de Hankavan, comme des insectes appartenant aux genres Acanthocinus, Spondylis, Arhopalus et Asemum. L’étude conclue sur l’urgence de conduire en Arménie une évaluation à grande échelle de la prévalence de B. xylophilus et de ses vecteurs potentiels ainsi qu’une étude du risque pour ce ravageur dans un contexte de changement climatique.

Source : Arbuzova et al., 2025.


Xylella fastidiosa

Australie, Chine / Multi-espèces / Évolution réglementaire
Xylella fastidiosa est actuellement considéré comme le ravageur végétal prioritaire national le plus important d’Australie. Le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Forêts australien a récemment renforcé les mesures réglementaires pour gérer le risque vis-à-vis des stocks de végétaux hôtes importés en pépinières sur son territoire.

Jusqu’à présent, les pays considérés par le ministère australien comme présentant un risque élevé pour X. fastidiosa comprenaient tous les pays des Amériques (y compris les Caraïbes), tous les pays d’Europe, l’Inde, l’Iran, Israël, le Liban, Taïwan et la Turquie. Après le signalement d’un nouveau foyer de X. fastidiosa sur noyers (Juglans regia) en Chine (BHV-SV 2024/42), ce pays a été ajouté à cette liste ; ainsi depuis le 31 janvier 2025 des mesures réglementaires renforcées ont été introduites pour les plantes hôtes importées de Chine. Ces mesures impliquent notamment que le matériel hôte pour la bactérie (culture tissulaire, plantes enracinées, boutures, greffons, certains bulbes et cormes) importé dans les pépinières australiennes en provenance de Chine, subisse des tests, des traitements et présente une certification préalable à l’exportation. Cette nouvelle réglementation d’importation devrait laisser place d’ici fin 2025 à une nouvelle réglementation qui concernera les plantes hôtes, au niveau du genre (et non plus de la famille), pour tous les pays exportateurs. Une liste des genres hôtes de X. fastidiosa est disponible sur le site web du ministère australien.

Source : Gouvernement Australien.


Europe / Multi-espèces / Mise à jour de la base de données des plantes hôtes (version 11)
L’actualisation par l’EFSA de la base de données (BDD) des espèces de plantes hôtes de Xylella fastidiosa a été réalisée sur la base de la littérature scientifique publiée entre début janvier et fin juin 2024 (27 publications retenues) et des dernières notifications Europhyt (huit notifications jusqu’au 16 septembre 2024). Les principales nouveautés concernant cette mise à jour sont les suivantes :

– Une nouvelle espèce végétale enregistrée comme présentant une tolérance ou une résistance à X. fastidiosa : Prunus dulcis. La BDD compte au total 781 enregistrements signalant une réponse tolérante/résistante.

– Une nouvelle espèce végétale identifiée comme hôte de X. fastidiosa : Quercus orocantabrica (chêne de montagne cantabrique). Cette espèce a été trouvée naturellement infectée par X. fastidiosa subsp. fastidiosa au Portugal. Le nombre total de plantes hôtes de Xylella spp. atteint désormais 452 espèces végétales, 204 genres et 70 familles pour la catégorie A (c’est-à-dire via au moins deux méthodes de détection rigoureuses).

– Des infections naturelles de la souche responsable de la maladie de Pierce de vignobles d’Amérique du Nord ont été découvertes dans des raisins, des amandes et d’autres plantes dans la région des Pouilles en Italie.

Une nouvelle mise à jour de la BDD de l’EFSA sur les plantes hôtes des bactéries Xylella fastidiosa est prévue pour juin 2025.

Source : EFSA.


Portugal / Multi-espèces / Évolution de l’état sanitaire
Depuis la publication du BM N°66 (janvier 2025), la Direction générale de l’alimentation et de la médecine vétérinaire (DGAV) du Portugal a mis à jour les zones délimitées (ZD) situées dans trois régions de son territoire.

