Surveillance de Xylella fastidiosa
Le groupe SXF travaille précisément sur la surveillance de Xylella fastidiosa, un organisme de quarantaine prioritaire, présent dans trois régions sur le territoire qui requiert une attention prioritaire. Les travaux réalisés se concentrent sur l'appui à la surveillance des zones de foyers existants et sur la détection précoce des introductions dans des zones exemptes, et des introductions de nouvelles sous-espèces de la bactérie.
Programme de travail
1. Aujourd’hui en France, l’objectif de la surveillance de Xylella fastidiosa est d’abord la détection précoce d’éventuelles introductions de souches d’autres sous-espèces que X.f. multiplex déjà présente sur le territoire, en particulier de X.f. fastidiosa ou X.f. pauca. Le GT cherchera donc à proposer des solutions pour améliorer la précocité de détection. En particulier, les travaux porteront sur :
• L’évaluation de l’adéquation de la distribution de la pression de surveillance officielle sur le territoire vis-à-vis du risque, eu égard aux connaissances scientifiques disponibles et aux données déjà collectées par les différents dispositifs ;
• L’évaluation de l’emploi de la surveillance vectorielle sur la base des résultats obtenus lors de la surveillance vectorielle en zone délimitée en
Corse, PACA et Occitanie et des données de recherche (LSV, INRAE) disponibles ;
• L’évaluation des possibilités d’amélioration de la surveillance aux points d’entrée communautaires, basée sur l’analyse du risque d’introduction et prenant en compte l’ensemble des méthodes d’analyse disponibles ;
• Le renforcement de la surveillance événementielle via des actions de sensibilisation et des formations. L’objectif est de permettre, auprès du public concerné, une descente optimale de l’information technique sur X.f., ses hôtes et leurs symptômes, en vue et d’une remontée plus systématique et plus rapide de toute observation de symptômes douteux.
2. L’objectif de la surveillance du groupe de travail actuelle est la délimitation des zones tampons autour des foyers, où l’essentiel des nouveaux foyers sont détectés. Le GT pourra poursuivre son appui dans la définition de ces zones.
3. Enfin, ce GT pourra contribuer à identifier les besoins de recherche intéressant la surveillance.
4. Enfin, ce GT pourra contribuer à identifier les besoins de recherche intéressant la surveillance.
| Dispositif(s) concerné(s) |
| SORE, surveillance aux points d’entrée communautaires, surveillance événementielle, surveillance active post-foyer |
| Animation |
| DGAL, Anses et INRAE |
| Participants |
| ADILVA, Anses, CDA Alpes-Maritimes, CDA Aude, CTIFL, DDETSPP 2B, DGAL et SRAL (Corse, Grand-Est, Occitanie, PACA), FNPHP, France Olive, France-AgriMer, FREDON France, réseau FREDON France (Corse, Occitanie), IFV, INRAE et VAL’HOR |
Xylella fastidiosa
Xylella fastidiosa est une bactérie phytopathogène qui se transmet par des insectes vecteurs sur un très large spectre de plantes hôtes (vigne, olivier, arbres fruitiers à noyau (Prunus), agrumes, chênes, luzerne, rosiers, etc.). L’ensemble des insectes piqueurs-suceurs qui se nourrissent de sève brute sont à considérer comme des vecteurs potentiels dans la transmission de la maladie. Du fait de sa grande polyphagie, toutes les filières de production agricole ainsi que beaucoup de végétaux non cultivés qui présentent un intérêt socio-économique ou environnemental sont exposés à un risque d’impact en cas de contamination. En savoir plus.
La seule observation des symptômes, peu caractéristiques, permet difficilement de différencier des plantes saines ou contaminées. Des analyses s’avèrent nécessaires pour confirmer la présence de la maladie. Xylella fastidiosa provoque le dépérissement voire la mort des végétaux infectés car elle gêne l’alimentation de la plante en empêchant les mouvements de la sève brute. Certains végétaux peuvent néanmoins rester asymptomatiques, et une période de latence variable, parfois longue, peut être observée entre la contamination d’un végétal et l’apparition de symptômes.
