Découvrez l’interview des animatrices du Groupe de Travail « Veille Sanitaire Internationale ».
La Plateforme ESV s’intéresse à divers projets réalisés dans le secteur de la santé des végétaux. Actuellement onze groupes de travail contribuent aux activités de la plateforme. Découvrez les activités sur le groupe de travail « Veille Sanitaire Internationale » présentées par ses animatrices Anne Quillévéré chargée de projet en épidémiologie dans l’unité Épidémiologie et Appui à la Surveillance de l’Anses, Isabelle Pieretti chercheuse en épidémiosurveillance au sein du pôle scientifique PRISM de l’unité PHIM du Cirad, Marie Grosdidier ingénieure de recherche épidémiologiste au sein de l’unité BioSP à INRAE.
1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Marie GROSDIDIER : je suis ingénieure de recherche épidémiologiste sur la Plateforme ESV. Je suis co-animatrice du GT VSI. La moitié de mon temps de travail est consacré à la VSI (production, amélioration des méthodes et outils, animation). L’autre moitié de mon temps s’articule entre le traitement et l’analyse des données de surveillance (GT SNP, qualité des données), la communication et la diffusion d’information.
Anne QUILLEVERE : je suis chargée de projet en épidémiologie dans l’unité Épidémiologie et Appui à la Surveillance de l’Anses de Lyon et coordinatrice adjointe de la Plateforme ESV. Je co-anime le GT VSI. Je suis également membre des groupes de travail « Surveillance de Xylella fastidiosa » et « Evaluation des dispositifs de surveillance » de la plateforme.
Isabelle PIERETTI : je suis chercheuse en épidémiosurveillance sur la Plateforme ESV et je co-anime le GT-VSI. Salariée du Cirad, je conduits mes activités au sein du pôle scientifique PRISM de l’unité PHIM. Avant de rejoindre la Plateforme ESV, j’ai travaillé à la caractérisation du pouvoir pathogènes de bactérie phytopathogènes. J’ai principalement étudié Xanthomonas albilineans, l’agent causal de l'échaudure des feuilles de la canne à sucre, via différentes approches, notamment des analyses de génomique comparative et évolutive.
2. En quoi consiste le Groupe de Travail Veille Sanitaire Internationale ?
L’objectif du GT est de communiquer sur des informations sanitaires en temps réel susceptibles d’avoir un impact sur le territoire français (métropole et DROM) grâce à la détection et le suivi de signaux sanitaires issus de données textuelles.
Ce GT VSI fait intervenir un réseau d’acteurs qui permet le fonctionnement de toute la chaîne de production des bulletins de la VSI : la collecte de l’information sanitaire et scientifique, le traitement (tri, sélection, reformulation, apport d’expertise) et la diffusion de cette information (bulletins). A différents niveaux, une expertise est apportée sur l’information elle-même (groupe d’experts, comité éditorial) ou sur le fonctionnement de la VSI (comité de suivi).
Ce GT VSI s’appuie sur des méthodes et outils développés par l’équipe opérationnelle de la Plateforme ESV et en partenariat avec des chercheurs et autres spécialistes de la veille.
3. Pouvez-vous présenter vos principales missions dans ce Groupe de Travail ?
Marie : Mes principales missions sont de a) réaliser la production des bulletins (j’interviens presque à toutes les étapes de la chaîne de production, dans le comité éditorial, comité de suivi ...), b) d’améliorer les méthodes et outils (par exemple je co-coordonne un projet de recherche permettant de déployer des méthodes de text-mining sur l’infrastructure VSI de la Plateforme ESV), et c) de co-animer le GT.
Anne : Mes missions sont de co-animer les travaux de veille sur des aspects méthodologiques et de production des bulletins. J’interviens également au sein du comité éditorial pour la sélection des articles et réalise le tri des articles au besoin. En tant que coordinatrice ajointe de la plateforme, je valide l’ensemble des bulletins avant leur diffusion. Je co-anime le comité de suivi de la VSI.