Région Nord

  • La ZD d’Alijó, depuis la découverte de X. fastidiosa subsp. fastidiosa dans 6 échantillons de plantes, comprend désormais 6 zones infectées, toutes situées dans la municipalité d’Alijó (ordonnance N°11/G/2025 datée du 29 janvier 2025). Les plantes hôtes infectées à ce jour dans la ZD sont listées ici.

Région Centre

  • La ZD de Covilhã/Fundão a été modifiée (ordonnance N° 23/G/2025 datée du 18 février 2025) après la détection positive de Xylella fastidiosa subsp. fastidiosa dans 3 échantillons, cela a conduit à l’établissement de 3 zones infectées supplémentaires (37 au total). Les plantes hôtes (espèces et genres) infectées à ce jour dans la ZD sont listées ici.

  • La ZD de Fundão II a été actualisée (ordonnance Nº 12/G/2025 du 30 janvier 2025) après la détection positive de Xylella fastidiosa subsp. multiplex dans 1 échantillon de Salix atrocinerea, dans la municipalité de Fundão. ll s’agit d’une nouvelle espèce végétale trouvée infectée dans la ZD (en plus de Quercus rubra).

  • La ZD de Monte Redondo a été modifiée (ordonnance Nº 15/G/2025 datée du 7 février 2025) après la présence confirmée de Xylella fastidiosa dans 7 échantillons de plantes situées dans la municipalité de Leira. La ZD pour les sous-espèces fastidiosa et multiplex compte actuellement 5 zones infectées. Les plantes hôtes (espèces et genres) infectées à ce jour dans la ZD sont listées ici.

  • La ZD de Penamacor a été modifiée (ordonnance N° 22/G/2025 datée du 17 février 2025) après la présence confirmée de Xylella fastidiosa dans 9 échantillons de plantes situées dans les municipalités de Penamacor et de Sabugal. La ZD pour X. fastidiosa subsp. fastidiosa compte actuellement 26 zones infectées. Les plantes hôtes (espèces et genres) infectées à ce jour dans la ZD sont listées dans l’ordonnance afférente.

Région de l’Alentejo

  • La ZD de Marvão a été modifiée (ordonnance N° 10/G/2025 datée du 27 janvier 2025) après la présence confirmée de X. fastidiosa subsp. fastidiosa dans 73 échantillons de plantes situées dans les municipalités de Marvão et de Portalegre. La ZD pour les sous-espèces fastidiosa et multiplex compte actuellement 28 zones infectées. Les plantes hôtes (espèces et genres) infectées à ce jour dans la ZD sont listées ici.

Sources : DGAV.

Commune
entière dans la ZD
partielle dans la ZD
éradiquée
enlevée de la ZD
Leaflet | Tiles © Esri — Source: Esri, DeLorme, NAVTEQ, USGS, Intermap, iPC, NRCAN, Esri Japan, METI, Esri China (Hong Kong), Esri (Thailand), TomTom, 2012

Figure 1 : Carte des zones délimitées de Xylella fastidiosa du Portugal. Source : DGAV .


Spodoptera frugiperda

Bulgarie / Multi-espèces / Évolution de l’état sanitaire
Spodoptera frugiperda, couramment appelée chenille légionnaire d’automne, est un ravageur des plantes, polyphage, classé de quarantaine prioritaire dans l’UE (voir fiche SORE). Cette espèce de lépidoptère s’est propagée et établie dans de nombreux pays du monde, notamment dans plusieurs régions d’Afrique subsahariennes où sa présence est enregistrée toute l’année. En Europe, elle a plus récemment été signalée à Chypre, en Espagne (îles Canaries), en Grèce (Crète, Cyclades, continent), au Portugal (île de Madère), à Malte, en Roumanie et aussi en Turquie (OEPP, BM N°60, BM N°64). Une analyse des risques des trajectoires potentielles et des périodes de migration de S. frugiperda en Europe pour la période 2016-2022 indiquait que le risque d’invasion de l’insecte restait constant au fil des années et que les zones côtières étaient les plus propices à son expansion, notamment l’Espagne et l’Italie (suivies par la Turquie et la France) qui présentaient le risque d’invasion le plus élevé (Jing Wang et al. 2023 ; BHV-SV 2023/14).

