Découvrez l’interview des animatrices du Groupe de Travail  « Surveillance de la Fusariose Tropicale Race 4  ».

La Plateforme ESV s’intéresse à divers projets réalisés dans le secteur de la santé des végétaux. Actuellement onze groupes de travail contribuent aux activités de la plateforme. Découvrez les activités du Groupe de Travail « Surveillance de la Fusariose Tropicale Race 4 » présentées par ses animatrices Bénédicte Delarue chargée de mission DROM au sein du Bureau de la Santé des Végétaux de la DGAL et Yolande Chilin-Charles ingénieure d’étude en épidémiologie végétale et plus particulièrement sur des plantes tropicales au Cirad.

1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bénédicte Delarue : Je suis chargée de mission DROM au sein du Bureau de la Santé des Végétaux de la DGAL. Je suis co-animatrice du GT FocTR4 et participante aux GTs HLB et VSI.
Yolande Chilin-Charles : Je suis ingénieure d’étude en épidémiologie végétale plus particulièrement sur des plantes tropicales, au sein de l’UMR PHIM au Cirad (Plant health Institute of Montpellier). Je développe des méthodes et des outils destinés à  approfondir la compréhension de la dynamique épidémique et à optimiser la surveillance des épidémies qui touchent les végétaux.

2. En quoi consiste le Groupe de Travail FocTR4 ?
L’objectif du GT est de rassembler et de partager les connaissances sur la maladie FocTR4 afin d’en améliorer la surveillance dans les territoires ultra-marins où la culture du bananier a une importance économique et culturelle. Le GT est composé de divers profils émanant du domaine de la recherche, de la technique et du régalien ; ce qui permet des échanges fructueux, la formation et l’élaboration d’outils concrets, adaptés à la problématique de surveillance de chaque territoire.

3. Pouvez-vous présenter vos principales missions dans ce Groupe de Travail ?
Nos principales missions sont :
· D'aller vers une surveillance adaptée à chaque territoire à travers un état des lieux de l’existant et des pratiques culturales et en cartographiant l'épidémio-surveillance des zones infectées ;
· De créer des outils d’aide à la surveillance ;
· De former à l’utilisation de ces outils ;
· D’harmoniser les supports de communications et de formations.

4. A qui s’adresse ce GT ?
Les productions du GT Foc TR4 s’adressent à l’ensemble des acteurs de la filière banane qui souhaitent s’informer sur la maladie et sa surveillance.  Néanmoins,  nous ciblons principalement les gestionnaires du risque et les acteurs de  la surveillance sur le terrain. Cependant participe à ce GT, toute personne susceptible d’apporter des connaissances ou son expertise pour une meilleure compréhension de la biologie du pathogène en vue de limiter les risques d’introduction et de dispersion de la maladie.
L’accent est également mis sur la vulgarisation des informations et une harmonisation des pratiques, car il est important que tous les acteurs de la filière disposent du même niveau d’information.

5. Pourquoi lancer ce GT FocTR4 ? Quel est le constat de départ ?
FocTR4 a été détectée à Mayotte en septembre 2019 mais également dans l’environnement géographique de la Guyane et des Antilles en Colombie et au Pérou (2020). Cet organisme qui a dévasté des millions d’hectares dans les pays producteurs de banane, est préjudiciable pour la production bananière des régions Outre-Mer, d’autant qu’il n’existe à ce jour, aucune méthode de lutte durable.
Compte tenu de la place de cette culture dans l’économie locale, il semblait important de pouvoir collaborer sur les thématiques citées plus haut. De plus, tous les acteurs n’étaient pas sur le pied d’égalité vis à vis de la connaissance de la maladie.

6. De quelle manière le GT s’intègre dans la problématique de FocTR4 ?
Ce GT se focalise sur l’optimisation de la surveillance et du transfert d’information et de communication aux décideurs et au grand public. Il s’intéresse donc  principalement à la dimension épidémiologique de la problématique de FocTR4.

7. Pouvez-vous donner des exemples d’actions qui seront réalisées grâce aux résultats du GT FocTR4 ?
Grâce au GT FocTR4, les fiches de reconnaissance de la maladie et des maladies susceptibles de porter à confusion sont en cours d’élaboration. Une présentation des symptômes et de reconnaissance de la maladie a déjà été faite lors d’une réunion plénière.  
Sous l’intitulé « Une surveillance adaptée à chaque territoire » plusieurs ateliers ont été initiés avec l’appui de l’équipe opérationnelle de la Plateforme ESV. Ainsi, la centralisation des données de la surveillance va permettre via une application web de visualiser les données de surveillance pour chaque territoire; ceci afin de permettre aux  acteurs et au public de bénéficier des résultats de la surveillance de  façon rapide et sécurisée (c’est-à-dire en respectant la protection des données privées). Après, identification des principaux facteurs de risques d’introduction et d’établissement de Foc TR4 pour chaque territoire, des cartes de risques pourront être produites. Ces dernières permettront aux acteurs de la surveillance de mettre en place ou d’optimiser leur dispositif (protocoles et moyens) de surveillance en fonction des risques.
A la suite de ces ateliers, des cessions de formation sur la biologie du pathogène ainsi qu’à la reconnaissance des symptômes sur le terrain, pourront être organisées également pour améliorer et fiabiliser la surveillance de Foc TR4.

8. Quels sont les premiers résultats du GT FocTR4 à ce jour ?Le création du GT étant récente (2020), il n’y a pas encore de résultats à ce jour, hormis la création d’une base documentaire sur Foc TR4 réalisée avec l’appui de la VSI. Cependant, nous espérons valider pour la fin de 2022, la fiche de reconnaissance des symptômes, la création de la base de données de surveillance pour l’ensemble des territoires concernés et l’échelle de résolution des cartes de risques en fonction des données disponibles.

9. Qui sont les acteurs de ce GT ?
Groupe d’experts : 36 experts (DGAL, DAAF/SALIM, Cirad, Anses, INRAE, réseau FREDON France, Armefhor, CA La Réunion, IT2, SIVAP Nouvelle-Calédonie)
Cellule technique : 2 membres de l’équipe opérationnelle de la Plateforme ESV et les 2 animatrices.