Au total, trois sous-espèces de Xylella fastidiosa ont été décrites dans le monde : multiplex, pauca, fastidiosa.
@ Symptômes sur Polygala murtifolia © Bruno Legendre (Anses-LSV). Mars 2022. EPPO Global Database https://gd.eppo.int
Chacune de ces sous-espèces, ainsi que les différentes “souches” en leur sein (“sequence types” ou ST), présente une gamme de plantes hôtes spécifiques.
Actuellement, il n'existe pas de moyens curatifs pour lutter contre cette bactérie. La réglementation européenne impose l'arrachage et la destruction des plants contaminés ainsi que la conduite d’une surveillance annuelle renforcée des zones alentours. Xylella fastidiosa est un organisme de quarantaine prioritaire, c’est-à-dire dont l’impact potentiel est considéré comme le plus grave pour le territoire de l'Union Européenne par son incidence économique, environnementale ou sociale. La lutte en vue de son éradication ou, à défaut, de son enrayement, est obligatoire sur tout le territoire européen.
Cartographie
Une application de visualisation de données réalisée avec Shiny et développée par l’Anses permet de traiter les données de surveillance afin de visualiser les zones où Xylella fastidiosa a été détecté sur des végétaux. Les sources des données de détections officielles sont apportées par les structures partenaires Ministère de l’Agriculture (SRAL en région) et Anses (Laboratoires LSV) et réseau des laboratoires agréés.
Diagnostic
Au total, 655 espèces sensibles recensées dans le monde, dont 407 dont l’infection a été démontrée par au moins deux méthodes de détection différentes (EFSA, 2022). Nos équipes collaborent avec les professionnels experts afin de mettre à disposition des acteurs de terrain une aide à la reconnaissance de l’organisme nuisible Xylella fastidiosa.
Consulter la fiche de reconnaissance SORE sur Xylella fastidiosa disponible en téléchargement :
Travaux et avancées
Nos équipes ont mis à disposition une synthèse des travaux réalisés et des perspectives du Groupe de Travail Surveillance Xylella fastidiosa (GT SXF) de la Plateforme ESV.
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Actualités Xylella Fastidiosa
- La serre ARCHE, inaugurée sur le site INRAE de San Giuliano en Haute-Corse, protège l’une des plus grandes collections d’agrumes au monde, avec plus de 1 000 accessions issues de 42 pays. Cette serre insect-proof de 1 100 m² sécurise la collection contre les ravageurs et maladies émergentes (virus de la Tristeza, Xylella fastidiosa, Huanglongbing) tout en complétant les 13 hectares de vergers et la cryobanque, formant une stratégie de conservation à trois niveaux. Ce dispositif innovant soutient la recherche, l’innovation agronomique et la filière agrumicole méditerranéenne face aux défis sanitaires et climatiques.
- La première réunion du projet européen STEP-OL s’est tenue à Catane pour renforcer la résilience de l’oléiculture méditerranéenne face à Xylella fastidiosa et au changement climatique, en favorisant la coopération Sicile-Tunisie.
- Le projet LutEnVi (2019-2024) a développé une approche collective pour gérer l’enroulement viral de la vigne dans quatre régions viticoles françaises. Il a permis de mieux comprendre l’épidémiologie de la maladie, le rôle des cochenilles vectrices, et les limites des technologies de détection par drone et IA. Le projet a favorisé la formation des vignerons, l’utilisation de jeux sérieux pédagogiques, et l’élaboration de stratégies d’arrachage concertées, tout en explorant des alternatives aux insecticides. Les méthodologies et outils développés pourront être appliqués à d’autres maladies virales, et le projet ANOVI poursuit ces recherches depuis mars 2025.
- Le projet BeXyl, coordonné par l’Institut pour l’agriculture durable (CSIC) et soutenu par l’Association européenne des pépiniéristes (ENA), a lancé une enquête auprès des pépinières européennes pour évaluer leurs connaissances sur Xylella fastidiosa. Le questionnaire est anonyme et dure environ 10 minutes.