Une publication récente (Szabolcs Szanyi et al., 2025) informe que la surveillance officielle réalisée en Bulgarie a permis de détecter plusieurs individus de S. frugiperda à l’aide de différentes techniques de piégeage : deux à Knezha (nord du pays), trois dans à Parvomay et un à Chirpan (sud du pays). Il s’agit des premières observations confirmées du ravageur en Bulgarie, qui, ajoutées aux signalements déjà rapportés sur le continent européen, pourrait indiquer que S. frugiperda se propage vers le nord de l’Europe en empruntant une route par l’Est des Balkans. Les auteurs suggèrent d’élargir et de renforcer la surveillance rapidement dans toute la péninsule des Balkans (est et ouest du Danube).

Source : Szabolcs Szanyi et al., 2025.


Anoplophora glabripennis

Suisse-canton de Fribourg / Multi-espèces / Évolution de l’état sanitaire
Un foyer conséquent d’Anoplophora glabripennis (capricorne asiatique) a été découvert le 20 février 2025 à Pierrafortscha, une commune située dans le canton de Fribourg, à moins de 500m du foyer découvert à Marly en 2024. Ce nouveau foyer s’étend sur près de 400m et affecte majoritairement des frênes, des saules et des érables avec de nombreuses observations attestant de la présence du ravageur telles que des trous d’entrée et des larves vivantes. Le Service des forêts et de la nature du canton a publié une décision de portée générale visant l’éradication de cet organisme nuisible classé de quarantaine prioritaire. La zone délimitée a été actualisée en prenant en compte notamment la gravité de l’infestation et les caractéristiques de terrain. Cette délimitation comprend à ce jour deux zones centrales (foyers), une zone focale d’un rayon de 500m entourant les foyers et une zone tampon de 2km. Des mesures de gestion afférentes à ces différentes zones doivent être conduites, afin de viser l’éradication d’A. glabripennis.

D’autres contrôles sanitaires vont être réalisés prochainement dans la zone (notamment via l’appui de chiens renifleurs). Il est déjà prévu d’abattre une centaine d’arbres d’ici la fin du mois de mars pour éviter la dispersion par le vol du ravageur.

Sources : médiatique, officielle.


Candidatus Liberibacter spp. et ses vecteurs

Agrumes / Méthode, outil et mesure de surveillance - Article scientifique
A travers cette étude, les auteurs ont utilisé l’exemple du Huanglongbing (HLB) des agrumes pour évaluer différentes stratégies de délimitation des zones infestées et tampon mises en application par les règlements européens pour la surveillance et la lutte contre les organismes nuisibles. En effet, une délimitation précise de ces zones, où les mesures de surveillance et de lutte diffèrent, est très importante pour permettre une gestion efficace des ravageurs et maladies. Par exemple, des zones estimées trop petites peuvent mener à l’échec les stratégies d’éradication ou d’enrayement et des zones trop grandes apportent un surcoût économique et environnemental. Pour ce faire, les auteurs ont utilisé un modèle individu-centré (IBM) basé sur le concept Susceptible - Cryptic - Infectious (SCI) pour prendre en compte les arbres infectieux bien qu’asymptomatiques, et en considérant une distribution de vecteurs uniformément répartis (aspect discuté par les auteurs dans la discussion de l’article). Trois stratégies ont été évaluées : In-to-Out, Adaptative et Multi-foci.

