Surveillance épidémiologique du dépérissement de la vigne
Le groupe SEDV travaille spécifiquement sur la surveillance des facteurs biotiques liés aux dépérissements du vignoble. Les travaux entrepris permettent de renforcer ou de construire des dispositifs de surveillance axés prioritairement sur les maladies du bois, les viroses et la flavescence dorée.
Programme de travail
Ce GT concerne la surveillance des dépérissements dans les vignobles liés à des facteurs biotiques. Sa vocation est d’améliorer la surveillance en vue d’une meilleure valorisation de la connaissance de l’état du vignoble et d’alimenter la recherche. La construction d’un dispositif de surveillance adéquat devrait permettre par la suite l’évaluation de méthodes de prévention et de lutte. Il doit être cohérent avec l’ambition 3 du plan national dépérissement du vignoble.
1. Dresser et tenir à jour un inventaire des réseaux existants, des modalités de collecte de données d’observation (et/ou de prélèvements et analyses), des objectifs recherchés pour chaque réseau et des liens avec les pathogènes impliqués dans le dépérissement du vignoble. Cet inventaire doit prendre en compte les dispositifs adossés à des travaux de recherche.
2. Évaluer l’adéquation des dispositifs aux objectifs (de connaissance de l’état du vignoble en particulier). Développer les protocoles d’observation et/ou de prélèvements les mieux adaptés au suivi à long terme des maladies du bois, sur la base des connaissances scientifiques disponibles, en vue d’une utilisation par la recherche. Ces protocoles auraient vocation à être utilisés dans le cadre de la surveillance biologique du territoire, ou de tout autre réseau spécialisé identifié au point.
3. Établir un lien et une cohérence avec l’ambition 3 du plan national dépérissement du vignoble qui organise la mise en place d’un Observatoire national du vignoble destiné à recueillir toutes les données en rapport avec la vigne dans une plateforme «big data». Cette plateforme doit recueillir les données accumulées dans les réseaux actuels, suivre l’évolution des dépérissements à l’échelle de la parcelle, de l’exploitation ou d’un vignoble et anticiper les crises.
Dispositif(s) concerné(s) |
Surveillance biologique du territoire (SORE pour la flavescence dorée, épidémiosurveillance), autres réseaux spécialisés |
Animation |
DGAL (DEVP) et IFV-CNIV |
Participants |
Anses (LSV), BIVB, BNIC, APCA, CIVB, DGAL (BSV, DEVP), INRAE (Bordeaux, Montpellier), IFV, université de Reims, réseau FREDON France |
Dépérissement de la vigne
Le Dépérissement de la vigne est provoqué par 3 grands types de maladies : celles à phytoplasme (comme la flavescence dorée), les maladies du bois et les viroses.
1 - La Flavescence dorée est un phytoplasme transmis par un insecte vecteur de type cicadelle Scaphoideus titanus qui se nourrit de la sève des ceps de vigne. Il s’agit d’un organisme de quarantaine présent en France et dans plusieurs autres pays européens. La détection visuelle des symptômes, qui ne sont pas totalement spécifiques, doit être complétée par des analyses par PCR pour confirmer l’infection.
2 - Les maladies du bois sont causées par des champignons qui provoquent différents symptômes sur les plants jeunes et anciens tels que des taches, des tigrures, et des dessèchements sur les feuilles et les fruits.
3 - Les viroses concernent notamment deux maladies ; le court-noué et l’enroulement causés par plusieurs virus. La maladie du court-noué est causée par 3 virus et se transmet par des vecteurs qui sont des nématodes (vers microscopiques). La maladie de L’enroulement est causée par 5 virus et se transmet par des insectes vecteurs : les cochenilles.
Ces 3 grands types de maladies contribuent au dépérissement des vignobles contaminés.
Les conséquences socio-économiques et environnementales sont considérables face aux pertes de rendement significatives pour la viticulture française. (perte annuelle estimée à 4,6 hL/ha en 2015). A ce jour, les maladies du Dépérissement du vignoble sont présentes sur le territoire Français et l’amélioration des méthodes de lutte est intégrée dans un plan national.
Infos ressources et partenaires : CoACT2, CLIMESCA, Plan National, e-phytia, Code EPPO (FOMPME, PHMOCH, TOGNMI, PHELPU, STERHI, BOTSST, EUTYLA, PHYP64, GFLV00, ARMV00, TBRV00, GLRAV1, GLRAV2, GLRAV3, GLRAV4, GLRAV7) FranceAgriMer, IFV, Vitinnov, Institut français de la vigne et du vin, Bilan sanitaire flavescence dorée 2019
@Audrey Foncelle INRAE/Avignon

Diagnostic
Nos équipes collaborent entre professionnels experts afin de mettre à disposition des équipes de terrain une aide à la reconnaissance des organismes nuisibles impliqués dans le dépérissement du vignoble.
Consulter la fiche de reconnaissance SORE sur la Flavescence dorée disponible en téléchargement.
Cartographie
Une cartographie interactive des réseaux de surveillance des bassins viticoles en France a été développée par l'équipe opérationnelle.
La première carte présente la surveillance réalisée sur les dispositifs d'observation spécifiquement dédiés aux maladies du bois (observatoires des maladies du bois) avec l'Esca, le BDA et l'Eutypiose plus spécifiquement. En cliquant sur les vignobles les informations du nombre de parcelles et de ceps suivis ainsi que les vignobles et structures prospectant s'affichent. Les données sont issues des structures qui surveillent ces vignobles.
