Les espèces envahissantes ont-elles un coût ?
Le nombre d’espèces envahissantes augmente depuis les dernières décennies, sans signe de ralentissement face à la multiplication des échanges internationaux.
Durant cinq ans, une équipe de recherche internationale (CNRS/IRD/Muséum national d’Histoire naturelle/INRAE/Institut Agro/Université de la Sorbonne et de Montpellier) a réalisé des travaux scientifiques pour estimer le coût des espèces envahissantes dans le monde. Le montant des dégâts engendrés s’élève à près de 1 300 milliards de dollars en l’espace de 40 ans. Au regard de ce montant, les dépenses liées à la prévention, la surveillance et la lutte contre la propagation de ces espèces restent faibles, ce qui justifie la mise en place ou le renforcement de stratégies préventives pour tenter d’anticiper et de diminuer le coût des dégâts occasionnés.
A son échelle, la Plateforme ESV participe à cet effort en contribuant à améliorer la surveillance des organismes nuisibles aux végétaux et la prévention des risques sanitaires.L’équipe et les chercheurs du laboratoire ESE (Écologie, Systématique et Évolution) ont analysé plus de 850 études, leur donnant accès à des données qu’ils ont pu comparer et classer selon une quarantaine de variables (espèces, régions, type de milieu, secteur économique…). Ces résultats d’analyses sont stockés dans la base de données InvaCost et permettront par la suite d’obtenir en temps réel une image de la portée des coûts associés aux invasions biologiques. Ce travail de synthèse s’appuie sur des informations liées aux impacts écologiques comme la perte de biodiversité, aux importantes pertes économiques dans les domaines d’activité tels que l’agriculture et le tourisme et aussi en termes de santé publique.
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