La stratégie In-to-Out correspond à l’étude de la zone autour de l’arbre infecté de plus en plus grande en cercle jusqu’à la détection d’aucun arbre infecté.La stratégie Adaptative permet d’estimer la limite de l’épidémie et une bande extérieure à cette limite, qui si elle a été estimée correctement devrait aboutir à une absence de détection d’arbres infectés. La stratégie multi-foci correspond à déterminer un cercle de rayon fixe autour de chaque arbre infecté. Pour calculer le rayon autour des arbres infectés, différentes méthodes ont été testées basées sur la propagation du ravageur au fil du temps : linéaire, une gamma par année et une gamma générationnelle. De plus, différentes distributions spatiales (aléatoire ou regroupé en cluster de points ou diagramme de Voronoï) des arbres hôtes du HLB ont été testés pour modéliser différentes représentations environnementales. Ainsi, des épidémies ont été simulées pour chaque combinaison de stratégies possibles à partir d’un arbre hôte symptomatique sélectionné aléatoirement. Ces simulations ont été réalisées pour différents scénarios, certains prenant en compte une période asymptomatique de la maladie (comme dans le cas du HLB). Les résultats de ces stratégies ont été comparés à l’aide de 4 paramètres : (i) la capacité, c’est-à-dire la proportion d’arbres infectés délimités, (ii) l’efficacité, correspondant à la surface le plus faible nécessaire pour délimiter les arbres infectés, (iii) l’effort, permettant de quantifier le nombre d’arbres total à échantillonner et enfin (iiii) le nombre de répétitions d’inspections à réaliser (« survey rounds ») pour délimiter une zone infestée. Les performances des stratégies varient en fonction de plusieurs facteurs, notamment la sensibilité de la méthode de détection et la durée estimée de la propagation du ravageur. Le modèle a été testé en utilisant une densité d’agrumes similaire à celle de la ville de Séville en Espagne, entraînant l’estimation de 46 000 agrumes sur une superficie de 141,4 km2. En utilisant des images satellites comme données d’entrée, le modèle a ainsi généré 15 941 arbres distribués sur des parcelles de 49 km2. Les auteurs se sont basés sur les données de la littérature pour paramétrer les stratégies du modèle avec des distances de propagation de la maladie les plus justes possibles : (i) 1057 mètres (±17 m) pour la stratégie linéaire (ii) 738 m (±7 m) pour la stratégie gamma par année et (iii) un nombre moyen de générations après 5 ans de 25 pour la stratégie gamma générationnelle.

Les résultats montrent que la stratégie Adaptive (gamma générationnelle) est la plus performante dans la plupart des scénarios, grâce à sa capacité à prendre en compte la nature polycyclique du HLB, qui se propage en plusieurs cycles de transmission par an et grâce à une fréquence d’inspection plus faible et nécessitant moins d’efforts. Cette stratégie est également la meilleure dans un paysage d’arbres-hôtes aléatoires mais aussi au niveau de paysages groupés. Cependant, lorsque l’organisme nuisible est détecté de manière précoce, la stratégie In-to-Out surpasse la stratégie adaptative. Néanmoins dans la pratique, il est fréquent de ne pas savoir depuis combien de temps l’organisme est présent sur le territoire. Face à ces incertitudes, l’utilisation de la stratégie Adaptative est moins risquée. Par ailleurs, de meilleures performances des stratégies sont observées lorsque les durées de propagation du ravageur sont plus longues. Globalement, toutes les stratégies de délimitation testées ont montré une plus grande variation de performance au niveau des paysages groupés (cluster ou Voronoï) en raison de l’hétérogénéité de la distribution des arbres hôtes.

Les auteurs soulignent l’importance d’évaluer les différentes stratégies de délimitation au regard de leur adéquation avec les caractéristiques épidémiologiques de l’organisme nuisible ciblé. Il serait également intéressant de tester d’autres stratégies tenant compte de la population de vecteurs (non uniforme) ou de paysages mixtes ; ou encore de facteurs environnementaux comme le changement climatique ou les barrières de dispersion.

Les auteurs ont mis à disposition les codes utilisés pour réaliser les simulations dans un dépôt github.

Source : Jun Min Joshua Koh et al., 2025.