Elle permet de visualiser, sur la seconde carte, la surveillance réalisée dans le cadre de la Surveillance Biologique du Territoire (SBT/Ecophyto) et du Bulletin de Santé du Végétal. Cette surveillance peut prendre en compte certaines maladies spécifiques comme les maladies du bois, l'excoriose, le court noué, l'enrouement ou la nécrose bactérienne.
Travaux et avancées
GPGV (Grapevine Pinot Gris Virus)
Nos équipes réalisent des travaux sur Grapevine Pinot gris virus (GPGV) en collaboration avec L'Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) dans le cadre du projet GPGV du PNDV (Plan National Dépérissement du vignoble).
Le virus du Pinot gris a été détecté pour la première fois en 2012 en Italie dans des ceps de Pinot gris et en 2014 en France.
Les symptômes se traduisent par des feuilles déformées et des décolorations.
Maladie du bois
Nos équipes réalisent des travaux sur les maladies du bois de la vigne en collaboration avec de nombreux partenaires scientifiques et techniques dans le cadre du projet CLIMESCA du PNDV porté par INRAE (UMR SAVE).
Depuis 2003, un effort conséquent de notations de l’expression des maladies du bois (esca et eutypiose) est réalisé sur 33 cépages de la plupart des régions viticoles, représenté dans cette application de visualisation.
Actualités dépérissement de la vigne
- Le Service Régional de l’Alimentation (SRAL) de la DRAAF PACA a lancé la campagne 2025 de lutte contre la flavescence dorée, selon l’arrêté préfectoral du 10 juin 2025. Ce dernier définit les communes incluses dans les Zones Délimitées et détaille les mesures obligatoires pour limiter la propagation de la maladie, notamment les prospections, traitements insecticides contre la cicadelle vectrice, et l’arrachage des ceps contaminés.
- Arrêté du 9 mai 2025 modifiant l'arrêté du 27 avril 2021 relatif à la lutte contre la flavescence dorée de la vigne et contre son agent vecteur
- Le projet FLAVID 3 invite les vigneronnes et vignerons suisses à répondre à un questionnaire sur les défis de la viticulture, notamment la lutte contre la flavescence dorée. L'objectif est de mieux comprendre les besoins du terrain, orienter la recherche et améliorer la communication avec les professionnels. Réponses anonymes en ligne jusqu'au 30 juin 2025 (15–20 min).
- Actualisation de l’arrêté préfectoral "flavescence dorée" pour l'Occitanie
- Projet d’arrêté préfectoral de lutte contre la flavescence dorée et son vecteur pour l’année 2025.
Veille ciblée dépérissement de la vigne
- Le Conseil de l’UE a adopté sa position sur un ensemble de mesures pour renforcer la compétitivité du secteur vitivinicole. Le paquet prévoit la prévention des surplus (arrachage, vendange en vert), plus de flexibilité pour les replantations, un soutien accru à l’adaptation climatique (jusqu’à 80 % de financement), un étiquetage harmonisé (avec e-labels), et la promotion de l’œnotourisme. Il prévoit aussi un soutien contre la flavescence dorée, une exemption d’étiquetage pour les vins exportés, et des règles pour les vins à faible teneur en alcool. Le Conseil propose d’entamer les négociations avec le Parlement européen.
- La cicadelle américaine de la vigne (Scaphoideus titanus) a récemment été détectée dans trois communes du sud du Burgenland, en Autriche. Cet insecte minuscule transmet une maladie grave qui cause des dommages permanents aux vignes. La lutte contre cette menace repose principalement sur la surveillance rigoureuse et le défrichage des zones contaminées pour limiter sa propagation, essentielle pour protéger la viticulture locale.
- L’arrêté préfectoral du 13 juin 2023 impose une lutte obligatoire contre la flavescence dorée et son vecteur Scaphoideus titanus. Il prévoit la surveillance des vignes, des traitements insecticides (jusqu’à trois par an), l’arrachage des ceps infectés et des vignes abandonnées à proximité des foyers. Les zones non traitées sont encadrées. Tout non-respect expose à des sanctions. L’objectif est d’endiguer la propagation de cette maladie grave de la vigne par une action coordonnée et préventive.
- La viticulture durable explore des alternatives aux pesticides, comme l’utilisation d’oiseaux prédateurs naturels. Des études en Californie montrent que les merles bleus et les hirondelles, attirés par des habitats aménagés et des nichoirs, consomment des ravageurs majeurs du vignoble, notamment des cicadelles vectrices de Xylella fastidiosa. Certains viticulteurs américains installent ces dispositifs pour favoriser ces oiseaux, réduisant ainsi l’usage des produits chimiques. Cette approche bénéfique pour l’écosystème aide à préserver la biodiversité tout en protégeant les vignes, offrant une solution écologique et prometteuse pour une viticulture plus durable.
- Une serre bioclimatique de 4 500 m², baptisée Qanopée, a été inaugurée à Blancs-Coteaux (Marne) pour préserver des plants de vigne sensibles menacés par le changement climatique. Ce « coffre-fort » hermétique protège les « vignes mères » des parasites, virus et aléas climatiques, permettant un contrôle précis du climat, de l’irrigation et de la fertilisation. Ce projet, financé en grande partie par des fonds publics et porté par plusieurs régions viticoles, vise à garantir la santé sanitaire des plants et accélérer la diffusion de variétés traditionnelles ou résistantes adaptées au réchauffement.
Nos piliers
Environnement
Protéger la santé des végétaux pour préserver les ressources économiques, sociales et environnementales qui en dépendent.
Collaboration
Ce sont 7 structures partenaires reconnues en leur expertise dans le secteur de la santé des végétaux qui s’associent pour améliorer la surveillance sanitaire de l’ensemble des végétaux sur le territoire.
Opérationnelle
Développer des expertises permettant une application directe et un usage concret.