- Le projet Biovexo a développé trois biopesticides ciblant Xylella fastidiosa et ses insectes vecteurs, capables de ralentir les symptômes et de réduire la pression bactérienne, sans guérir les oliviers déjà infectés. Des essais en plein champ ont été menés depuis 2020 sur des oliviers et amandiers sensibles dans les Pouilles, Majorque et Alicante, incluant suivi du microbiome et état physiologique. Les produits, durables et sûrs pour l’environnement, sont en phase finale d’évaluation et nécessiteront des contrôles réglementaires avant commercialisation. Une conférence finale est prévue le 13 novembre 2025 pour présenter les résultats et perspectives.
Veille ciblée Xylella Fastidiosa
- Des foyers de Xylella fastidiosa ont été détectés à Montalto di Castro, Canino et Tarquinia (Italie), mais il s’agit de la sous-espèce multiplex, différente de celle qui a ravagé les oliviers des Pouilles. Cette sous-espèce touche principalement les amandiers, pruniers et genêts, et n’a jusqu’à présent causé aucun problème majeur aux oliviers. Les experts rassurent : la circulation de la sève des oliviers n’est pas bloquée, et il n’existe pas de risque similaire à celui du flétrissement observé dans le Sud de l’Italie. Cependant, la réglementation actuelle ne distingue pas les sous-espèces, ce qui a entraîné l’arrachage de vergers d’amandiers par précaution. Les analyses nécessitent une double confirmation : d’abord par l’Université de Tuscia, puis par Crea-DC, afin d’éviter toute erreur dans l’identification de la sous-espèce.
- Les îles Baléares ont assaini 45 variétés locales d’amandiers, soit 72 % de la collection de Son Real, gravement touchée par Xylella fastidiosa. L’IRFAP a mis en place un processus de désinfection et de conservation en serre de biosécurité pour préserver ce patrimoine génétique unique. Les 17 variétés restantes seront traitées prochainement. Cette action garantit la survie des amandiers indigènes, soutient la filière oléagineuse locale et fournit une ressource précieuse pour la recherche et la résilience face au changement climatique.
- Cet article signale que c’est la sous-espèce pauca souche ST53 qui est à l’origine du foyer de Xylella fastidiosa détecté à Cagnano Varano, sur les rives du lac Varano.
- En 2024, la souche ST1 de Xylella fastidiosa subsp. fastidiosa a été détectée à Triggiano (Bari), près des vignobles de raisins de table. Les amandiers infectés servaient de réservoirs pour la bactérie, transmise aux vignes via Neophilaenus campestris (vecteur primaire) et Philaenus spumarius (vecteur secondaire). Sur 45 000 plantes surveillées, 338 étaient positives à la bactérie, surtout des amandiers. Les vignobles bien entretenus étaient moins exposés, et le risque d’épidémie généralisée était faible. L’éradication ciblée des amandiers et la surveillance des vecteurs restent essentielles pour limiter la propagation de X. fastidiosa subsp. fastidiosa, tandis que l’impact sur la viticulture semble pour l’instant modéré.
- Voici le Règlement d’exécution (UE) 2025/2231, publié le 4 novembre 2025 et applicable à partir du 24 novembre 2025 modifiant le règlement d’exécution (UE) 2020/1201 en ce qui concerne les zones infectées par Xylella fastidiosa faisant l’objet de mesures d’enrayement. La modification concerne principalement la région Occitanie, où certaines zones ne peuvent plus être éradiquées. Les communes concernées sont désormais ajoutées à la liste des zones infectées, soumises aux mesures d’enrayement énoncées aux articles 13 à 17 du règlement initial.
Nos piliers
Environnement
Protéger la santé des végétaux pour préserver les ressources économiques, sociales et environnementales qui en dépendent.
Collaboration
Ce sont 7 structures partenaires reconnues en leur expertise dans le secteur de la santé des végétaux qui s’associent pour améliorer la surveillance sanitaire de l’ensemble des végétaux sur le territoire.
Opérationnelle
Développer des expertises permettant une application directe et un usage concret.