Isabelle : Je suis membre de l'équipe opérationnelle de la plateforme ESV, et je consacre 80% de mon temps de travail au GT-VSI. Principalement pour (1) l’animation et la conduite de la Veille Sanitaire Internationale (du web-scraping à la rédaction et la diffusion des bulletins, en passant par l’animation du groupe d’experts), (2) l'amélioration des outils utilisés pour réaliser la veille, et (3) l’animation des Café Veille qui rassemblent des spécialistes de la Veille (des 3 plateformes, mais pas seulement) autour d’un sujet particulier tous les 3 mois environ.
4. A qui s’adresse ce GT ?
Les productions du GT VSI s’adressent à l’ensemble des lecteurs intéressés par la santé végétale et l’épidémiosurveillance. Néanmoins, nous ciblons principalement les gestionnaires du risque, les acteurs de la surveillance sur le terrain et les décideurs publics
Un effort particulier est mis sur la vulgarisation des informations diffusées dans nos bulletins pour rendre l’information accessible au plus grand nombre.
5. Pourquoi avoir lancé ce GT Veille Sanitaire Internationale? Quel est le constat de départ ?
La veille sanitaire internationale fait partie intégrante des missions de la plateforme. D’après la convention cadre, la plateforme est en charge « d’assurer une veille internationale sur les dangers sanitaires susceptibles d’avoir un impact sanitaire et/ou économique ».
Le GT VSI a été lancé pour collecter et synthétiser les informations sanitaires et scientifique sur les dangers sanitaires. L’objectif est d’anticiper et de mettre à jour les connaissances des évènements sanitaires sur le territoire métropolitain et dans les DROM. Le constat de départ était qu’avec le développement des outils numériques et la mondialisation, l’information et ses flux sont de plus en plus nombreux et dispersés tout en restant majoritairement sous forme de texte. Cibler et synthétiser un sujet devient complexe du fait de la quantité et de la diversité des informations associées.
Le GT VSI a donc mis au point sa propre approche de veille pour ne pas se limiter à un seul outil (exemple l’outil Medysis utilisé par l’EFSA). Il utilise ainsi une méthode de collecte d’informations plus large en termes de sources et s’affranchit de toute dépendance technologique liée aux outils. Des outils sont également développés sur la Plateforme ESV au sein de ce GT et à travers des projets de recherche (TIERS-ESV, BEYOND, ...) pour automatiser le traitement de l’information et intégrer les dernières méthodes / outils développés par la recherche.
6. De quelle manière le GT s’intègre dans la problématique de la Veille Sanitaire Internationale ?
En combinant les sources officielles et médias avec le groupe d’experts du GT VSI sur des thématiques ciblées et non ciblées (veille large), le réseau d’acteurs du GT VSI permet de réaliser tous les objectifs de veille sanitaire international de la Plateforme ESV.
Le lectorat peut ainsi rester vigilant et être au courant rapidement de nouvelles détections, émergences, évolution de l’état sanitaire qui pourraient avoir un impact pour la France métropolitaine et les DROMs.
7. Pouvez-vous donner des exemples d’actions qui seront réalisées grâce aux résultats du GT Veille Sanitaire Internationale ?
Nos bulletins sont utilisés pour mettre à jour des connaissances personnelles ou des documents officiels : par exemple la base de données de l’EOPP ; pour alimenter des analyses de risques, des saisines par l’Anses, et faire avancer l’état des connaissances dans le cadre de projets de recherche.
8. Quels sont les premiers résultats du GT Veille Sanitaire Internationale à ce jour ?
Depuis 01/01/2019, plus de 86 000 « articles » ont été collectés et analysés.
Depuis le 01/01/2020, nous avons produit 121 bulletins hebdomadaires et 31 bulletins (bi) mensuels, 1 ‘Point Sur’, 1 note confidentielle (au 01/06/2022) en partie disponibles sur le site internet de la Plateforme ESV.
Nous avons 402 abonnés à la liste de diffusion de la VSI (au 01/06/2022).
9. Qui sont les acteurs de ce GT ?
Cellule technique : 4 membres de l’équipe opérationnelle de la Plateforme ESV (dont les 3 animatrices du GT)
Groupe d’experts : 53 experts (DGAL, Cirad, Anses, INRAE, FREDON France)
Comité éditorial : 1 personne de l’EFSA, 1 personne de la DGAL, 1 personne de l’Anses, 1 personne du Cirad + les 3 animatrices du GT
Comité Suivi : 1 personne par partenaire de la Plateforme ESV + les 3 animatrices du GT.