Épidémiosurveillance en Santé Végétale

Body

Découvrez l’interview de Frédéric Delport, animateur du Groupe de Travail sur la « Surveillance du Nématode du pin ».

La Plateforme ESV s’intéresse à divers projets réalisés dans le secteur de la santé des végétaux. Actuellement 10 groupes de travail contribuent aux activités de la plateforme. Découvrez le s activités sur le groupe de travail « Surveillance du Nématode du pin » présenté par son coordinateur Frédéric Delport, chef du Département de la Santé des Forêts (DSF) au sein de la sous-direction de la santé et de la protection des végétaux de la DGAL, Ministère de l’agriculture et de l’alimentation.

Image_interview_Frédéric_Delport

 

1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis chef du Département de la Santé des Forêts (DSF) au sein de la sous-direction de la santé et de la protection des végétaux de la DGAL, Ministère de l’agriculture et de l’alimentation. Le DSF assure la surveillance sanitaire de la forêt française grâce à plus de 250 correspondants-observateurs de la santé des forêts, forestiers de terrain, issus essentiellement de l’Office national des forêts (ONF), du Centre national de la propriété forestière (CNPF) et des services forestiers de l’État. J’ai auparavant travaillé plus de 10 ans à l’ONF, à la tête de l’Agence de Versailles pour la gestion des forêts périurbaines de l’ouest parisien et au siège de l’Établissement.

2. En quoi consiste le Groupe de Travail sur la « Surveillance du Nématode du pin » ?Le nématode du pin est un pathogène qui représente une menace très sérieuse pour la forêt française, les arbres en secteur jardins et espaces verts et les industries du bois. Originaire d’Amérique, il a envahi l’Asie en causant des dégâts considérables et il est arrivé plus récemment en Europe (Portugal et Espagne). C’est un organisme de quarantaine prioritaire dans la réglementation de l’Union européenne qui nécessite donc une surveillance annuelle.
Le groupe de travail nématode du pin regroupe l’ensemble des partenaires (DGAL, DGPE, INRAE, ANSES, ONF, CNPF, FREDON, DRAAF/SRAL) qui peuvent contribuer à l’amélioration du dispositif de surveillance.
Son mandat est le suivant :
- Assurer la remontée continue de l'information et le suivi de la mise en œuvre du plan de surveillance via un système d'informations ad hoc. Rendre accessible cette information aux parties prenantes, de manière adaptée ;
- A l'aide de cet outil de suivi, analyser la cohérence du plan de surveillance effectif vis-à-vis des connaissances scientifiques disponibles, en particulier la pression de surveillance, l'équilibre entre surveillance vectorielle et surveillance du dépérissement des arbres, l'articulation entre surveillance en et hors forêt, et la prise en compte du risque à travers la définition des « sites sensibles » ;
- Préparer des outils pour la surveillance post-foyer et son suivi.
- S’articuler avec le groupe de travail (hors plateforme) « Révision du plan d'urgence », les saisines en cours de l'ANSES, de la brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP), le partenariat de recherche INRAE/DGAL.

3. Pouvez-vous présenter vos principales missions dans ce GT ?
Ce GT est co-animé par le bureau de la santé des végétaux et le DSF. Notre rôle d’animateurs consiste à organiser et provoquer les discussions entre les partenaires afin d’œuvrer à la réalisation des objectifs de notre mandat. Il consiste également à piloter les travaux du GT.

4. A qui s’adresse ce GT ?
Ce GT est résolument tourné vers les acteurs de la surveillance nématode du pin afin d’améliorer collectivement le dispositif de surveillance. Le volet communication du GT a une visée plus large de sensibilisation des acteurs concernés par le nématode du pin en général (gestionnaires forestiers, gestionnaire de patrimoine arboré, industries du bois, importateurs, opérateurs logistiques, etc.).

5. Pourquoi lancer ce GT Nématode du pin ? Quel est le constat de départ ?
Le constat de départ était qu’un effort conséquent était mis en place pour surveiller le nématode du pin en France, qui a été l’un des premiers organismes de quarantaine bénéficiant de cette surveillance en forêt et dans les produits bois, et que l’on pouvait s’appuyer dessus pour améliorer encore le dispositif de surveillance, en faisant notamment appel aux compétences de l’ensemble des partenaires impliqués et à l’expertise scientifique.

6. De quelle manière le GT s’intègre dans la problématique de Nématode du pin ?
La surveillance est la première brique pour éviter l’établissement du nématode du pin sur notre territoire. En parallèle un plan national d’intervention d’urgence a été élaboré pour faire face à un éventuel foyer. En cas d’invasion en France, une adaptation de la sylviculture et des process des industries mettant en œuvre les essences sensibles devra être également entreprise.

7. Pouvez-vous donner des exemples d’actions qui seront réalisées grâce aux résultats du GT Nématode du pin ?
L’objectif est de partager les informations sur la surveillance réalisée, d’améliorer le dispositif de surveillance, notamment en prenant en compte les dernières connaissances scientifiques disponibles, et de préparer le dispositif de surveillance en cas de survenue de foyer.

8. Quels sont les premiers résultats du GT Nématode du pin à ce jour ?
Le premier chantier a consisté à dresser la cartographie des sources de données. Ensuite, source par source, la transmission régulière des données de surveillance à la plateforme s’est mise en place. Ainsi, des cartes de suivi de la surveillance, partagées et actualisables ont été mises en forme, par source, sous un outil à accès réservé accessible aux partenaires de la surveillance sous internet. Des travaux de cartographie des zones à risque ont été menés et des premières cartes de risques ont été diffusées. En s’appuyant sur le fait que 2020 ait été choisie comme année internationale de santé des végétaux, de nombreuses actions de communication ont été menées.

9. Qui sont les acteurs de ce GT ?
Au sein du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation : le bureau de la santé des végétaux, le département de la santé des forêts, le service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières, la mission des alertes sanitaires, de la DGAL ; le bureau des entreprises forestières et des industries du bois de la DGPE ; plusieurs services régionaux de l’alimentation. Au sein de l’INRAE, les unités URZF d’Orléans, Biogeco de Pierroton, ISA de Sophia Antipolis, l’équipe opérationnelle de la Plateforme d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale- Unité BioSP. Au sein de l’ANSES, les laboratoires de santé végétale et de nématologie. L’office national des forêts (ONF). Le centre régional de la propriété forestière de Nouvelle-Aquitaine qui représente le CNPF. FREDON France et FREDON Nouvelle-Aquitaine.

10. Quels sont les principaux partenaires du GT ?

Partenaires scientifiques : INRAE, ANSES
Partenaires techniques : DGAL, DGPE, SRAL, FREDON, ANSES, ONF, CNPF
Partenaires financiers : Ceux de la plateforme.

 

Publié le
Étiquettes